Nous complétons le panorama des positions syndicales au démarrage des discussions sur les retraites. En date du 19 janvier 2025 lors de notre premier post à ce sujet (lire: http://syndicollectif.fr/?p=25316) nous n’avions pas de document de la CFDT. Lire ci-dessous : un article paru le 21 janvier dans CFDT Magazine et un autre article de Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT .
Retraites : le cadre des discussions se précise
Extrait de l’hebdo n°3949
Le Premier ministre n’aura pas traîné. Après avoir annoncé, lors de sa déclaration de politique générale, le mardi 14 janvier, la réouverture des discussions à propos des retraites, il a tenu une première réunion avec les partenaires sociaux trois jours plus tard. Ainsi, vendredi dernier, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et Unsa pour la partie organisations syndicales ; Medef, CPME, U2P et FNSEA pour la partie organisations patronales ont eu un premier échange en présence de François Bayrou et de quatre ministres – Éric Lombard (Économie), Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarité et Famille), Astrid Panosyan-Bouvet (ministre chargée du Travail et de l’Emploi) et Laurent Marcangeli (Action publique, Fonction publique et Simplification). C’était donc une rencontre au sommet officialisant cette nouvelle séquence retraites.
Pas de sujet tabou…
Selon la CFDT, la séquence qui s’ouvre constitue donc une opportunité de faire avancer le droit des salariés, de rendre le système plus juste socialement, de rouvrir des discussions trop refermées lors de la précédente réforme. « L’idée n’est pas d’abroger la réforme mais de revenir sur les 64 ans en prenant en compte des sujets aussi essentiels que la pénibilité, le taux d’emploi des seniors, les polypensionnés [les travailleurs ayant cotisé à la fois dans les systèmes public et privé ou comme indépendants] ou encore les inégalités entre les femmes et les hommes », précise le secrétaire général adjoint de la CFDT, Yvan Ricordeau.
Bien distinguer le privé du public
Par ailleurs, la CFDT insiste sur la nécessité de faire le lien entre les discussions à venir sur les retraites et celles qui ont été annoncées sur le travail, les deux thèmes étant intrinsèquement liés. Marylise Léon le rappelle régulièrement : améliorer le taux d’emploi des seniors est une obligation si l’on veut régler la question du financement des retraites. « Nous serons très attentifs au diagnostic financier, mais il ne peut être une fin en soi, conclut la secrétaire générale. C’est pourquoi nous demandons en parallèle un diagnostic social de la réforme car l’enjeu des discussions qui vont s’ouvrir est de répondre aux attentes des travailleurs, répondre de manière démocratique aux mobilisations de 2024. La porte est aujourd’hui entrouverte, à nous de nous y engouffrer. Le patronat ne peut se défiler ! »
Retraites : sortir de l’impasse !
Extrait de l’hebdo n°3949
La CFDT s’engage dans la concertation retraites avec détermination et responsabilité. Avec détermination afin de répondre aux attentes exprimées par les travailleuses et les travailleurs lors du mouvement social de 2023. L’enjeu est d’abord un besoin de justice sociale pour permettre à ceux qui ont un métier pénible de partir plus tôt. Il s’agit aussi d’une plus grande égalité pour permettre aux femmes de ne pas effacer le bénéfice de certains de leurs droits avec le décalage de l’âge de départ. Au-delà de ces situations, c’est en améliorant les carrières que l’on détendra la pression collective sur les retraites : la question du travail, des conditions de son exercice et de sa valorisation par les salaires sont aussi centrales.
Avec responsabilité car il faut considérer lucidement les perspectives financières et démographiques. La CFDT n’a jamais nié les besoins de financement à l’horizon 2030 et la baisse de la natalité dans notre pays. Au-delà des retraites, cela interroge l’ensemble du financement de notre protection sociale. Il est nécessaire de dégager plus de budget pour la santé, la perte d’autonomie à côté des systèmes de retraites, qui représentent un quart de notre dépense publique… Autant dire que l’analyse de la Cour de comptes sera capitale en la matière.
Nous n’avons jamais été en situation d’être écoutés lors de l’élaboration de la réforme de 2023 ; il n’y a ensuite jamais eu la moindre ouverture lors des mobilisations historiques. C’est maintenant que l’opportunité se présente. Ne pas la saisir serait trahir ceux qui se sont mobilisés. Tous les sujets sont ouverts. Selon la CFDT, il faut un bouger sur les 64 ans… et mettre toutes nos forces de négociation pour l’obtenir !
Publié le 21/01/2025