Aucune des organisations syndicales de la fonction publique n’est satisfaite de la (petite) hausse du point d’indice de 3,5% annoncée pour les fonctionnaires: « mépris« , « pas à la hauteur« , « premier pas« , « le compte n’y est pas« …
- Déclaration de la CGT à la conférence salariale : Déclaration CGTFP conférence salariale 28.6.22
- Sur le point d’indice :2022_06_28_POINT_INDICE
- Lire la déclaration :
Conférence sur les salaires dans la Fonction publique 28 juin 2022
Déclaration liminaire de la CGT Fonction publique
Monsieur le Ministre,
Nous sommes à un moment particulier et même inédit à bien des égards, marqué tant par le résultat des élections présidentielle et législatives que par la situation salariale inacceptable dans la Fonction publique, résultante de douze années de quasi-gel du point d’indice. Cette situation est encore aggravée par une inflation galopante.
Concernant la situation politique, la CGT ne se livrera pas ici à un commentaire approfondi. En tant qu’organisation syndicale attachée à la conception d’une République sociale et démocratique, nous tenons néanmoins à affirmer notre inquiétude et notre combativité quant à la place prise par l’extrême droite au Parlement, extrême droite que pour notre part nous n’assimilons à aucune autre force.
Nous condamnons toutes les tentations et manœuvres de banalisation de ce courant politique dangereux pour notre démocratie, tentations et manœuvres que nous observons y compris dans le camp présidentiel.
Plutôt que de s’en accommoder voire de l’instrumentaliser, il faut travailler à faire reculer l’extrême droite. Cela commence par la réponse aux urgences sociales qui, pour une part essentielle, constituent son terreau.
Répondre à ces attentes nécessite en particulier d’augmenter fortement les salaires et de rompre avec une politique fondée sur la baisse des dépenses publiques socialement utiles, des impôts et des cotisations sociales. Le discours du 22 juin du Président de la République n’indique pas que cette direction sera prise, ce qui constitue un problème majeur.
S’agissant plus précisément de la situation salariale dans la Fonction publique, nous réaffirmons avec force que ce n’est pas le système de rémunération de la Fonction publique qui est la cause de la dégradation présente : les raisons premières en sont bien les politiques d’austérité, la douzaine d’années de quasi-gel de la valeur du point et les dispositions successives visant à réduire drastiquement la part du traitement brut dans le salaire global.
Nous rappelons que le Code général de la Fonction publique prévoit qu’à chaque changement d’échelon doit correspondre une augmentation du traitement. Nous en sommes loin. Des recours de différentes natures ont été déposés sur cette question, notamment par la CGT, qui rendent d’autant plus incontournables de premières décisions fortes.
Nous affirmons donc qu’il faut opérer une rupture radicale avec les orientations néfastes qui sont à l’œuvre depuis des années. Nous insistons en particulier sur l’importance de mesures à caractère général permettant de prendre en compte la situation de tous les personnels, fonctionnaires et non titulaires. C’est aussi un moyen d’œuvrer concrètement à l’égalité professionnelle, dans un contexte où les personnels de la Fonction publique sont majoritairement des femmes.
Sur ces bases, nous vous rappelons nos principales demandes en termes de mesures d’urgence, étant entendu évidemment que des discussions plus approfondies devront être menées pour construire des réponses structurelles sur les rémunérations, l’égalité professionnelle, la reconnaissance des qualifications, l’amplitude des carrières, la situation des agents non-titulaires, les temps partiels imposés.
La valeur du point doit faire l’objet d’un effort d’ampleur inédite, que la CGT chiffre pour une première mesure à au moins 10% d’augmentation, mesure rétroactive au 1er janvier. Nous précisons que d’autres mesures seront nécessaires pour rattraper les pertes accumulées.
Vos annonces aujourd’hui ne sont donc clairement pas à la hauteur.
Le cours soutenu de l’inflation – certains scénarios évoquent un taux annuel pouvant dépasser les 8 % – justifie par ailleurs de prendre des dispositions adaptées. C’est pourquoi la CGT revendique un mécanisme automatique d’indexation de la valeur du point sur l’inflation. Nous vous demandons en tout état de cause a minima un engagement sur un calendrier de réunions régulières ces prochaines mois permettant de prendre les mesures nécessaires en fonction de l’évolution de la situation.
Nous revendiquons de premières mesures permettant de redonner de l’ampleur aux grilles. Vos annonces du jour sur les premiers échelons de la catégorie B ne suffisent pas. Au titre notamment de l’enjeu de l’égalité professionnelle, ce sont toutes les grilles notamment en catégorie C, qui doivent être revalorisées.
Nous rappelons par ailleurs les engagements pris par le gouvernement sortant concernant l’extension du Complément de traitement indiciaire à toutes et tous les oublié.e.s du Ségur, encore nombreuses et nombreux dans les trois versants.
