Nous avions publié ici (https://wp.me/p6Uf5o-4Jc ) l’accès au document préparatoire du congrès de la CFDT tenu du 13 au 17 juin 2022, et la rédaction initiale d’un article préconisant pour les retraites la poursuite de l’allongement de la durée de cotisation selon la loi Touraine de 2014. Mais un amendement (syndicat Interco de la Somme) voté très majoritairement au congrès refuse cette orientation. Un autre (d’un syndicat de la santé) refuse d’admettre que la richesse soit partagée avec les actionnaires « qui n’ont pas besoin de la CFDT pour défendre leurs intérêts« .
- Accès au compte rendu du congrès : syndicalismehebdo.fr…
- Amendements majoritaires sur les retraites et sur la richesse :
« Amendement no 9 : retraite, espérance de vie et âge moyen de liquidation —> ADOPTÉ à 67,50 %
La CFDT doit-elle réaffirmer dans la résolution son attachement à l’allongement de la durée de cotisation en matière de retraite en fonction de l’allongement de l’espérance de vie ? Les syndicats ont répondu par la négative. L’amendement porté par le Syndicat Interco de la Somme a été adopté à 67,50 %.
Le texte est sans ambiguïté : « Pour la CFDT, l’allongement de l’espérance de vie ne peut justifier une augmentation de l’âge moyen de liquidation. » En matière de retraites, la CFDT a donc aujourd’hui un mandat clair. La loi Touraine n’est pas remise en cause, mais il n’est pas question de toucher une nouvelle fois à la durée de cotisation. « Une même durée de cotisation, c’est juste ; un même âge de départ à la retraite, c’est injuste », a insisté le secrétaire national Frédéric Sève lors du débat.
Amendement no 6 : Partage équitable de la valeur dans l’entreprise —> ADOPTÉ à 51,49 %
Le Syndicat des services de santé et des services sociaux de Haute-Savoie souhaitait voir supprimée la référence aux actionnaires dans l’article 2.2.2.1, selon lequel « les richesses créées par l’entreprise doivent être mieux réparties. Elles doivent rétribuer les travailleurs et les actionnaires, permettre à l’entreprise d’investir et notamment dans les compétences ». Il estime, exemples à l’appui, que ceux-ci « n’ont pas besoin de la CFDT pour défendre leurs intérêts ».
Or, pour les détracteurs de cet amendement, les richesses de l’entreprise ne sont pas toujours réparties, tant s’en faut, de manière équitable. La méfiance envers les actionnaires doit aussi beaucoup « à la financiarisation de l’économie et aux excès de certains dirigeants cupides, aux rémunérations phénoménales ». C’est pour tous les salariés, notamment ceux des petites entreprises, que cet article proposait d’encadrer et de conditionner la répartition des dividendes en tenant compte des apporteurs de capitaux.«