Voici les réactions syndicales après les annonces du Premier Ministre le 15 juillet 2025.
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Allocution du Premier Ministre: l’heure de vérité, les efforts ne seront pas partagés !
Les annonces formulées aujourd’hui par le Premier Ministre ne répondent en rien à ce défi. Elles prévoient des efforts significatifs et très concrets pour les salariés et les agents de la fonction publique. Mais des mesures très floues et imprécises pour les plus hauts revenus et les entreprises.
La CFDT est opposée à l’instauration d’une année blanche qui pénalisera durement non seulement les plus précaires, mais aussi les classes moyennes, les salariés du privé et les agents de la fonction publique.
De plus, la suppression de deux jours fériés ne fera peser le sursaut productif que sur les seuls travailleurs et travailleuses sans s’attaquer sérieusement aux taux d’emploi des seniors et des jeunes. C’est inacceptable.
De la même manière, la systématisation du non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois sans aucune réflexion sur les priorités des politiques publiques marque le retour du coup de rabot. Elle vient s’ajouter au plan social actuel qui ne dit pas son nom (particulièrement dans les collectivités territoriales) avec le non-renouvellement de centaines d’emplois de contractuels.
La perspective d’une nouvelle réforme du code du travail avec pour principal objectif de « lever les obstacles » sur le marché du travail signifie déréglementer et accentuer la flexibilité. Pour la CFDT c’est une nouvelle impasse.
Demander aux partenaires sociaux de réformer pour la quatrième fois depuis 2017 le régime d’assurance chômage alors que le dernier accord vient d’entrer en vigueur est un total non-sens. Durcir les conditions d’accès et réduire le montant des allocations ne font certainement pas baisser le chômage mais augmentent la pauvreté et les inégalités. Non, le régime d’assurance chômage n’est pas un frein au retour à l’emploi !
Dans un contexte de multiplication des restructurations et de plans de licenciement, cette vision paresseuse et passéiste a des conséquences très concrètes pour les travailleurs et les travailleuses qui perdent leur travail ou qui peinent à s’insérer professionnellement.
Aucune de ces vieilles lubies ne répond à l’enjeu crucial d’aujourd’hui de modernisation du monde du travail face à l’essor de la numérisation et le défi du réchauffement climatique.
Pour la CFDT, le gouvernement ne peut plus refuser l’obstacle : une nouvelle réforme fiscale s’impose!
La CFDT sera force de proposition pour défendre de véritables mesures de justice sociale et fiscale pour les budgets 2026 auprès du gouvernement. Elle invitera début septembre les organisations syndicales et patronales à se réunir pour débattre des réelles priorités du monde du travail.
Communiqué de presse : CP de la CGT -budgetBayrou – 1507
Le Premier ministre annonce une année noire pour le monde du travail et de nouveaux cadeaux pour les entreprises
Avec ses annonces, le Premier ministre vient d’ouvrir un chantier aussi brutal qu’idéologique. Ce n’est pas un plan d’économies, c’est une déclaration de guerre aux droits des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement responsable de la situation économique du pays ne se remet jamais en cause notamment sa politique de l’offre.
Au lieu d’ouvrir les yeux sur les urgences sociales – salaires, conditions de travail, santé, éducation, climat – le gouvernement choisit de faire payer une nouvelle fois les travailleur·euses, notamment les privé·es d’emploi, et stigmatise les agent·es du service public. Au lieu de mettre à contribution ceux qui sont responsables du déficit, les plus riches et les grandes entreprises qui ont bénéficié de 73 Milliards de baisse d’impôts chaque année et touchent 211 milliards d’aides publiques, le gouvernement fait encore payer l’addition aux travailleuses et aux travailleurs, aux retraité·es et précaires.
Au menu : une cure d’austérité sans précédent pour le monde du travail :
- Une « année blanche », c’est à dire le gel des pensions des retraité·es, des prestations sociales (aides au logement, allocation adulte handicapés, allocations ..), des budgets des services publics, des salaires des fonctionnaires et l’augmentation des impôts et de la CSG. Cela se traduira donc par un appauvrissement de chacune et de chacun de plusieurs centaines d’euros chaque année ;
- Après nous avoir volé 2 ans de vie, le gouvernement veut nous imposer 2 jours de travail gratuit avec le vol de 2 jours fériés, dont le 8 mai, jour de la victoire contre le nazisme !
