Retraites : les appels à l’action (CCN-CGT, CFDT, Solidaires, FO, Education)

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Le Comité confédéral national de la CGT (réunissant fédérations et unions départementales) a adopté un appel à la « généralisation des grèves« , et à la grève reconductible débattue en assemblée générale. La CFDT sort un tract d’appel pour le 7 et le 11 février.  L’Union syndicale Solidaires publie également un appel « à mettre en débat la grève reconductible » en assemblée générale. Force Ouvrière met l’accent sur « la colère des travailleuses« .  Plus bas un appel unitaire dans l’Education nationale.

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Appel du Comité Confédéral National de la CGT des 1er et 2 février 2023

Partout en France, les deux journées de grève et de manifestation du 19 et 31 janvier ont battu tous les records de participation, avec une présence très importante de la jeunesse, de primo manifestant.es, des salarié.es de petites entreprises, de cadres et de tous secteurs professionnels.

La CGT se félicite du niveau d’engagement des salarié.es du privé comme du public, des privés d’emplois et précaires et des retraité.es.
Ces énormes manifestations et les importants taux de grévistes dans de nombreux secteurs professionnels prennent leur source dans un refus catégorique et massif de cette réforme des retraites violente et brutale. Elles prennent aussi leur force dans les exigences fortes de revalorisation de l’ensemble des salaires, de réindustrialisation du pays et du renforcement des Services Publics qui répondent aux besoins de la population.
Ce sont plusieurs générations qui se retrouvent dans ce moment historique et dynamique. La CGT mesure qu’un mouvement social inédit de grande ampleur est en train de se mettre en place dans le pays. Il porte l’espoir de gagner une société plus juste.
L’exigence d’une retraite à 60 ans à taux plein, avec des départs anticipés, des niveaux de pensions revalorisés, une pension minimum de 2 000 euros, l’indexation des pensions sur les salaires et les prix, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ou, encore, la prise en compte des années d’étude, sont à nouveau à l’ordre du jour.
Face au gouvernement et au patronat qui ne connaissent que le rapport de force, seules la grève et les manifestations permettront de renvoyer cette réforme dans les poubelles de l’histoire. Prenant appui sur la profondeur du rejet et l’immense élan des 19 et 31 janvier, le CCN appelle à oeuvrer à la généralisation des grèves.
Les représentants des organisations de la CGT réunis en CCN, à Montreuil les 1er et 2 février, se félicitent que l’ensemble des organisations syndicales et de jeunesse ait construit un front commun de lutte pour le retrait de cette réforme des retraites. L’unité syndicale, plébiscitée par les salarié.es, est un élément de confiance favorisant la forte mobilisation et réaffirme le rôle essentiel des syndicats dans le pays. Les 7 300 nouvelles adhésions à la CGT réalisées depuis le 1er janvier confirment cette dynamique.
Pour renforcer cette mobilisation, la CGT propose aux travailleur.es de se réunir sur leur lieu de travail afin de décider de la grève, de sa reconduction et de leur participation aux différentes initiatives telles que : manifestations, pétition intersyndicale, débats publics, interpellation des députés ….
La CGT appelle à participer massivement aux deux prochaines journées de grève et de manifestation unitaires les mardi 7 et samedi 11 février 2023.
Elle invite tous les travailleuses et travailleurs à poursuivre et amplifier la lutte jusqu’à la victoire.
D’ores et déjà, la CGT place le 8 mars, journée de lutte internationale pour les droits des femmes, comme une journée de grève et mobilisation pour l’égalité femmes/hommes et la conquête de nouveaux droits pour les actif.ves comme pour les retraité.es.

Montreuil, le 2 février 2023

 

Réforme des retraites – Tract mobilisations des 7 et 11 février 2023

01-02-2023

La mobilisation contre le report de l’âge légal à 64 ans de la réforme des retraites continue ! Rendez-vous massivement les mardi 7 et samedi 11 février dans la rue !

C’EST TOUJOURS NON !

Nous étions plus de 2,5 MILLION dans les rues de France, en métropole et outre-mer, ce 31 janvier, pour affirmer notre refus du report de l’âge légal de départ à la retraite.