Comme sur les points précédents, les attentes sont fortes à ce sujet. Il va de soi qu’il s’agit là d’un dispositif transitoire à nos yeux : des réformes pérennes d’une toute autre ampleur doivent rapidement être négociées et mises en œuvre.
S’agissant du financement, la CGT souligne enfin qu’1% du point d’indice représente non pas un coût de 2 milliards mais d’1,4 milliard une fois prises en compte les recettes fiscales et cotisations sociales, et ce sans intégrer l’effet dynamique sur la consommation et donc sur l’économie.
Nous rapportons cette somme par exemple aux 140 milliards annuels d’aides publiques aux entreprises, aides qui pour leur grande masse sont non conditionnées et qui en 2021 ont largement financé les 80 milliards de dividendes versés aux actionnaires principalement par les grands groupes.
Monsieur le Ministre, il y a urgence sur les salaires. Cette urgence salariale est un des éléments du contexte politique inédit. Il est beaucoup question ces jours-ci dans le débat public de la notion d’intérêt général. Les agents publics en sont des actrices et acteurs quotidiens, dont le travail doit enfin être reconnu à sa juste valeur.
Les réponses que vous nous avez apportées aujourd’hui ne sont pas à la hauteur. Le gouvernement doit prendre la pleine mesure de la gravité du moment, gravité dont la récente expression unanime des organisations syndicales de la Fonction publique est une expression forte.
Pour notre part, nous continuerons d’œuvrer, dans l’unité la plus large possible, à la mobilisation des personnels et à la satisfaction de leurs légitimes revendications.
Nous réitérons en conclusion nos demandes sur une augmentation plus forte du point d’indice, sur l’indexation, la rétroactivité, l’extension du CTI aux oublié.e.s du Ségur, la revalorisation des grilles.
Les organisations syndicales de la fonction publique ont obtenu que le ministre de la fonction publique annonce enfin une revalorisation du point d’indice. Pour autant, les 3,5 % annoncés sont très en deçà de l’inflation, pour l’instant à 5,2% et annoncée très prochainement à 7%.
Après un quinquennat entier qui s’est acharné à maintenir le point gelé, cette augmentation ne saurait compenser les pertes ni réparer les conséquences lourdes pour les conditions de vie d’un grand nombre de personnels, en particulier les bas salaires et les plus précaires.
La situation inédite d’augmentation rapide du coût de la vie, cumulée à la dégradation résultant de 12 années de quasi-gel du point appelle pourtant une mesure d’une toute autre ampleur, avec une revalorisation d’urgence immédiate de 10% au moins pour préserver les conditions de vie de tou-tes les agent-es publics, et un plan pluriannuel de rattrapage des pertes subies.
Pour la FSU, la situation impose une négociation sur l’ensemble des grilles de rémunération et de carrière intégrant de nécessaires mesures pour permettre en particulier d’atteindre l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. C’est un enjeu de société, car il en va de l’attractivité des métiers de la fonction publique, et donc de l’existence de services publics répondant aux besoins de la population sur l’ensemble du territoire.
La FSU considère donc ces 3,5% comme une étape largement insuffisante et qui en appelle une autre sans délai, tant cette augmentation est en décalage avec la réalité de l’évolution de coût de la vie. La FSU exige que soit rapidement concerté un mécanisme pérenne d’indexation des salaires sur l’augmentation des prix ainsi que l’ouverture de négociations portant sur les carrières et les rémunérations.
Les Lilas le 28 juin 2022
- CFDT Fonction publique : cfdt-cp_n_2_du_28_juin_2022
- Lire :
+3,5 % : un premier pas
C’est peu dire que la conférence salariale présidée par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, était attendue par les 5,6 millions d’agents publics.
La mesure la plus attendue concernait la hausse de la valeur du point d’indice, gelée depuis février 2017 (+0,6%) : le ministre a annoncé une hausse de 3,5% au 1er juillet.
D’autres mesures d’urgence viennent compléter cette annonce : début de carrière de la catégorie B, accès élargi au forfait mobilité durable et cumul possible avec le remboursement des abonnements de transports, …
Le gouvernement a également confirmé l’ouverture prochaine d’un chantier structurel sur l’attractivité, les rémunérations, les carrières des agents publics, titulaires et contractuels. Les mesures annoncées aujourd’hui pour les titulaires et les contractuels sont un premier pas, non négligeable. Certes, la CFDT attendait plus et mieux, y compris sur les mesures ciblées. Une hausse de la valeur du point de 3,5 est inédite, mais dans un contexte d’inflation tout aussi inédit.
Sur les grilles, la catégorie B était la plus urgente à traiter, mais la catégorie C ne pour certainement pas attendre 2023.