- Déremboursements des médicaments et des consultations, notamment pour les malades en affections de longue durée ;
- Suppression de 3000 postes de fonctionnaires et de nombreuses agences de l’Etat, et non-remplacement d’un fonctionnaire sur C’est moins de pompiers, d’infirmier·es, d’enseignant.e.s…
- Braderie du patrimoine de l’Etat et privatisations ;
- Un nouveau tour de vis, le plus violent de tous, pour les privé·es d’emploi dont les droits ont déjà été divisés par 2 depuis qu’Emmanuel Macron est Président de la République ;
- La volonté d’imposer une remise en cause tous azimuts des droits des salarié·es avec des mesures qui pourraient être prises par ordonnance dès l’automne
Par contre, la nécessaire justice fiscale est encore une fois renvoyée aux calendes grecques.
La CGT dénonce avec la plus grande fermeté cette fuite en avant austéritaire.
Le premier ministre ose expliquer aux travailleuses et aux travailleurs qu’il faut travailler plus sans dire un mot sur les centaines de milliers de licenciements en cours et sur le naufrage de la politique de l’offre qui a coulé nos finances publiques sans réindustrialiser le pays.
Ces annonces sont tout aussi injustes qu’inefficaces. Elles auront un impact récessif violent et ne feront qu’amplifier les difficultés économiques du pays. Elles vont plonger des milliers de familles dans la pauvreté qui atteint déjà un niveau record notamment chez les femmes et les jeunes. On ne soigne pas les finances publiques en saignant les droits sociaux et les services publics !
Ces annonces, faites-en plein cœur de l’été, alors que des millions des travailleurs et de travailleuses ne peuvent pas partir en vacances, sont en total décalage avec les attentes du monde du travail. Elles bradent notre avenir en tournant le dos aux investissements indispensables pour la transition écologique, la recherche et l’éducation, la santé, l’industrie.
Le Premier ministre reconnaît lui-même qu’il n’est pas en situation d’imposer sa cure d’austérité et d’appauvrissement. Rien n’est joué ! L’heure est à préparer la mobilisation. La CGT mettra tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux
Montreuil, le 15 juillet 2025
Donnant-donnant : pas pour tous !
Pas pour les travailleurs, pas pour les plus précaires, pas pour les retraités, pas pour les assurés sociaux.
Pour les travailleurs : deux jours fériés de moins, remise en cause de la 5e semaine de congés payés ;
Pour les plus précaires : année blanche donc pas de revalorisation et allocation sociale unifiée (baisse des droits) ;
Pour les retraités : année blanche, pas de revalorisation, fin de l’abattement des 10% d’impôts ;
Pour les assurés sociaux : plafond de déremboursement passe à 100 euros, affections de longue durée remises en cause, arrêts de travail et indemnités journalières plus contrôlés, … ;
Moins de fonctionnaires, moins de services publics.
Aux chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut.
En 2023, 2024 et 2025, les retraites ne contribuent pas au déficit de la France. Les régimes sont équilibrés.
En 2019, l’assurance maladie est équilibrée.
Sur l’assurance chômage, toutes les études de l’Unédic démontrent que la baisse de l’indemnisation n’a aucun effet sur le retour à l’emploi. Les droits ont déjà baissé de moitié pour tout le monde. C’est la contracyclicité à l’envers malgré tous les plans sociaux annoncés.
Par contre, pour les entreprises ou les plus riches, rien de chiffré. C’est le donnant-donnant version exécutif.
Pour FO, la rigueur et l’austérité c’est non ! La facture du quoi qu’il en coûte ne doit pas peser sur les travailleurs.
Nous solliciterons les autres organisations syndicales pour une riposte à la hauteur des attaques.
Lors de son allocution du 15 juillet préfigurant les grandes orientations du débat budgétaire 2026 (et même celles des années suivantes !), le Premier ministre a tiré à boulets rouges sur le modèle social français, hérité de la Libération, force de notre pays et principal levier de sa solidarité, sacrifié sur l’autel du réarmement et de choix budgétaires mortifères.
Affaiblir les services publics, cibler les chômeur.ses, les retraité.es, les classes populaires et les malades, mettre à contribution celles et ceux qui travaillent mais jamais ni le patronat ni les actionnaires ni les plus riches : François Bayrou s’inscrit dans les pas d’Emmanuel Macron et de la « politique de l’offre » menée depuis 2017. Pourtant, le dogme de la non-augmentation des impôts des plus fortuné·es et les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ont creusé les déficits, augmenté la dette et aggravé les crises sociales et écologiques. Aujourd’hui, la pauvreté et les inégalités sont à leur plus haut niveau depuis trente ans. S’obstiner dans cette voie, ce serait faire basculer le pays dans un marasme social sans précédent et durable, aux conséquences démocratiques dangereuses.
La fonction publique est la première visée, avec l’annonce de la suppression de 3000 emplois, plus 1000 à 1500 dans les opérateurs de l’État et le retour de coupes claires systématiques et aveugles avec le non remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027, auxquels s’ajoute le refus de toute mesure salariale générale ou catégorielle.
