Voici les réactions syndicales après le vote du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée nationale le mardi 9 décembre 2025. Avec 247 voix pour, 234 voix contre, 93 abstentions. Après le retour au Sénat, le vote définitif doit avoir lieu le mardi 16 décembre 2025.
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Budget : la bataille continue
La mobilisation des travailleuses et des travailleurs et le débat parlementaire ont permis de supprimer de nombreuses horreurs du budget de la sécurité sociale (PLFSS) et notamment :
- La suppression de deux jours fériés (plan Bayrou)
- La désindexation des pensions de retraite jusqu’en 2030
- Le gel des prestations sociales, qui augmenteront donc de 1,4%
- Le doublement des franchises et participations médicales
- La taxation des activités sociales et culturelles
- La taxation des apprenti·es faisant baisser leur rémunération
- L’essentiel de la réforme de l’assurance chômage et des 4 milliards de coupes que le gouvernement voulait imposer aux privé·es d’emploi et aux précaires.
- La limitation des affections de longue durée (ALD)
L’application de la réforme des retraites a été décalée d’un an et les générations nées entre 1965 et 1969 partiront 3 mois plus tôt. Nous nous félicitons que les député·es aient voté (encore) le principe de l’abrogation de la réforme des retraites 2023 et que cette volonté d’abrogation figure dans l’annexe du PLFSS. Ceci confirme que l’abrogation de la réforme des retraites est inéluctable.
Des mesures positives (mais limitées) ont été gagnées :
- Des élections pour la Sécurité sociale des autrices et auteurs
- Un congé de naissance de deux mois à partir du 1er juillet 2026
- Un petit mieux (1%) pour la retraite des femmes ayant eu des enfants
Cependant, il reste de nombreux problèmes dans le budget adopté et la bataille continue, notamment sur :
- Le budget des hôpitaux qui, s’il a été augmenté de 4 Mds, reste insuffisant. Si le budget reste en l’état, des milliers de lits risquent à nouveau de Nous exigeons la mise en place un dispositif de défaisance de la dette des hôpitaux et d’un collectif budgétaire pour augmenter leurs moyens dès 2026·
- La tarification à l’acte (déjà catastrophique pour les hôpitaux) étendue au médicosocial.
- La taxation des mutuelles et complémentaires. Nous interpellerons les parlementaires car cela se traduira forcément par des augmentations de tarifs pour les salarié·es et les retraité·es
- La limitation des arrêts maladie à 1 mois (15 jours dans le projet initial) La CGT restera très vigilante sur les textes réglementaires, notamment sur :
- L’indexation du RSA et la prime de Noel 2026 qui doit être maintenue pour l’ensemble des bénéficiaires, comme s’y est engagé le ministre du travail
- Le panier de soin et le remboursement des cures thermales. Les déremboursements comme le souhaite la ministre de la Santé constitueraient à la fois un recul pour les malades et une menace pour les 20 000 emplois du secteur
- L’aide médicale d’Etat pour laquelle nous nous opposerons à toute régression stigmatisant encore une fois les personnes étrangères.· La baisse potentielle des allocations familiales pour les parents des enfants de de 14 à 18 ans
Nous regrettons que le patronat, le gouvernement et les partis du socle commun aient empêché l’augmentation des recettes de la sécurité sociale en refusant de remettre entièrement en cause les 80 Md d’exonérations des cotisations sociales qui constituent des effets d’aubaine et des trappes à bas salaires.
L’Assemblée nationale doit maintenant débattre et voter le projet de loi de finances. La CGT appelle les député·es à le modifier en profondeur pour supprimer les nombreuses mesures d’austérité, augmenter les moyens des services publics, des associations et des collectivités et le salaire des fonctionnaires. Alors que les inégalités explosent, il y a urgence à mettre enfin à l’ordre du jour la justice fiscale !
Alors que le patronat veut imposer l’austérité salariale lors des NAO, la CGT appelle ses syndicats à multiplier les mobilisations pour gagner des augmentations et empêcher que 2026 ne devienne une année noire pour les salaires !
Montreuil, le 10 décembre 2025
Télécharger : CFDT-PLFSS-5cfeb8f7-d464-48ac-b254-3f48a0c1ac7d
DÉCLARATION DE JOCELYNE CABANAL, SECRÉTAIRE NATIONALE DE LA CFDT
09 DÉCEMBRE 2025
PROJET DE LOI DE FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
Un nouveau pas franchi vers la suspension de la réforme des retraites
L’Assemblée nationale a adopté, en deuxième lecture, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, à l’issue de discussions ayant apporté au texte initial un nombre inédit d’amendements substantiels. La CFDT souligne le sens des responsabilités des députés ayant permis cette adoption. Ce vote consolide ce pilier des institutions républicaines qu’est la Sécurité sociale, dans un contexte politique et social marqué par une grande fragilisation de la société française.
