Nous avons reçu le document d’orientation adopté à 93% des voix par le congrès de l’Union départementale CGT de Seine Maritime (76), du 13 au 15 juin 2018. Sa mise en circulation par les responsables de l’UD participe des débats préparatoires au congrès confédéral CGT en 2019. Ci-dessous l’accès au document complet, dont nous avons extrait un passage qui synthétise une orientation.
- Accès au document complet : TEXTE ORIENTATION 44 ème adopté
- Extrait :
[…]
2.3 Notre démarche revendicative.
« Face aux attaques visant la destruction des acquis essentiels, il est nécessaire de construire la riposte interprofessionnelle, le « tous ensemble » d’un mouvement de grève prolongé à l’échelle de tout le pays, qui seul peut inverser le rapport de force en faveur des salariés.
Ce « Tous Ensemble » ne se décrète pas et il se construit d’abord bien sûr à l’entreprise, en proximité avec les salariés grâce à l’action quotidienne de son Syndicat CGT avec l’appui et le travail de coordination de la structure territoriale (Union locale, UD…). Il doit être affiché comme étant le projet de toute la CGT. Il y a besoin pour cela du travail des UL coordonné par l’UD, et de toute la confédération qui doit jouer tout son rôle pour le proposer et tout faire pour en assurer la réussite. Il ne peut donc pas se résumer à une succession de journées d’action isolées sans lendemain, sans plan de lutte, sans revendications précises. L’UD devra porter cette proposition au sein du CCN
La volonté de casser toutes les garanties nationales (Code du travail, Conventions collectives, statuts…) amène à multiplier les secteurs de confrontation : Patronat, gouvernement, dirigeants des collectivités territoriales, vont tenter de remettre en cause chaque accord collectif passé, dans la branche, dans l’établissement ou dans l’entreprise.
Cela souligne l’importance du travail des syndicats, des fédérations, de l’UD et de la confédération, pour défendre pied à pied chaque acquis, chaque conquête : L’exigence d’avancées sociales nécessite de bloquer tout recul.
La perspective de rétablir un Code du travail protecteur, la hiérarchie des normes (ce qui veut dire l’abrogation des ordonnances), passe nécessairement par le combat pied à pied pour défendre et conforter les Conventions collectives nationales, tout comme les statuts nationaux.
Chaque secteur où nous bloquons l’offensive patronale est un point d’appui pour le mouvement social plus large que nous préparons.
La base pour unir et faire converger tous les secteurs du salariat, allant du salariat public et privé aux jeunes, privés d’emplois et retraités, ce sont les revendications, toutes les revendications, et c’est la défense de nos plus grandes conquêtes, en particulier celles de 1936 et de 1945 :
- Défense de la Sécu et des retraites, basées sur le salaire socialisé. Défense des régimes particuliers de retraite. Non à la retraite par point. Abrogation de toutes les mesures antiso- ciales s’attaquant aux droits des travailleurs depuis les lois Balladur de
- Défense des statuts nationaux et des conventions collectives (abrogation des ordonnances, des lois El Khomri et Rebsamen). Défense des IRP, des CHSCT et des droits
- Défense et reconquête des services publics et des entreprises publiques face aux menaces de
- L’augmentation générale et immédiate des salaires, pensions et des minima sociaux de 300€ ainsi que le smic dans la même proportion soit à 1800 €, point de départ de toute grille de salaire et
- Non à la CSG et rétablissement de l’ensemble des cotisations sociales dans l’esprit de la création de la sécurité sociale
- Défense des diplômes et des qualifications reconnus au niveau national et intégrés dans les conventions collectives et les branches
- Consolider le baccalauréat comme seul pré-requis pour accéder à l’Enseignement supé- rieur dans la filière de son
- L’interdiction des licenciements, et des fermetures de sites
Les revendications précises sont la base indispensable pour la recherche de l’unité intersyndicale et l’unité d’action, chaque fois que possible.
Face au patronat et au gouvernement, nous avons besoin de faire bloc, de mobiliser les travailleurs avec ou sans emploi, les retraités, les jeunes et de chercher l’unité avec tous ceux qui partagent nos objectifs de lutte.
Notre critère est la recherche du meilleur rapport de force face au patronat et au gouvernement, aider les salariés à faire bloc sur les revendications du moment.
Nous nous opposons à la conception « syndicalisme rassemblé » s’il s’agit de rassembler des sigles syndicaux en acceptant de renoncer aux revendications de la CGT, ce qui désoriente les salariés. Ainsi actuellement, se rassembler au plan national avec la CFDT, qui accepte la casse du Code du travail et des statuts, nous amènerait à accepter les reculs sociaux.
En toute circonstance, c’est dans les instances de la CGT (syndicats, UL, UD…) que se prennent les décisions d’agir ou non en intersyndicale et sur quelle base. Nous pouvons et nous voulons rechercher des accords intersyndicaux, dans les syndicats, les UL, les branches ou l’UD, pour une action plus large et plus forte des salariés, en refusant le syndicalisme d’accompagnement.
Pour redonner confiance dans les luttes, pour donner une perspective à la profonde colère sociale qui reste encore étouffée, notre syndicalisme doit clairement apparaître à tous les niveaux comme un syndicalisme révolutionnaire
offensif, alliant contestations et propositions. Notre participation à toutes les instances de représentation doit être offensive et s’appuyer sur les luttes plutôt que sur des compromis contraires aux revendications portées par les syndicats.
En outre, l’Union Départementale comme la confédération doit prendre toute sa place, voire être à l’initiative de collectifs de mobilisation plus large, avec notamment des partis politiques et des associations, sur la base de ses orientations. Toute nouvelle proposition de ce type fera l’objet d’une discussion et d’un vote en CE en cherchant le rapport de force sur le terrain de classe, et en assurant l’expression indépendante de la CGT.
Dans les périodes de lutte, nous défendons la mise en place d’assemblées générales de grévistes avec les syndicats, comme lieu de débat et de décision sur la conduite de la grève.« […].