La CFDT l’a toujours dit : c’est la mesure la plus injuste. Les travailleurs et travailleuses le disent également.

 

LA MOBILISATION CONTINUE !
RENDEZ-VOUS MASSIVEMENT LES 7 ET 11 FÉVRIER

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Retraites : la colère des travailleuses face une réforme qui les pénalise

InFO militante. par Elie Hiesse, L’Info Militante

© F. BLANC

Carrières hachées avec l’arrivée des enfants, salaires plus faibles, temps partiels subis… Dans le cortège parisien, l’absence de prise en compte des inégalités persistantes de carrière et de salaire que subissent les travailleuses était un sujet omniprésent. Si on y ajoute l’invisibilisation des facteurs de pénibilité qui affectent les emplois majoritairement occupés par des femmes, la coupe est pleine

62 ans, c’est déjà trop. Son refus du projet de réforme des retraites, elle l’affiche haut et fort, d’un autocollant rouge et jaune collée sur la pommette ! Alors que la presque quadra se faufile dans le cortège parisien du 31 janvier, plus dense encore que celui du 19 janvier pour exiger le retrait du texte gouvernemental, elle s’arrête sans hésitation pour expliquer sa colère. Mélissa, 39 ans, est infirmière dans un service de soins en addictologie dans le secteur privé et a deux enfants. Avec cette réforme, je devrais travailler jusqu’à 67 ans, juste pour avoir une retraite à taux plein ! Elle se résume à faire travailler les Français jusqu’à l’épuisement, d’abord les femmes. Je suis là pour défendre les acquis sociaux, martèle la militante FO, qui fustige un exécutif déconnecté des réalités. Les Ehpad sont accessibles à partir de 60 ans. Demain le personnel infirmier y sera plus âgé que les résidents !, lâche-t-elle.

Trimestres « maternité » et « éducation » : un acquis ébranlé

Car sa situation est partagée par les nombreuses femmes avec enfant (près de 9 Françaises sur 10). Le report de deux ans de l’âge légal de départ en retraite, de 62 à 64 ans, lui ferait perdre le bénéfice d’une partie de la majoration de trimestres accordée pour la naissance et l’éducation des enfants (huit trimestres par enfant). En 2020, 123 000 mères de famille ont utilisé le dispositif pour partir à 62 ans, en ayant tous les trimestres requis, et donc à taux plein. Avec la réforme, elles devraient attendre 64 ans pour liquider leur retraite : le report efface tout ou partie du bénéfice du dispositif. Franck Riester, ministre chargé des relations avec le Parlement, a fini par reconnaître que les femmes étaient un peu pénalisées. Le sujet est si sensible que la Première ministre s’est dit ouverte à une discussion au Parlement sur une meilleure utilisation des trimestres « maternité » et « éducation ». Un retour en arrière : ils ont été accordés en 1972 pour compenser la carrière profondément modifiée des femmes au moment des naissances : interruptions, temps partiel, moindre progression et, au bout du bout, salaire plus faible.

Des contraintes familiales qui n’ont pas disparu. Aujourd’hui encore, une femme sur deux réduit ou arrête complètement son activité professionnelle à l’arrivée d’un enfant. Comme Mélissa, qui a pris deux congés parentaux. Double peine, le projet ne les prend pas en compte, explique-t-elle. (Il ne les considère que dans le dispositif « carrière longue » et dans le calcul du minimum de pension de ceux ayant travaillé plus de 30 ans, NDLR). Ajoutez-y la pénibilité de son métier, non reconnue aussi, et la coupe est pleine. Pourtant, l’espérance de vie d’une infirmière est de sept ans inférieure à celle de la moyenne des femmes. 20 % partent à la retraite en incapacité.

A même pas 40 ans, Melissa se dit déjà épuisée par son métier qu’elle adore. Les conditions de travail dégradées n’aident pas. Un tiers des postes d’infirmières sont vacants dans mon service. Il faut faire sans. Avec pour horizon de tenir jusqu’à 67 ans, pour avoir tous ses trimestres et une pension aux alentours de 1 300 euros bruts. Impossible de faire autrement : mon mari a eu une carrière hachée, avec de longues périodes de chômage. On sait déjà qu’on va vieillir pauvres, confie-t-elle.

