Législatives anticipées (2) : propositions syndicales et associatives

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Le Comité national de l’Union syndicale Solidaires propose 10 mesures d’urgence. La CGT fait également connaitre ses propositions dans un tract. La LDH a réuni un grand nombre de syndicats et associations. Marylise Léon signe un éditorial sur le site CFDT. La Commission exécutive de FO rappelle ses revendications sans se prononcer sur l’issue des élections. 

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Pour la démocratie et la justice sociale, faire front contre l’extrême-droite !

Publié le 12 juin 2024

L’Union syndicale Solidaires est depuis 25 ans de tous les combats contre les régressions sociales, les régressions des droits des travailleurs·euses notamment par les lois travail, les réformes de l’assurance chômage, de la fonction publique, contre le recul de la protection sociale comme lors de la dernière réforme des retraites. Elle a dénoncé et combattu aussi les lois liberticides comme la loi immigration qui a fait de la préférence nationale, idée de l’extrême droite, son axe fondamental.

Ce dernier gouvernement et Macron lui-même, portent une responsabilité très lourde dans la situation actuelle, la colère et la désespérance sociale, et offrent à l’extrême droite la possibilité d’accéder au pouvoir.

L’extrême droite est fondamentalement à l’opposé de nos valeurs d’égalité, de justice et de solidarité. Nous l’avons toujours combattu et sa « banalisation » de ces vingt dernières années ne nous fait pas oublier ni son origine : le fascisme, ni son socle : le racisme.

Nous avons alerté ce gouvernement à de nombreuses reprises, et publiquement que sa politique socialement injuste et son entêtement à conduire une réforme des retraites massivement rejetée, conduirait au renforcement d’un vote en faveur de l’extrême droite.

L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir c’est le contrôle du ministère de l’intérieur, de la justice, de l’éducation, c’est la possibilité de nommer les dirigeant·es des médias publics. C’est la possibilité de modifier les règles du jeu pour se maintenir au pouvoir. C’est des attaques encore plus nombreuses envers les militant·es du mouvement social.

L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait synonyme de fragilisation des plus précaires, d’exclusion des étrangers et étrangères, de stigmatisation des personnes racisées, de régression des droits des femmes et des minorités, d’une accélération des régressions sociales pour les plus précaires, d’un déni de l’ampleur du dérèglement climatique, sans parler d’une accélération de l’autoritarisme, et du bâillonnement voire de la suppression des contre-pouvoirs dont les syndicats. Ce n’est pas de cette société là que nous voulons.

C’est pourquoi, l’Union syndicale Solidaires appelle à s’organiser sur les lieux de travail et à participer aux manifestations unitaires qui se multiplient.

Nous avons depuis de nombreuses années écrit et porté « pas une voix pour l’extrême droite » lors des élections. Nous réitérons plus que jamais cette consigne que nous assumons comme la suite logique des valeurs que nous portons.

Dès à présent, nous construisons de la manière la plus unitaire possible un mouvement massif de résistance et d’alternative porteur des valeurs antiracistes, féministes, écologistes et anticapitalistes.

Ce mouvement doit pouvoir s’engager sur des mesures positives et concrètes à diffuser partout sur le territoire telle que l’intersyndicale l’a fait. L’ensemble des acteurs et actrices du mouvement social doit pouvoir les construire et les porter.

Pour Solidaires la résistance se construit dans chaque lieu de travail, d’étude, et dans la rue. Nous appelons à participer à l’ensemble des mobilisations qui s’organisent sur le territoire, et jusqu’à la grève où cela est possible, autour de 10 mesures urgentes :

  1. La retraite à 60 ans.

2. L’augmentation des salaires, des pensions, des allocations chômage et des minima sociaux ; un SMIC à 2 000€ et aucun revenu en dessous du SMIC.

3. Des moyens pour les services publics sur tout le territoire.

4. Un nouveau statut du salarié-e avec maintien du salaire entre deux emplois.

5. Un droit au logement pour tous-tes.

6. La gratuité des transports en communs, des premiers mètres cubes d’eau, des premiers kWh, puis une tarification très progressive.

7. Des pouvoirs accrus des instances de représentation dans les entreprises et administrations (CSE et CSA).

8. Une réelle égalité salariale femmes/hommes et deux milliards pour lutter contre les violences faites aux femmes.

9. Le droit de vote pour les étranger-es résidant en France.

10. L’abrogation de la loi Asile et Immigration.

 

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Face à l’extrême droite, le front populaire !

Macron ouvre les portes du pouvoir à la famille Le Pen et l’extrême droite

À la suite de ce résultat dramatique, le président pyromane tente un ultime coup politicien.

En choisissant la dissolution, à ce moment-là, le président espère se poser une nouvelle fois en recours face à l’extrême droite, alors qu’il n’a cessé de lui faire la courte échelle, notamment avec son ignoble loi « asile et immigration ». Cette manipulation des institutions pour son seul profit politique est inacceptable !