La version votée du PLFSS 2026 comprend des avancées par rapport à la version initiale du texte. Certaines mesures, parmi les plus injustes, ont été supprimées ou atténuées, tandis que les moyens alloués à la branche Maladie ont été accrus avec réalisme.
Ce texte répare une injustice sociale en suspendant la réforme des retraites de 2023 à laquelle la CFDT s’était fortement opposée. Elle restera mobilisée pour concevoir une réforme des retraites juste et émancipatrice et s’impliquera dans les échanges ouverts dans la conférence sur le travail, l’emploi et les retraites.
Le texte voté a le mérite de ne pas aggraver la crise politique. Des réponses significatives et durables doivent cependant être apportées aux difficultés structurelles de notre système de protection sociale et aux attentes des assurés sociaux. La CFDT est pleinement engagée dans cet objectif. De même, la CFDT poursuivra son action pour que l’État employeur respecte ses engagements notamment dans la mise en œuvre, le plus tôt possible, de la protection sociale complémentaire dans la fonction publique hospitalière.
Pour maintenir son cadre solidaire, la branche Vieillesse de la Sécurité sociale doit être à l’équilibre. Compte tenu des évolutions de la démographie et du marché du travail, des efforts devront être demandés à tous. Mais, pour la CFDT, ils ne pourront être consentis qu’en répondant à une exigence : leur répartition équitable, selon les moyens de chacun.
Consciente de la gravité des enjeux, la CFDT restera donc force de propositions, dans un esprit de responsabilité, afin de défendre, adapter et développer la Sécurité sociale.
PLFSS pour 2026 : une facture encore lourde pour les travailleurs !
Communiqués de FO
Télécharger : FO-cp_fo_-_plfss_pour_2026___une_facture_encore_lourde_pour_les_travailleurs
En deuxième lecture, l’Assemblée nationale a adopté, mardi 9 décembre 2025, le PLFSS pour 2026.
Si cette version acte le décalage de la réforme des retraites, FO en revendique toujours l’abrogation. Cette réforme que nous continuons de combattre, est toujours aussi brutale, injuste et injustifiée.
Pour FO, la mobilisation contre le budget d’austérité a permis de faire tomber le doublement des franchises médicales, le gel des prestations sociales (incluant la sous-indexation des pensions de retraite jusqu’en 2030), le prélèvement de 8 % sur les accessoires de salaire (titres-restaurant, activités sociales et culturelles, etc.) ou encore les mesures remettant en cause le régime dérogatoire des affections de longue durée (ALD) dites « non exonérantes » ne figurent plus dans ce projet de loi.
FO reste opposée aux mesures qui frappent les assurés non seulement sur leur pouvoir d’achat mais surtout sur leur santé en particulier et la remise en cause de notre protection sociale collective :
la limitation des arrêts de travail (un mois pour une primo-prescription avec un renouvellement plafonné à deux mois) ;
un ONDAM (objectif national de dépenses d’assurance maladie) qui, malgré un relèvement à 3 %, demeure très en deçà des besoins réels pour enrayer l’hémorragie des fermetures de lits, stopper les suppressions de postes et répondre aux besoins de soins ;
la taxation des complémentaires santé qui sera in fine répercutée sur les cotisants ;
le décalage, par décret, de 14 à 18 ans, de la majoration pour âge des allocations familiales et la suppression de la prime de Noël pour les foyers sans enfants.
Pour FO, ce PLFSS ne présente la facture qu’aux travailleurs et aux assurés sociaux pour résorber un déficit qui résulte en réalité des politiques de l’offre et leur accumulation continue d’exonérations et généreux allègements généraux de cotisations (86,9 Md€ en 2024).
Fin des politiques d’austérité, de la justice fiscale et sociale !
Budget de la Sécurité sociale : un compromis qui ne résout pas les difficultés de long terme
Le budget de la Sécurité sociale vient d’être adopté par les député·e·s. Ce budget de compromis a certes permis d’acter le gel de la réforme des retraites et de supprimer plusieurs mesures inacceptables, telles que le gel des prestations sociales et des pensions de retraite, ou encore le doublement et l’élargissement des franchises médicales et participations forfaitaires.