L’insuffisante revalorisation du minimum de pension

A cinquante mètres de là, sous son bonnet beige, Nassira ne décolère pas non plus. A 61 ans, cette aide-ménagère, mère de trois enfants, qui travaille en sous-traitance dans un hôpital sait depuis longtemps qu’il lui faudra travailler tard, pour avoir une retraite un peu décente, du fait de la faiblesse de ses salaires, de son parcours marqué par un licenciement, deux congés parentaux. La réforme – qui repousserait pour elle, d’un trimestre, l’âge légal de départ – ne changera rien à cette situation, explique-t-elle. Avant la présentation du texte, elle avait fait ses calculs. Si je pars à 62 ans, c’est pour 1 000 euros brut alors que j’ai travaillé toute ma vie. J’ai 189 trimestres (169 seraient exigés pour un départ à 62 ans et 3 mois) mais qu’est-ce que je vais faire avec 1 000 euros par mois ? Je suis locataire, ma dernière fille est encore étudiante. Pour autant, elle ne pourra pas bénéficier de la revalorisation du minimum de pension à 1 200 euros brut (85 % du Smic), qui est présentée comme une avancée par l’exécutif. Sauf que celle-ci n’est pas garantie quelle que soit la carrière du retraité : elle est circonscrite aux chanceux ayant eu une carrière complète au Smic.

Pour améliorer ses revenus de retraitée, Nassira table sur la surcote de sa pension, laquelle sera augmentée d’un certain pourcentage par trimestre travaillé au-delà de la durée requise de cotisation. Appartenant aux premières générations impactées par la réforme, elle espère bien passer entre les mailles du filet : il me faut la surcote, dit-elle. Car, avec la réforme, la possibilité d’améliorer sa pension en travaillant au-delà de l’âge légal va être différée, disparaître logiquement entre 62 et 64 ans. Un point sur lequel l’exécutif reste silencieux.

Mais il ne passe pas, surtout chez les femmes proches de la retraite. Je vais devoir travailler un an de plus, jusqu’à 63 ans, sans bonus, rien que pour eux !, souffle Cathy, 59 ans, agent administratif qui avait programmé de liquider sa retraite à 62 ans, ayant tous ses trimestres.

Silencieux sur le report de la surcote, l’exécutif préfère mettre en avant le maintien à 67 ans de l’âge d’annulation de la décote, particulièrement favorable aux femmes qui sont deux fois plus nombreuses à devoir attendre cet âge en raison d’interruption de carrière, rappelle le dossier de presse, qui présente comme une amélioration ce qui n’est qu’un statu quo.

Pénibilité des métiers occupés par des femmes : la grande oubliée

Horizon éloigné, la retraite n’en est pas moins un gros sujet pour Noémie, 31 ans, caissière dans un hypermarché Carrefour du Val-d’Oise. La jeune femme blonde explique qu’elle est en temps partiel contraint (30 heures par semaine) et dans l’impossibilité de travailler davantage dans son emploi. L’Observatoire des inégalités estimait, en 2022, que près d’un million de femmes étaient dans ce cas, contre environ 400 000 hommes. J’aurai préféré être embauchée aux 35 heures il y a six ans. Je le veux toujours. Ça permet de gagner plus, de cotiser plus pour la retraite. Mais l’employeur limite les temps-plein, il préfère embaucher des contrats pro ou des étudiants, commente-t-elle.

Sa préoccupation première reste néanmoins la pénibilité du travail qui ronge le quotidien, fait gonfler (s)es mains le soir. Je serre les dents, confie cette ancienne aide-soignante, qui a dû abandonner le métier prématurément, peu après sa sortie de formation, arrêtée nette par trois perforations des tendons de la main.

Sa collègue Hélène à ses côtés, 38 ans et en mi-temps thérapeutique, travaille désormais à charger les rayons. Là aussi, ça tire. A 50 ans, je n’aurai plus de dos, c’est sûr, pronostique-t-elle.