Désormais, nous allons devoir élire une nouvelle Assemblée nationale

Une victoire de l’extrême droite serait une catastrophe pour les salariés·es actif·ves et retraité·es. L’extrême droite ose faire campagne sur les questions sociales, mais c’est une imposture électoraliste.

À chaque fois qu’elle a eu l’occasion d’agir, en votant au Parlement européen ou à l’Assemblée nationale, l’extrême droite a défendu les intérêts des riches et des multinationales, jamais ceux des salarié·es ou des retraité·es.

Elle dit même ne pas revenir sur la retraite à 64 ans ! Elle est absente de toutes les mobilisations sociales et s’oppose aux grèves. C’est pour cela que les patrons se mettent progressivement à soutenir et promouvoir l’extrême droite. Leur programme commun, c’est le recul de nos droits.

Une victoire de l’extrême droite serait une catastrophe pour la démocratie et pour les libertés publiques.

Il n’y a qu’à voir la manière dont elle a attaqué des associations comme le Secours populaire dans les mairies qu’elle a arrachées.

Lorsque l’extrême droite prend le pouvoir, elle change les règles pour le garder. On ne peut pas « essayer » des gens qui sont aussi dangereux.

La CGT appelle les salarié·es à ne pas donner une seule voix à l’extrême droite lors des élections législatives !

Nous voulons du changement dans nos vies !

La poursuite de la politique néolibérale qui est menée depuis vingt ans, marquée ces dernières années par les reculs de nos salaires ou des droits au travail, dont Emmanuel Macron a été le champion sourd et violent, est également une impasse. Elle a nourri l’extrême droite et détruit la confiance envers le système politique.

Le patronat porte une immense responsabilité, puisqu’il a fait prévaloir les intérêts des grandes fortunes et des multinationales au détriment de l’intérêt général.

La liste de ses méfaits est longue :

  • régressions sur les retraites et le chômage ;
  • baisse de nos salaires en ne payant plus les cotisations sociales ;
  • budgets d’austérité sur les services publics, cadeaux fiscaux aux milliardaires et aux entreprises
  • lobbying pour les accords de libre-échange qui dérégulent et provoquent les délocalisations massives ;
  • défense de l’agrobusiness qui fracasse les campagnes.

Le résultat, c’est que nous avons du mal à boucler les fins de mois, que l’école, l’hôpital, l’énergie, les transports sont dans un état déplorable, alors que les dividendes versés aux actionnaires battent des records chaque année.

Nous avons besoin de trouver et de mettre en œuvre des réponses aux problèmes quotidiens qui pourrissent nos vies !

La dissolution de l’Assemblée nationale doit nous permettre d’élire des député·es qui portent ces réponses.

La mobilisation populaire a poussé la gauche à s’unir et à reprendre de nombreuses propositions du mouvement social.

La CGT propose aux salarié·es de s’organiser dans tous les lieux de travail pour gagner sur nos revendications :

  • Augmentation immédiate des salaires, du Smic, des retraites et des minima sociaux. Indexations des salaires sur les prix ;
  • Mesure concrète pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ;
  • Des moyens pour améliorer les conditions de travail dans les entreprises et les services, en commençant par le rétablissement des CHSCT ;
  • Renforcement de la Sécurité sociale protectrice des citoyen·nes ;
  • Retour à la retraite à 60 ans et départs anticipés pour les métiers pénibles ;
  • Amélioration de l’indemnisation des salarié·es frappé·es par le chômage ;
  • Moyens pour l’hôpital public et les réseaux de soins ;
  • Moyens pour l’école (de la maternelle à l’université) et la recherche ;
  • Politique de relance de la production, de la relocalisation et de l’emploi industriel pour le progrès social et environnemental ;
  • Renforcement de tous les services publics et lancement de grands travaux environnementaux (énergie, transports, logement, de l’eau… investissement dans l’agriculture de proximité et de qualité) ;
  • Garantie des mêmes droits pour un même travail : régularisation des travailleurs et travailleuses sans papiers ;
  • Mesures de justice fiscale (taxe sur les grandes fortunes, les profits, les rachats d’actions, progressivité de l’impôt…).

Personne ne nous fera de cadeaux : en plus de la pression populaire pour les élections législatives, les solutions reposent aussi sur notre implication en commençant par nous syndiquer pour nous organiser.

Pour arracher ces progrès sociaux, nous devons nous organiser avec nos syndicats pour porter nos revendications et n’exclure aucun mode d’action pour gagner – y compris la grève.

La CGT appelle les salarié·es à un sursaut et à se mobiliser pour le progrès social !

