Palestine : le bulletin de la commission internationale CGT

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Ci-dessous le bulletin d’informations Palestine de la commission internationale CGT. Il replace la situation en Palestine dans le contexte international actuel et constate que « rien ne bouge« , bien au contraire, pour faire avancer les droits des Palestiniens. Il comporte des témoignages de syndicalistes palestiniens ou internationaux : 

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Shaher Saed, secrétaire général de la Palestinian General Federation of Trade Unions (PGFTU ; Fédération générale des syndicats palestiniens)

Aisheh Hamoudda, membre du secrétariat général en charge des femmes de la PGFTU

Sharon Sukhram, conseillère en politique internationale du Trades Union Congress (TUC ; Congrès des syndicats) de Grande-Bretagne

Cristina Faciaben, secrétaire confédérale chargée des relations internationales de la Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CCOO ; Confédération syndicale des commissions ouvrières) d’Espagne

Sergio Bassoli, responsable de la politique internationale de la Confederazione Generale Italiana del Lavoro (CGIL ; Confédération générale italienne du travail)

Nejat Ferouse, conseiller confédéral Moyen-Orient- espace international CGT

VIVE LA PALESTINE !

 

L’indignation de la CGT n’est pas à «géographie variable »: les guerres se succèdent en une de l’actualité, sans toujours susciter le même intérêt médiatique, mais la CGT se mobilise en toutes circonstances et de manière égale en faveur de la paix.

De la Palestine à l’Ukraine en passant par l’Irak, l’Afghanistan et la Syrie, notre internationalisme syndical se développe pour exprimer notre solidarité envers les peuples agressés, contre les armées et les gouvernements qui agressent. De ce point de vue, la lutte de libération nationale du peuple palestinien ressemble à celle en cours des peuples d’Ukraine. Dans les deux cas, il y a un gouvernement agresseur, et un peuple agressé; dans les deux cas il y a une résistance unie face à l’État colonisateur et impérialiste.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on croise parfois des drapeaux palestiniens ou syriens aux côtés des drapeaux ukrainiens lors des manifestations en faveur de la paix. Il serait cohérent de la part des gouvernements du monde, prompts à s’indigner des horreurs bien réelles de la guerre en Ukraine, qu’ils adoptent des mesures économiques similaires face aux impérialismes et aux colonialismes israélien et russe. Il est bien dommage que les mesures de sanction et de désinvestissement, par exemple, ne soient pas activées de la même manière vis-à-vis de chacun des États faisant usage de la force et de la violence guerrière pour asseoir leurs appétits et leurs dominations impérialistes.

Si la solidarité exprimée dans de nombreux pays au printemps 2021, lors des bombardements israéliens sur Gaza, a permis de raviver la flamme des soutiens à la Palestine, force est de constater que sur le plan diplomatique et géopolitique, rien ne bouge. Les rares appels à la reprise des négociations après l’épisode meurtrier du printemps sont restés lettres mortes. Pire encore, la vie politique israélienne s’est encore déplacée vers la droite après les dernières élections à la Knesset, le parlement israélien, en juin 2021. Le Premier ministre Naftali Bennett est directement issu d’une formation d’extrême droite spécialisée dans la défense des intérêts des colons en Cisjordanie.

La majeure partie de l’opinion publique israélienne ne s’émeut même plus des atteintes flagrantes et gravissimes aux droits humains fondamentaux dont le gouvernement du pays se rend coupable: plusieurs centaines d’enfants sont aujourd’hui détenues dans les geôles israéliennes; des centaines d’innocents se trouvent emprisonnées sans procès, de façon dite préventive.

La situation des travailleurs palestiniens se rendant chaque jour en Israël ou dans les territoires des colonies est également particulièrement alarmante. Ils subissent quotidiennement les contrôles aux check-points et voient leur temps de trajet considérablement augmenté par la multiplication des interventions militaires et administratives, auxquelles s’ajoutent les brimades et les humiliations de la part des soldats qui en sont chargées. Sur le front syndical, la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Confédération syndicale internationale (CSI) sont toutes deux intervenues l’année dernière pour exiger la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine. La CGT n’est pas pour rien dans ces positions adoptées par le syndicalisme européen et international, aux côtés de nos camarades britanniques, italiens, espagnols et scandinaves notamment, tous mobilisés en défense du peuple palestinien. Sur le terrain cependant, chaque jour qui passe rend plus difficile et plus hypothétique la constitution d’un État de Palestine dans les frontières définies par les résolutions des Nations unies en 1967. Le morcellement du territoire en Cisjordanie et le processus d’annexion rampante et forcée de Jérusalem-Est en sont la démonstration.

Les différents courants politiques palestiniens oscillent entre deux options diplomatiques et politiques, très différentes voire opposées, mais présentant chacune leur cohérence :

  • obtenir dans un délai bref, avec une date butoir, la reconnaissance d’un État de Palestine réellement souverain, dans les frontières de 1967;
  • se diriger vers une solution à un seul État, où il s’agira de faire la démonstration que cet État ne saurait être régi par des lois d’apartheid, comme c’est le cas d’Israël actuellement, et qu’il doit  traiter ses citoyens, juifs et arabes, en égalité de droits et de devoirs. Dans ce contexte, la CGT a tenu à réaffirmer son soutien au peuple palesti- nien au travers d’une semaine de solidarité avec la Palestine, organisée du 21 au 25 mars dernier et dont le présent bulletin rend compte. Jalonnée d’initiatives culturelles – exposition des œuvres d’artistes palestiniens dans le patio confédéral, concert de musique palestinienne, vente de produits artisanaux –, cette semaine nous a également permis d’entendre Madame l’ambassadrice de Palestine à Paris Hala Abou Hassira et des camarades de Palestine, du Royaume-Uni, d’Espagne et d’Italie lors de deux moments d’échange à destination de la direction confédérale et des organisations de la CGT. Toute la semaine, nos collègues de l’Association France Palestine Solidarité ont tenu un stand proposant de la littérature et promouvant la signature de l’initiative citoyenne européenne pour l’interdiction du commerce des produits des colonies dans le territoire de l’Union européenne, initiative dont la CGT est partie prenante.

Ce bulletin regroupe ainsi un certain nombre d’éléments évoqués durant cette semaine de solidarité. Mais la CGT compte évidemment que l’élan se poursuive bien au-delà et plusieurs autres développements sont à envisager en partenariat notamment avec nos camarades syndicalistes palestiniens. Nous aurons prochainement l’occasion d’y revenir.

En attendant, vive la solidarité internationale! Vive les luttes de libération! Vive la Palestine !

 

Boris Plazzi, Pierre Coutaz et Özlem Yildirim

Sommaire du bulletin :

Palestine »            P3

Semaine culturelle palestinienne   P4-5

Interview de Madame Hala Abou Hassira, Ambassadeur de Palestine en France             p6

Intervention de Philippe Martinez à la Commission exécutive confédérale du 22 mars 2022  P10

Verbatim : Conférence webinaire sur la solidarité avec la Palestine P12

Dossier : Initiative citoyenne européenne #StopSettlements. Mettre fin au com- merce avec les colonies illégales    P20

À voir, à lire        P26

Formation syndicale européenne et internationale     P27

Rejoignez la campagne #stopaucommerceaveclescolonies      P28

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