Certaines avancées, en cohérence avec les positions de l’UNSA, méritent d’être soulignées :
• la taxation des entreprises qui n’auraient pas négocié ou mis en place un plan d’emploi des seniors,
• ainsi que la baisse des exonérations de cotisations sociales pour les branches dont les minima conventionnels se situent en deçà du SMIC.
Pour autant, malgré une hausse de l’ONDAM à 3 % pour 2026, l’UNSA considère que l’effort reste largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants de santé et assurer un financement correct es hôpitaux et des établissements médico-sociaux.
Un budget qui ignore les enjeux financiers et appelle des réformes de fond
Au-delà de ces ajustements, ce budget ne répond pas aux défis financiers majeurs. Le déficit de la Sécurité sociale attiendra près de 20 milliards d’euros en 2026, même après son adoption. L’UNSA regrette fortement que les député·e·s n’aient pas retenu les recommandations formulées dans le rapport conjoint du HCFIPS, du HCAAM et du HCFEA sur le financement de la Sécurité sociale.
Pour l’UNSA, des réformes structurantes s’imposent :
• instaurer une CSG progressive, adaptée à la capacité contributive de chacun·e ;
• conditionner les exonérations de cotisations sociales et les aides publiques aux engagements des entreprises en matière d’emploi et de salaires ;
• réformer la fiscalité sur les patrimoines et les successions afin de renforcer la justice sociale.
Si ces trois réformes constituent des leviers essentiels pour consolider durablement le financement de notre système social, l’UNSA rappelle qu’elle porte d’autres propositions pour répondre aux défis démographiques, économiques et sanitaires — comme en témoignent nos 26 propositions pour que la Sécurité sociale reste le modèle solidaire d’avenir !
Autant de chantiers de long terme qui doivent contribuer à refonder un financement durable et équitable de notre modèle social.
L’UNSA appelle à ouvrir ce débat dès maintenant, afin de préserver un système solidaire et universel, fidèle à ses principes fondateurs.
Budget : PLF et PLFSS quésaco
Sécu : un projet de budget antisocial !
7 100 000 000 euros correspond au montant que le gouvernement veut économiser sur le champ de la santé. Ce sont les malades qui en feront les frais en premier lieu.
Le financement des établissements de santé est adossé à l’Objectif de Dépense de l’Assurance Maladie (ONDAM) qui est réévalué chaque année. L’augmentation de 1,6% de cet ONDAM prévu dans le texte entrainera un manque d’1 milliards d’euros pour le fonctionnement de ces établissements, soit l’équivalent de 20 000 postes d’infirmières en moins !
Dans un contexte déjà « à l’os », l’attaque portée est considérable et pèsera lourdement sur les conditions de travail déjà déplorables des professionnel.les de santé. Cela le sera à double titre puisque les conditions prévues dans le PLFSS à propos des arrêts de maladie et des accidents du travail vont à l’encontre même de ce que l’on est en droit d’attendre d’un système de santé protecteur !
Ainsi, le PLFSS sur le champ de la santé, prévoit le doublement du montant et des plafonds journaliers et annuels des participations forfaitaires et des franchises restant à la charge des assurés. Au total, cela pourrait faire payer jusqu’à 500 € par an et par personne, sans prise en charge des mutuelles. De plus, ce reste à charge cache de profondes disparités puisque pour un patient en affection de longue durée, il est 840 euros par an. En outre au-delà de six mois les conditions d’arrêt maladie ordinaire s’imposeraient aux personnes en ALD.
Comme si cela ne suffisait pas, le texte prévoit une limitation de la durée des arrêts maladie et une limitation de la durée d’indemnisation de ces arrêts de travail quel qu’en soit le motif (MO, accident du travail et/ou maladie professionnelle).
Tandis qu’un haut niveau de sinistralité au travail en France est à déplorer (arrêts, accidents, maladies professionnelles, 2 décès par jour au travail) c’est sur le volet de la prévention primaire qu’il faudrait agir !
Les employeurs doivent être mis à contribution afin qu’ils soient obligés de mettre en œuvre de véritables politiques de prévention !
Enfin, le texte prévoit de relever la participation des mutuelles à hauteur de 2,05% ce qui sera répercuté sur le prix des cotisations ! L’ensemble de ces mesures risque d’aggraver encore le phénomène de non-recours aux soins qui concerne déjà une personne sur quatre aujourd’hui, du fait principalement de difficultés financières !
Au prétexte de la suspension de la réforme des retraites, les pensions de retraite et les prestations sociales sont gelées. Cette mesure va toucher plus durement les personnes les plus précaires !