 

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Ensemble, contre l’extrême droite

Appel commun
Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous.La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux Etats-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés. Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.Nous devons tout faire pour éviter que cela ne nous arrive.Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective.Le recul des droits, la régression des libertés auxquels nous avons assisté ces dernières années, les choix politiques tournant le dos au progrès social, la maltraitance des précaires, l’abandon des services publics, le mépris des mouvements sociaux d’ampleur, comme le combat contre la réforme des retraites, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite a prospéré.Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement profond, de ruptures sociales et écologiques et d’effectivité des droits.Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes. Une réponse de l’ensemble des forces politiques considérant que les droits sont les mêmes pour toutes et tous est indispensable.Nous, syndicats et associations, serons exigeants pour que les réponses que nous portons pèsent aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.

Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : des alternatives de rupture sont nécessaires.

Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous appelons à participer dès ce week-end à toutes les manifestations partout en France.

Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Greenpeace France, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires

Autres signataires :

Alliance citoyenne Justice ensemble, Alliance des femmes pour la démocratie, Antony Terre Citoyenne, APF France handicap, Association française des juristes démocrates (AFJD), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Collectif des associations citoyennes (Cac), Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT), Comité Marche du 23 mai 1998 (CM 98), Convergence de défense et développement des services publics, Droit au logement (Dal), Emmaüs France, Emmaüs Roya, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Femmes Egalité, Fondation Danielle Mitterrand, France terre d’asile, Golem, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’Acort), La Jeune Garde, Les midis du Mie, Ligue de l’enseignement, L’Union étudiante, Patron.nes solidaires, Polaris 14, Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar), Roya citoyenne, Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale lycéenne (USL), Utopia 56, VoxPublic

Paris, le 12 juin 2024

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Plus que jamais, combattre l’extrême droite !

 

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.© Joseph Melin

À propos de l’auteur

Marylise Léon

secrétaire générale de la CFDT

Le choc, malheureusement prévisible, du score historique obtenu par l’extrême droite lors des élections européennes a été éclipsé par l’annonce précipitée et dangereuse du président de la République entérinant la dissolution de l’Assemblée nationale.

Si, à l’échelle européenne, la progression de l’extrême droite est très préoccupante, l’équilibre des forces au sein du Parlement européen ne devrait pas être remis en cause profondément.

En France, la situation peut être toute autre au soir du second tour des législatives. C’est un saut dans l’inconnu pour notre démocratie. Et notre rôle à la CFDT est de tout faire pour la protéger et la défendre. C’est pourquoi la CFDT, fidèle à son histoire, engagée dans son combat contre les idées de l’extrême droite, se mobilise une nouvelle fois de toutes ses forces. La CFDT, avec ses partenaires du Pacte du pouvoir de vivre, fera tout jusqu’au 7 juillet afin d’éviter que l’extrême droite arrive au pouvoir.

À l’heure où des défis majeurs doivent être relevés, où le réchauffement climatique bouleverse les équilibres environnementaux, économiques et sociaux, où les inégalités affaiblissent notre cohésion sociale, il faut nous engager pour la démocratie. Fidèle à sa ligne « ni neutre ni partisan », la CFDT prend ses responsabilités et appelle ses adhérentes et adhérents, tous les travailleurs et travailleuses à aller voter, à voter contre l’extrême droite. Leurs idées, leur vision d’une société repliée sur elle-même et leur programme sont une impasse dont ils seraient toutes et tous les premières victimes.

Déclaration de la Commission exécutive de Force Ouvrière du 13 juin 2024

La commission exécutive réunie à Valence le 13 juin 2024 déclare :

Qu’on le veuille ou non, la dissolution de l’Assemblée Nationale lorsqu’on détient « la majorité que l’on sait », est un aveu d’échec ou pour le moins d’impuissance.

Force Ouvrière n’entend pas s’immiscer dans le débat politique qui appartient aux citoyens. Cependant nous considérons, d’ores et déjà, que la dissolution ne fera pas taire le mécontentement des salariés et la nécessité pour les plus démunis de se faire entendre.

Pour autant, nous ne pouvons être indifférents à la situation sociale actuelle, tout comme le syndicalisme ne saurait l’être à la forme de l’État.

Les politiques anti-sociales et de rejet de l’autre, menées depuis des mois, que nous n’avons cessé de condamner et le refus de considérer les revendications provoquant un déni de démocratie sociale ont conduit de nombreux électeurs à la défiance envers les organisations politiques.

Pas d’aliénation de la Force militante de la classe ouvrière, pour Force Ouvrière, pas de trêve électorale ni olympique dans les revendications !

Pour Force Ouvrière qui, conformément à la tradition de l’indépendance syndicale, ne donnera aucune consigne de vote, ce qui est nécessaire, c’est de rester sur le terrain syndical pour porter nos revendications et défendre les intérêts des salariés du public comme du privé.

FO fidèle à ses principes, rappelle qu’elle a combattu et combat les atteintes aux libertés et lutte au quotidien contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme.

Concernant les différentes mobilisations, en cours ou à venir, la Confédération FO laisse libre chacun de les rejoindre ou non.

Notre indépendance, ce sont nos revendications !

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