Alors que la crise d’attractivité des carrières et métiers de la fonction publique hypothèque aujourd’hui la possibilité même d’assurer les missions des services publics, le Premier ministre ferme la porte à toute réponse aux premières préoccupations des agent·es, leurs rémunérations, leurs conditions de travail, leurs missions. Cette politique dégradera encore le service rendu aux usagers et usagères.
La protection sociale l’est tout autant. Les retraité.es sont lourdement mis.es à contribution, notamment avec la désindexation des pensions et le remplacement de l’abattement de 10 % par un système forfaitaire. Les différentes mesures pour l’Assurance maladie font toutes porter la responsabilité et l’effort sur les malades, sans aborder la nécessaire question du financement ni des besoins de la population. Le maintien de l’austérité en direction des collectivités territoriales impacte notamment l’accès à nombre d’aides sociales. Au-delà, le Premier ministre lance une nouvelle attaque contre les fondements même de la Sécurité sociale, envisageant implicitement le développement de la capitalisation pour les retraites comme l’instauration de la TVA « sociale ».
Enfin la suppression de deux jours fériés est emblématique d’une politique qui fait toujours porter au monde du travail l’essentiel des efforts demandés. Ainsi le gel des barèmes de l’impôt va mécaniquement augmenter ceux des plus bas revenus.
La FSU est déterminée à défendre le modèle social et les services publics, seuls à même d’assurer la solidarité, la cohésion, la justice sociale et la nécessaire rupture écologique. Alors que l’extrême droite prospère en France et que la situation internationale est tendue, la FSU réaffirme aussi son engagement pour la paix.
Elle appelle les agent.es des services publics à s’informer et à débattre de ces annonces et de leurs conséquences. La FSU s’engagera pleinement pour construire, avec les autres organisations syndicales, les mobilisations indispensables pour gagner d’autres choix budgétaires, sociaux et écologiques.
Un moment de vérité pour un budget d’injustices
Les déclarations de François Bayrou sur la dette et le budget s’inscrivent dans une mise en scène pédagogique qui oublie l’essentiel : l’injustice profonde des choix budgétaires actuels et des dernières années.
Avec la baisse des droits sociaux, l’année blanche, la suppression des jours fériés, les coupes sur les postes d’agents publics, etc. Une fois encore, ce sont les travailleurs, les retraités et les usagers des services publics qui vont payer l’addition. Ceux-là mêmes qui produisent la richesse nationale. Pendant ce temps, les plus fortunés et les détenteurs des plus hauts revenus demeurent largement protégés. Pour les travailleurs les reculs et les efforts, c’est beaucoup et tout de suite, pour les plus hauts revenus et les grandes entreprises, c’est peu, c’est peut-être et c’est pour plus tard.
Les travaux de l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques) montrent clairement que les politiques budgétaires récentes ont davantage bénéficié aux 10 % les plus riches qu’aux classes moyennes et populaires. La baisse des impôts sur le capital et la réduction des prélèvements obligatoires pour les grandes entreprises ont accentué les inégalités sans stimuler l’investissement productif à la hauteur des promesses.
À l’UNSA, nous dénonçons cette vision injuste et déséquilibrée. Les déficits publics ne sont pas d’abord un problème de dépenses, mais bien de recettes :
• Les richesses créées doivent être plus justement mises à contribution.
• Les dizaines de milliards d’aides publiques aux entreprises doivent être encadrées, évaluées, et conditionnées à des engagements sociaux, salariaux et écologiques. Et certainement réduites.
• La mise en place d’une taxe sur les ultra-riches, comme le propose l’économiste Gabriel Zucman, permettrait un rééquilibrage fiscal bien plus juste.
La dramatisation de la dette par le Premier ministre ne doit pas faire oublier la réalité : selon l’OFCE, les inégalités de revenus après redistribution augmentent à nouveau en France, et ce sont les politiques publiques récentes qui en sont, en partie, la cause.
La dette, si elle finance des investissements dans les transitions écologiques, les services publics ou l’école, est un levier d’avenir. Un ménage endetté à 114 % de ses revenus le fait souvent pour équiper son foyer. Pourquoi notre pays ne pourrait-il pas en faire autant pour préparer l’avenir ?
Ce que l’on est capable de faire pour la Défense nationale et il le faut, on doit pouvoir le faire pour notre modèle social, nos services publics, nos territoires, notre industrie et notre planète.