Cette proposition de financement est totalement inacceptable. Elle est menée dans le seul but d’en finir avec notre modèle social. Les gouvernements macronistes sont visiblement plus prompts à trouver 211 milliards d’aide aux entreprises que 26 milliards pour la sécu !
La sécu, elle est à nous, on s’est battus pour la créer, continuons le combat pour la garder !
La Maternité des Lilas, symbole des droits des femmes pour l’accouchement sans douleur et pionnière de l’IVG avant 1975, a été contrainte de fermer ses portes le 31 octobre 2025. Sa fermeture est la conséquence de politiques de santé publique basée sur la rentabilité.
Depuis que Macron est au pouvoir c’est la 41ème maternité qui ferme car jugée non rentable ! On ne le rappellera jamais assez : la santé n’est pas une marchandise !
Il est temps de rendre la sécurité sociale aux usagers et usageres ! Pas d’économies sur notre santé, pas d’économies sur nos vies !
https://vimeo.com/1130981079
Budget 2026 : Un nouveau budget d’injustices !
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le projet de loi de finances 2026 est en discussion à l’Assemblée nationale où les débats font rage concernant en particulier la partie recettes du futur budget. Sans grande surprise, le budget proposé est dans la même lignée que les précédents : faire payer les salariés, les retraités, les précaires et épargnés toujours et encore les plus grandes entreprises et les plus fortunés !
30 milliards d’économies sur le dos des salariés, des retraités et des malades !
Sous prétexte de réduire le déficit budgétaire et la dette, le budget Lecornu propose un plan d’austérité de grande ampleur qui va frapper la majorité de la population et augmentera les injustices, les inégalités et la pauvreté. L’année blanche qui consiste à geler l’ensemble des prestations sociales et les pensions de retraites se traduira dans les faits par un appauvrissement de la population en particulier les plus précaires. Le gel du barème de l’impôt sur les revenus va rendre imposable environ 200 000 personnes jusque-là non imposables, le gel du point d’indice dans la Fonction Publique va une nouvelle fois faire baisser les salaires des agent.es. Sans oublier les retraités qui avec l’année blanche ou la suppression de l’abattement de 10 % vont également s’appauvrir. Mais cela n’est pas encore suffisant pour ce gouvernement qui s’attaque à travers le projet de loi du financement de la sécurité sociale aux malades : fin de l’exonération des indemnités journalières pour les malades en affection longue durée, doublement des franchises médicales, déremboursements de nouveaux médicaments…Quand aux services publics, ils continuent à être sacrifiés sur l’autel de l’austérité : 3119 suppressions d’emplois de fonctionnaires, baisse drastique des budgets de fonctionnement qui vont mettre à genoux la culture, la santé, l’éducation nationale, les finances publiques…
Pas touche au grisbi
Pour nous faire croire que les efforts sont demandés à tous et que le budget 2026 est celui de la justice fiscale, le gouvernement met en avant la « taxe sur le patrimoine financier » des holdings familiales patrimoniales. Mais dans les faits, celle-ci ne rapportera pas grand-chose (entre 1 et 1,5 milliards d’euros) par rapport à ce que pourrait par exemple rapporter la Taxe Zucmann ( 15 milliards) et surtout dans le même temps le budget propose une nouvelle baisse de la Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) . Petit cadeau d’ un peu plus de 1 milliard aux grandes entreprises. Même si la contribution différentielle sur les hauts revenus (imposition minimale de 20 % pour les plus hauts revenus) est maintenue, le budget 2026 propose une baisse de moitié de la contribution « exceptionnelle » instaurée en 2025 sur les profits des grandes entreprises…alors que ces dernières continuent à engendrer des superprofits. Au final, avec ce budget 2026 de Lecornu, les grandes entreprises « paieront » moins que ce qui était prévu par Bayrou…un comble !
L’injustice fiscale, sociale et environnementale n’est pas une fatalité !
Les choix budgétaires reflètent évidemment un choix de société. Celui de Lecornu comme ceux qui l’ont précédé n’est pas le nôtre qui est basé sur la solidarité, la justice et l’égalité.
Face à ce gouvernement, notre force c’est notre détermination et notre nombre. Les mobilisations de la rentrée le 10, le 18 septembre et le 2 octobre ont permis de les faire reculer sur les suppressions des jours fériés et à faire de la justice fiscale, sociale et environnementale un enjeu social. Renforçons-nous, mobilisons-nous pour imposer un autre budget au service du plus grand nombre où les milliardaires payeront leur juste part !