En matière de reconnaissance, il n’y a aucune avancée dans le texte gouvernemental : les quatre facteurs d’exposition/pénibilité qui ont été sortis en 2017 du compte professionnel de prévention (C2P), et ne permettent donc plus d’alimenter celui-ci en points pour bénéficier de départs anticipés, n’y seront pas réintégrés par la réforme. Or la quasi-totalité des facteurs d’exposition exclus – postures pénibles, manutention manuelle de charges, vibrations mécaniques – concernent des métiers majoritairement occupés par les femmes.

Moins de 30 ans et déjà en burn-out ! La pancarte faite maison et tenue haut par Delphine attire le regard. A quel âge je pourrai partir à taux plein ? 70 ans ?, interroge la jeune femme brune, 29 ans et depuis cinq ans professeur dans un établissement en zone d’éducation prioritaire (ZEP) à Villeneuve-La-Garenne (Hauts-de-Seine). Elle raconte ses conditions de travail dégradées : chaque année, on se bat simplement pour maintenir les moyens. Entre la réforme des retraites et la réforme de l’Éducation nationale, je suis déjà dégoûtée. C’est démoralisant, dit-elle. Avant de lever encore plus haut sa pancarte.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

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Communiqué commun – L’éducation mobilisée pour le retrait de la réforme des retraites

 

A l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, le 31 janvier a confirmé la très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites présentée par le gouvernement.

Plus de 2,5 millions travailleurs et travailleuses, du public comme du privé, jeunes et retraité·es, se sont mobilisé·es, par la grève et/ou ont manifesté sur l’ensemble du territoire. Cette mobilisation d’ampleur fait suite à celle du 19 janvier qui avait rassemblé près de 2 millions de personnes.

Dans notre secteur, la grève a été à nouveau majoritaire et l’éducation était présente en nombre dans les cortèges. Les personnels de l’éducation, comme l’ensemble du monde du travail, rejettent le projet de réforme des retraites du gouvernement et posent aussi des questions de fond sur la reconnaissance, le sens et le contenu du travail, ils dénoncent aussi dans ce mouvement la dégradation des conditions de travail et de rémunération.

La jeunesse s’est aussi mobilisée pour refuser la précarité grandissante que promet le gouvernement.

La population soutient les revendications des organisations syndicales qui s’opposent au recul de l’âge légal de départ à 64 ans et à l’allongement de la durée de cotisations. 9 travailleurs sur 10 rejettent la réforme, 2/3 de la population soutiennent les mobilisations.

Personne ne s’est laissé tromper par la propagande du gouvernement.

Les organisations syndicales dénoncent ainsi le mail du ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, envoyé tant à des agent·es publics qu’à des salarié·es de droit privé, présentant une liste d’arguments en faveur de la réforme des retraites.

Les organisations syndicales n’acceptent pas les propos tenus par la Première ministre indiquant que, selon elle, « l’âge de départ à 64 ans n’est plus négociable ». Pour les organisations syndicales le recul de l’âge de départ n’a jamais été négociable ! Les propositions alternatives formulées par elles sont toutes restées lettre morte !  Cela démontre le jusqu’au-boutisme du gouvernement, sourd au rejet exprimé par la totalité des organisations syndicales et l’immense majorité des citoyen·nes.

Rien ne justifie une réforme aussi injuste et brutale. Le gouvernement doit entendre le rejet massif de ce projet et le retirer.

Durant la période des vacances zonées, les organisations de l’éducation appellent les collègues à poursuivre leur participation aux mobilisations où qu’ils se trouvent.

Les organisations de l’éducation relaient l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle à se mobiliser par la grève et la manifestation encore plus massivement le mardi 7 février puis le samedi 11 février pour dire non à cette réforme. Elles appellent, d’ici là, à multiplier les actions, initiatives, réunions ou assemblées générales partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’étude, y compris par la grève.

La victoire est à notre portée : nous allons obliger le gouvernement à retirer sa réforme !

 

Le 2 février 2023

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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