La CFDT exigeait un engagement du Gouvernement à revoir les organisations syndicales dans les prochains mois afin de construire les réponses aux conséquences de l’inflation. Le Ministre a pris l’engagement qu’un bilan actualisé sera fait.
La CFDT a exigé et obtenu que l’ensemble des éléments de rémunérations indexés sur la valeur du point, dont le complément de traitement indiciaire instauré par le Ségur soient bien revalorisés également au 1er juillet.
La CFDT attendait la confirmation officielle de l’ouverture dans les toutes prochaines semaines de chantiers structurels et indispensables notamment sur l’attractivité de la Fonction publique, les rémunérations et les parcours professionnels des agents publics. C’est chose obtenue.
Pour finir, la CFDT a soulevé la question des agents faisant valoir leur droit à pension au 1er juillet et qui risqueraient de ne bénéficier ni de la revalorisation de la valeur du point d’indice, ni de la revalorisation des pensions. Le Ministre a pris l’engagement que les agents concernés ne subiraient pas la « double peine ». Les réponses techniques seront étudiées, notamment avec les services du Ministère du travail et du plein emploi.
La CFDT restera évidemment mobilisée pour faire avancer le pouvoir d’achat des agents publics et obtenir la reconnaissance qui leur est due.
UFFA-CFDT UNION DES FÉDÉRATIONS DE FONCTIONNAIRES ET ASSIMILES
47-49 avenue Simon Bolivar 75950 Paris cedex 19 Contact presse
Mylène JACQUOT 06 08 76 67 27
Dégel du point : 3,5 % d’augmentation = 100% de mépris
Publié le 28 juin 2022
Après une période glaciaire prolongée de plus ou moins 10 ans, c’est donc 3,5 petits pourcents d’augmentation du point d’indice qui ont été annoncés ce matin par Stanislas Guérini. Cette augmentation ne couvre même pas l’inflation sur un an qui s’établit à 5, 2 % et qui poursuit son accélération. Les agent-es publics ont perdu 20% de pouvoir d’achat depuis 10 ans. On est donc bien loin du compte.
Quant aux autres mesures annoncées, elles sont une déception pour certaines et ne relèvent pas des mesures générales salariales que les agent-es publics attendent pour d’autres. Par exemple, la reconduction de la GIPA prouve que le gouvernement a cons- cience que la mesure de dégel est insuffisante.
Le gouvernement a profité de la réunion de ce jour pour annoncer des mesures qui ne sont pas directement liées au dégel du point d’indice. Ces mesures telle l’augmentation de la prestation interministérielle restauration à l’Etat (+ 7%), l’amélioration de l’assiette du forfait mobilité durable désormais cumulable avec un titre de transport en commun, ou encore l’amélioration des débuts de carrière B ne peuvent faire illusion face à l’ab- sence de mesures générales indiciaires globales tendant à la reconnaissance des quali- fications des agent-es publics par la revalorisation de l’ensemble des grilles de carrière. Ces annonces donc une réelle déception pour l’ensemble des 5,5 millions d’agent-es publics qui sont pourtant en première ligne et font preuve d’un engagement sans faille en particulier pendant la période de crise sanitaire.
Solidaires Fonction publique revendique :
– une importante revalorisation du point d’indice qui couvre l’évolution de l’inflation (+10% depuis 2017)
– l’attribution de 85 points d’indice, soit environ 400€ pour toutes et tous
– la revalorisation des carrières, et notamment celle des filières féminisées, pour l’égalité salariale,
– l’intégration d’une large partie des primes dans le traitement
– l’indexation automatique de la valeur du point sur le coût de la vie
– les revalorisations doivent intégrer la situation des contractuel-les
Les agent-es publics valent mieux que le mépris.
– 25 % de perte de pouvoir d’achat !
– 8 % de perte de pouvoir d’achat entre juin 2017 et juin 2022, depuis l’élection du président Macron !
– 5,2 % d’inflation en année glissante de mai 2021 à mai 2022 !
La proposition du Gouvernement et du ministre Stanislas Guerini est donc de 3,5 %, largement en deçà des attentes et des besoins.
Les mesures annexes, qui concernent principalement la fonction publique de l’Etat, continuent de créer des inégalités entre les trois versants.
Pire, pour certains, comme la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA), c’est la démonstration que la revalorisation de 3,5 % du point d’indice est d’ores et déjà insuffisante.
FO Fonction publique a également demandé au ministre de s’assurer que tous les agents contractuels (plus d’un million) bénéficient de la même revalorisation que les fonctionnaires. Nous avons obtenu satisfaction sur ce point.
Pour FO Fonction publique, le compte n’y est pas !
Le ministre annonce une clause de revoyure à l’automne.
A ce stade, FO Fonction publique va informer les personnels des nouvelles mesures et invite toutes ses structures à se réunir pour mettre en débat ces propositions et les suites à donner.
Fait à Paris, le 28 juin 2022