Nuit Debout et syndicalisme : des convergences en cours

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Plusieurs rapprochements sont en train de se faire entre mouvement syndical et mouvement Nuit Debout. A la bonne heure ! Ci-dessous l’appel publié dans l’Humanité du 26 avril, suivi d’un article de Libération.

 

De jour comme de nuit, Debout pour gagner !

Mardi, 26 Avril, 2016
L’Humanité

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Photo Anne-Christine Poujoulat / AFP

Texte collectif. Acteurs de la mobilisation sociale pour le retrait du projet de loi El Khomri, nous pensons que nos actions et le mouvement Nuit debout sont complémentaires.

À l’occasion des manifestations et grèves à venir, à partir du 28 avril, le 1er mai et ensuite, nous souhaitons des moments d’unité, de combativité, de fraternité, place de la République et sur toutes les places de France, sous des formes diverses et à imaginer : débats, village syndical, meetings communs, etc.Côte à côte dans les rues, travailleurs, jeunes, retraités, privés d’emploi, ont un intérêt commun à débattre et à décider ensemble, à construire des revendications portant une part d’utopie.Nous pensons que toutes les structures syndicales et tous les syndiqués opposés à la loi El Khomri ont toute leur place dans ces moments de fraternité et de construction collective, que tous les participants aux « Nuits debout » ont leur place dans les manifestations et la grève nécessaires pour gagner.Nous appelons, dès le 28 avril et en particulier le 1er mai, après les manifestations, place de la République et sur toutes les places de France, à la discussion libre, fraternelle, pour faire le point sur nos accords et désaccords, nos différences, nos luttes et nos espoirs communs.Ensemble, nous pouvons faire peur à l’oligarchie, faire reculer le pouvoir, nous pouvons gagner !

Signataires : Lina Desanti (Secrétaire général UD Tarn-et-Garonne), Karl Ghazi (CGT Commerce Paris), Denis Gravouil (Secrétaire général FNSAC-CGT), Mehdi Khemoune (CGT Air France), Cédric Quintin (Secrétaire général UD Val-de-Marne), Baptiste Talbot (Secrétaire général Fédération CGT des Services publics), Emmanuel Vire (Secrétaire général SNJ-CGT) Natacha Grelot (co secrétaire nationale SNPESPJJ FSU), Christian Taillandier (Secrétaire national SNUITAM FSU),élisabeth Hervouet, Hervé Heurtebize, Véronique Ponvert, Julien Rivoire, Valérie Soumaille (syndicalistes FSU), éric Beynel, (porte parole de Solidaires), Cécile Gondard Lalanne (porte parole de Solidaires), éric Santinelli (Fédération SUD Rail), Jean Vignes (Fédération SUD Santé sociaux) Caroline de Haas, (initiatrice de la pétition Loi Travail, non merci!), Frédéric Lordon (économiste), François Ruffin (rédacteur en chef de Fakir).

 

 

Vers un rapprochement entre la CGT et Nuit debout

Par Ismaël Halissat

Philippe Martinez rencontre ce jeudi une délégation de la place de la République. Prélude à une convergence officielle?

  • Vers un rapprochement entre la CGT et Nuit debout

Le «plan B» de François Ruffin, rédacteur en chef du journal Fakir, après l’échec de l’appel à la convergence des luttes lors de la soirée «L’étape d’après», à la Bourse du travail de Paris la semaine dernière, pourrait finalement se concrétiser dès ce jeudi.

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Comme prévu depuis plusieurs semaines, une journée de mobilisation des organisations syndicales appelant au retrait du projet de loi travail se tiendra dans de nombreuses villes de France ce jeudi. A Paris, le cortège partira à 14 heures de la place Denfert-Rochereau, en direction de Nation. L’idée portée par Ruffin, également réalisateur du film Merci Patron !, est de profiter de cette journée d’action pour faire le pont entre le mouvement Nuit debout et les syndicats. Depuis plusieurs jours, les appels du pied se sont multipliés pour rendre cette convergence possible. Nuit debout a ainsi voté en assemblée générale un communiqué invitant les syndicats à rejoindre la mobilisation de République, tandis que plusieurs représentants syndicaux, ainsi que François Ruffin, l’économiste Frédéric Lordon et la militante féministe Caroline de Haas ont signé un appel intitulé «Ensemble pour leur faire peur !», qui porte le même objectif de convergence.

Pour matérialiser ce rapprochement, une assemblée générale commune, place de la République à 18 heures, est finalement organisée ce jeudi. Dans un premier temps, des prises de parole de cinq minutes seront proposées à des militants et des collectifs en lutte. Des «leaders syndicaux» sont ensuite invités à s’exprimer. Mais qui sera de la partie ? Pour l’instant, seul Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, a confirmé sa présence. Mais les choses pourraient bouger rapidement dans d’autres confédérations, et notamment à la CGT, où la direction semble prête à se rapprocher de Nuit debout.

Pression de la base

Une rencontre est prévue dans la journée de jeudi, avant la manifestation parisienne, entre Philippe Martinez, secrétaire général de la centrale de Montreuil, François Ruffin et une délégation du mouvement de la place de la République. L’enjeu est important, car la CGT pourrait appeler officiellement à rejoindre la mobilisation Nuit debout.

Le syndicat subit en effet la pression de sa base, qui souhaite que se dessine un tournant dans la contestation contre le projet de loi travail. Plusieurs cadres intermédiaires de la CGT ont d’ailleurs signé l’appel lancé en début de semaine par le journal Fakir. La rencontre de jeudi midi pourrait même convaincre Martinez de faire une visite place de la République. Pour l’heure, c’est Catherine Perret, membre du bureau confédéral, qui a prévu de représenter la CGT à Nuit debout, après la manifestation du 1er mai.

Concernant une arrivée du cortège place de la République, jeudi en fin de journée, Eric Beynel explique qu’il est trop tard pour modifier le trajet de la manifestation. «Mais peut-être que quelques chars décideront tout de même de s’y rendre, comme après la manif du 31 mars», ajoute le porte-parole de Solidaires. De son côté, François Ruffin sera à Flixecourt (Somme) pour une projection publique de son film. Le lieu est symbolique : «C’est là où Bernard Arnault a construit sa fortune», précise Ruffin, qui se félicite de la convergence en cours. Avant d’ajouter, un peu ironique : «Ça va presque trop vite…» 

Ismaël Halissat

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