Black Friday pour Amazone 29 novembre

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Voici une initiative internationale qui se développe contre le géant mondial Amazon : faire du vendredi 29 novembre un « vendredi noir » (Black Friday) pour le capitalisme prédateur. L’Union syndicale Solidaires en est partie prenante, avec des mouvements altermondialistes, DAL, Ken Loach et des porte-parole des Gilets jaunes. 

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Vendredi 29 Novembre 2019, c’est le Black Friday.

Événement majeur d’un capitalisme féroce, cette ode aux prix cassés et aux achats compulsifs a des conséquences environnementales, sociales et fiscales dramatiques. Ensemble, nous pouvons faire entendre une toute autre musique Vendredi 29 Novembre 2019.

Appel pour transformer le Black Friday 2019 en un Vendredi Noir contre Amazon.

La satisfaction du client, c’est l’obsession affichée de Jeff Bezos, patron d’Amazon, le géant du e-commerce aux cent quatre vingt millions de références. Sa stratégie, c’est le day one, soit maximiser les cadences de préparation des colis pour livrer en moins d’un jour, moins d’une heure et peut être moins d’une demi-heure grâce à des drones de livraison.

Son ambition est de créer un écosystème complet avec des maisons connectées, des e-books, de la musique, des séries et des films, pour générer toujours plus de commandes de ses produits à bas prix. Mais, derrière le héros du néolibéralisme deux zéro, se cache une vision du monde que nous devons combattre.

Malgré les récentes promesses de Jeff Bezos sur les énergies renouvelables ou la compensation de ses émissions, le monde d’Amazon reste un désastre écologique. La multinationale a vendu plus d’onze milliards de produits l’année dernière. Ses prix bas et ses promotions quotidiennes poussent à la surconsommation et contribuent à la hausse des émissions de gaz carbonique en démultipliant l’extraction des ressources et les transports par bateaux, par avions ou par camions.

Amazon Web Service (AWS) est également le numéro un mondial du cloud et ses data centers ont généré autant de gaz à effet de serre que le Portugal en 2018. AWS fournit ses services à Palantir, une société sulfureuse qui aide Donald Trump à identifier et arrêter des migrants traversant illégalement la frontière.

Un monde sans emplois, on estime que, pour un emploi créé par la firme de Jeff Bezos, deux emplois sont détruits dans le secteur commercial. Les salariés d’Amazon, dont de nombreux intérimaires, enchaînent des tâches cadencées par les algorithmes de leurs scanners. Dans ses nouveaux entrepôts, ils deviennent des auxiliaires de cent mille robots de préparation des commandes. Et, bientôt, les livreurs, déjà nombreux à être ubérisés, pourront être remplacés par des drones.

Un monde sans fiscalité, ni démocratie, échapper à l’impôt et aux contraintes légales est une véritable obsession pour le libertarien Jeff Bezos. En bonne multinationale, Amazon déclare artificiellement ses profits dans des paradis fiscaux comme le Luxembourg en Europe ou le Delaware aux Etats-Unis. En France, Amazon a annoncé unilatéralement qu’elle répercuterait la modique taxe Google Apple Facebook et Amazon (GAFA) sur ses fournisseurs. A Seattle, son siège, Amazon a fait annuler une taxe sur les multinationales en faveur des sans abris pourtant votée à l’unanimité par le conseil municipal.

Douze ans après l’ouverture de son premier entrepôt français à Saran, dans le département du Loiret, Amazon a inauguré, en présence du secrétaire d’état au numérique Cédric O, un entrepôt géant équipé de quatre mille robots à Brétigny-sur-Orge, dans le département de l’Essonne. De nouveaux sites doivent voir le jour à Fournès, dans le département du Gard, et près de Metz, dans le département de la Moselle. Nous ne nous mobilisons pas contre les sept mille cinq cent salariés d’Amazon qui cible des bassins d’emploi sinistrés pour s’implanter à moindre frais. Mais les emplois promis par Amazon conduisent à l’aveuglement des élus et des membres du gouvernement qui préfèrent couper le ruban plutôt que de s’interroger sur la disparition de milliers de commerces de proximité pourvoyeurs d’emplois et de lien social partout en France.

Ce monde va une nouvelle fois s’incarner Vendredi 29 Novembre 2019 avec le Black Friday. Préparée à coups de publicités massives et de promotions extrêmes, le Black Friday incite les consommateurs à se ruer sur des millions de produits dont ils n’ont pas forcément besoin. Le Black Friday est un des vecteurs de la stratégie de prix cassés et de vente à perte qui a permis à Amazon de devenir le premier distributeur de textile et d’électronique en France. Cette vision du monde est en totale contradiction avec la profonde aspiration à une vie décente sur une planète vivable, exprimée notamment par les Gilets Jaunes ou les marcheurs pour le climat.

Il est urgent de stopper la construction des nouvelles infrastructures d’Amazon et des autres entreprises du e-commerce et de nous mobiliser pour le développement d’une économie locale créatrice d’emploi, génératrice de lien social tout en étant compatible avec les impératifs climatiques. Pour porter cette exigence et ne plus laisser Amazon balayer d’un revers de main les droits sociaux et environnementaux, nous appelons à transformer le Black Friday 2019 en un Vendredi Noir contre Amazon. Vendredi 29 Novembre 2019, nous mènerons des actions citoyennes partout en France pour perturber l’activité d’Amazon et pour promouvoir des alternatives afin de libérer toujours plus de monde de son emprise néfaste.

Premiers signataires :

Christophe Alévêque, Eric Beynel, Maxime Combes, Aurélie Trouvé, Thomas Coutrot, Laurent Degousée, Jean-Baptiste Eyraud, Bruno Gaccio, Jean-François Julliard, Mathilde Larrère, Geneviève Legay, Ken Loach, Priscillia Ludosky, Jérôme Rodrigues

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