L’Alliance écologique et sociale (l’AES faisant suite à Plus Jamais ça), SUD Rail et la « Déroute des routes » font des propositions pour un report des investissements de transports vers le train. Même la direction de la SNCF craint pour son avenir. Au lieu de cela, les pouvoirs publics favorisent des projets routiers nombreux. Exemple : l’autoroute A69 malgré un jugement administratif critiquant sa pertinence.
- La Déroute des routes ? La coalition Déroute des Routes rassemble depuis janvier 2022 des associations et collectifs en lutte contre des projets routiers destructeurs. Cinquante collectifs se sont unis pour demander l’arrêt de projets routiers contestés. https://www.laderoutedesroutes.com
- Site AES: https://alliance-ecologique-sociale.org
- SUD Rail : https://sudrail.fr
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Ambition France Transports: https://conference-ambition-france.transports.gouv.fr5- L’article accablant de Martine Orange dans Médiapart : https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/090725/la-mise-mort-programmee-du-systeme-ferroviaire-francais
Nos conclusions sur le financement des transports : il faut moins de routes, plus de trains !
Le 9 juillet 2025, le gouvernement a présenté les conclusions de sa conférence Ambition France Transports. Pour l’Alliance écologique et sociale, la Déroute des routes et SUD Rail, engagées dans une campagne commune pour moins de routes et plus de trains, c’est un report urgent des investissements publics consacrés à des projets routiers vers le système ferroviaire qu’il faudrait.
Repenser le financement des transports est essentiel pour la justice sociale et environnementale. En effet, le transport représente 31 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. Or le transport routier est 9 à 14 fois plus polluant que le train. Mais par ailleurs, les dépenses de transport constituent 14 % des dépenses de consommation des particuliers. Les lignes de train sont vitales pour les territoires qu’elles desservent. Enfin, le ferroviaire constitue un secteur d’avenir pour l’emploi et la reconversion des salarié∙es de la route, des énergies fossiles, de l’aérien… pourvu que les conditions de formation et de rémunération soient attractives. Le président de la SNCF lui-même a tiré la sonnette d’alarme en avertissant d’un possible « effondrement » de la qualité du service ferroviaire d’ici 2030. C’est pourquoi la conférence de financement des transports du gouvernement aurait dû déboucher sur un vaste plan de financement du ferroviaire. Il n’en est rien et le gouvernement va continuer à jouer la montre jusqu’à la fin des concessions autoroutières (au plus tard en 2036).
L’argent existe : nous avons des alternatives économiques et sociales. En effet, les pouvoirs publics ont planifié 200 projets routiers, pour un coût cumulé compris entre 13 et 20 milliards d’euros d’argent public. Cela va entièrement à rebours des urgences sociales et environnementales. Nous exigeons un moratoire sur tous ces projets routiers. Ces 13 à 20 milliards d’investissements publics doivent être réorientés vers les transports en commun.
Nationaliser les profits des autoroutes permettrait aussi de dégager de nouvelles recettes pour financer le développement des alternatives de transport. Recourir aux financements privés, par des partenariats privé-public, est une solution instable qui, sur le long terme, coûte trop cher à la collectivité.
Nous poursuivrons notre mobilisation pour imposer ces mesures dans le débat budgétaire à la rentrée, avec les collectifs locaux qui se battent contre la fermeture de lignes SNCF vitales. Dès cet été, nous porterons nos propositions aux Résistantes, du 7 au 10 août en Normandie et à l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités du 23 au 26 août à Bordeaux.
Pour en savoir plus, retrouvez toutes nos analyses dans notre note Moins de routes, plus de trains : pour un autre financement des transports.
Alliance écologique et sociale La Déroute des routes SUD Rail
Contact presse : Julie Le Mazier, cosecrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires, julie.lemazier@solidaires.org 06 11 31 34 32
- Nos propositions :
- Un moratoire sur les projets routiers et sur les contrats de concessions autoroutières.
- Le report des investissements publics consacrés à des projets routiers vers le système ferroviaire (voyageurs/marchandises) et les transports en commun.
- Un plan national ambitieux de sauvegarde et de développement du réseau ferroviaire de proximité.
- La nationalisation des profits des autoroutes pour investir dans les alternatives de transport.
- Un système ferroviaire unifié dans une grande entreprise publique.
- Un nouveau statut du salarié pour les travailleurs et travailleuses des entreprises de la route appelé·es à se reconvertir : droits à la formation, continuité du salaire et maintien des droits entre deux emplois et d’un emploi à l’autre.
- Pétition :
Défendons les lignes ferroviaires menacées dans nos territoires !
Pour la sauvegarde et le développement des petites lignes ferroviaires, véritables lignes de vie de nos territoires !
Depuis une décennie, de nombreuses petites lignes ferroviaires ferment en France, symbolisant l’abandon progressif des territoires ruraux. Environ 3 000 kilomètres de voies ont ainsi disparu, accentuant la désertification rurale, freinant le développement économique local, renforçant l’isolement des habitants, les inégalités d’accès aux services publics et la dépendance à la voiture.
Pourtant, des réouvertures réussies, comme celle de la ligne Pont-Saint-Esprit – Nîmes, prouvent qu’un avenir ferroviaire pour tous les territoires est possible. Ces lignes de proximité sont essentielles pour engager une transition écologique socialement juste !
Nous demandons au Conseil économique, social et environnemental (CESE), assemblée représentative de la société civile, forte de 82 organisations et de 175 conseillers, de se saisir de cette question cruciale. Le CESE dispose de la capacité d’organiser une réflexion nationale, de mobiliser des expertises multiples, et de formuler des préconisations concrètes pour que l’action des responsables politiques et des collectivités contribue activement à la revitalisation des petites lignes ferroviaires et des territoires qu’elles desservent.
Si cette pétition atteint 150 000 signatures, le CESE se saisira officiellement du sujet et ouvrira ce débat public indispensable.
Nous appelons toutes et tous à signer cette pétition pour exiger un plan national ambitieux de sauvegarde et de développement du réseau ferroviaire de proximité. Pour refuser l’abandon de nos campagnes et défendre un train accessible et écologique pour tous, chaque voix compte !
(A retourner à L’Alliance écologique et sociale : https://alliance-ecologique-sociale.org, ou à : julie.lemazier@solidaires.org)