L’UNSA sera pleinement mobilisée dans les discussions à venir. Nous continuerons de défendre une politique juste : une autre répartition des efforts, une autre vision de la justice fiscale, un autre avenir que celui de l’austérité pour les uns et des privilèges pour les autres. Ce n’est pas la dette qui nous étouffe. C’est l’explosion des inégalités. Et c’est notre pacte social qu’on est en train d’écraser.
Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA
Budget 2026 : des efforts très inéquitablement répartis !
16 juillet 2025 |
Télécharger : CFTC-cp-16-juillet
La CFTC exprime sa vive inquiétude suite aux annonces du Premier ministre concernant le budget 2026. Elle dénonce un déséquilibre flagrant dans la répartition des efforts demandés. Ces efforts pèsent lourdement et immédiatement sur les salariés, les fonctionnaires, les assurés sociaux et les retraités, tandis que les mesures concernant les entreprises et l’État restent vagues et hypothétiques. Par exemple, faute de mesures claires pour moderniser l’État, c’est la fonction publique qui subit le seul ajustement, avec une réduction de ses effectifs.
La CFTC s’oppose fermement à la suppression des jours fériés, une mesure aussi injuste qu’inopérante. De nombreuses études sur l’expérience du lundi de Pentecôte ont montré un impact statistiquement insignifiant sur la croissance du PIB. Le problème n’est pas que les Français ne travaillent pas assez, mais qu’ils ne sont pas assez nombreux à travailler. La CFTC préconise plutôt de s’attaquer au chômage et au sous-emploi en luttant contre le temps partiel subi et en favorisant l’emploi des jeunes et des seniors. Ces mesures généreraient des recettes durables pour le modèle social.
Concernant la perspective d’une « année blanche », la CFTC craint que ses effets ne pèsent quasi exclusivement sur les ménages les plus modestes. Alors que le pouvoir d’achat de nos concitoyens est en berne, elle s’y oppose !
Enfin, le Premier ministre a évoqué du bout des lèvres le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les aides publiques aux entreprises. Ce rapport fait état de 211 milliards d’euros versés en 2023, répartis sur plus de 2000 dispositifs. Il met également en lumière le manque d’évaluation et, par conséquent, de correction de ces aides, qui s’accompagnent souvent d’un manque à gagner pour les recettes de la Sécurité sociale.
La CFTC est très peu convaincue par la mise en balance de ces aides avec la simplification des procédures administratives, seule mesure très incertaine formulée à l’égard des entreprises. Elle appelle à la mise en place d’urgence d’un dispositif digne de ce nom de suivi, d’évaluation et de contreparties pour ces aides. La CFTC est catégorique : les salariés, les fonctionnaires, les assurés sociaux et les retraités ne doivent plus être mis à contribution tant que l’efficience de ces aides n’a pas été prouvée pour le plus grand nombre.
Budget 2026 Pas d’économies sur nos vies dans les services publics.
- Télécharger : solidaires-communique_annonces_PM_15_juillet_
Publié le 15 juillet 2025
Le premier ministre a fait ce 15 juillet les premières annonces concernant le futur budget qui sera présenté au Parlement à l’automne.
Pour la fonction publique, comme on pouvait s’y attendre, les attaques sont frontales :
- suppression de 3000 emplois
- Non remplacement d’un fonctionnaire partant en retraite sur trois.
- Suppression de nombre d’agences et opérateurs de l’État avec pour objectifs 1000 à 1500 suppressions d’emplois
- Gel de la rémunération des agent·es publics encore après tant d’années !
Dans son discours, le PM indique même ne pas baisser les salaires des agent•es publics !
Expression symptomatique du mépris envers les agent•es. Pire, le premier ministre ment en soutenant que le niveau de nos rémunérations nous permettrait de faire face à une inflation attendue autour de 1% en 2025, alors même que les agent·es peinent à boucler les fins de mois, que les prix des biens de consommation n’ont pas baissé et que l’inflation à deux chiffres subie n’a jamais été compensée. Pour Solidaires Fonction Publique, l’urgence n’est pas à l’austérité mais à des mesures salariales de justice sociale.
Ces mêmes agent•es que l’on a remercié·es, applaudi·es, que l’on vient chercher à la moindre crise et qui sont de nouveau abandonné·es et réduit·es à un coût.
Pourtant les agent•es publics sont là au service de toutes et tous pour la réduction des inégalités.
Bien entendu, les fonctionnaires seront également touché·es par les autres mesures comme notamment la suppression de jours fériés.
Pour Solidaires Fonction Publique, tout ceci est inadmissible.
d’autres mesures sont possibles avec notamment la conditionnalité des aides publiques, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale notamment.
C’est collectivement dans la Fonction Publique et dans le reste du monde du travail que nous ferons reculer le gouvernement et sa politique faite de régressions sociales.