Les syndicats et associations de chômeurs, avec le soutien des syndicats de Pôle emploi, organisent une deuxième « assemblée générale » à la Bourse du travail de Paris pour faire le point sur les atteintes aux droits depuis l’entrée en vigueur de la contre-réforme de l’assurance-chômage. Un appel à témoignage est lancé.
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FACE AUX CONTRÔLES ET AUX RADIATIONS À LA CAF ET À PÔLE EMPLOI
NE PAS SE LAISSER FAIRE ET LUTTER ! ORGANISONS-NOUS !
2EME AG JEUDI 10 MARS À 18H30
A Pôle Emploi
Les annonces gouvernementales d’une augmentation des contrôles de 25% ont été immédiatement suivies par la direction de Pôle emploi, mettant en place un « plan d’action » pour les 800 agents du Contrôle sur la Recherche d’Emploi (CRE). Ce plan cible des fractions toujours plus larges des demandeurs d’emploi : les plus précaires – celles et ceux qui se réinscrivent -, les rétifs – qui ont déjà été sanctionnés -, et désormais, celles et ceux qui exercent des métiers dits « en tension » qui feront l’objet de 350 000 contrôles (sur 500 000 en 2022).
Faussement neutre, la catégorie de « métier en tension» sert les intérêts patronaux : construite à partir des anticipations du Medef de « difficultés de recrutement» dans les mois à venir, elle est largement fictive. Fin janvier, pour la France entière, il a 10450 offres d’emploi dans le secteur de la restauration, dans le bâtiment, 7760 offres (tous métiers), de quelle « tension » parle-t-on ?
Le contrôle sert à la mise au travail forcée, dans des conditions très dégradées et pour des salaires maintenus au plus bas, de celles et ceux dont les allocations avaient déjà été sabordées par la réforme de l’assurance chômage. C’est sur la base de cette fiction que les CRE contrôlent et radient : 160000 personnes ont été radiées l’année dernière, dont 53200 au 4e trimestre, du jamais vu ! Certains CRE ont tellement accéléré leurs cadences qu’ils n’ont plus le temps de communiquer leur décisions : les chômeurs sanctionnés les découvriront bien après. Juge et partie, la direction de Pôle emploi bricole des normes de recherche d’emploi absurdes, mais qui nous rendent tous sanctionnables. En nous organisant, nous pouvons gagner : la direction de Pôle emploi a reculé, elle vient d’annuler la décision de radiation du chômeur qui avait envoyé 29 candidatures en recommandé, au motif qu’il aurait dû le faire par internet ! La lutte se mène aussi du côté de ceux qui travaillent à Pôle emploi : des conseillers ont bataillé contre le directeur du CRE de leur région, qui s’acharnait à radier des chômeurs inscrits en catégorie 4 (« non disponibles immédiatement »), et ils ont gagné !
A la CAF
Le ciblage algorithmique a été mis en place il y a une dizaine d’années, et les « scores de risque » visent les usagères et les usagers nés hors de l’Union européenne et les plus précaires : sans emploi ou dans des situations atypiques au regard des normes dominantes du marché du travail, femmes célibataires… Le contrôle se renforce donc encore dans les périodes de rupture biographique (perte d’emploi, séparation…). La surveillance s’étend jusqu’à la mobilité des allocataires qui utilisent des réseaux décentralisés (Tor ou autre VPN) : certains d’entre nous ont été sommés d’apporter leur passeport à la CAF !
Qu’ils soient dévolus à des algorithmes ou à un service fermé au public, comme le CRE de Pôle emploi, les contrôles vont de pair avec la casse et la dématérialisation à marche forcée des services publics. Il y a de moins en moins d’assistantes sociales à la CAF et à la Sécurité sociale. Les services sociaux des municipalités sont également en sous-effectif et voient leurs capacités d’accueil se réduire. Pôle emploi teste actuellement des algorithmes destinés à remplacer les conseillers dans une partie de leurs missions d’accompagnement. Sa direction craint les précaires autant que les conseillers. La dangerosité supposée des précaires (multiplication des caméras et des « bracelets anti-agression » dans les agences) s’accompagne d’une aggravation de la souffrance au travail, de l’autre côté du guichet.
Le contrôle ne doit pas rester un face-à-face avec l’administration, c’est notre problème à tous : refusons l’atomisation, retrouvons-nous pour organiser une riposte collective !
Contact, infos, témoignages : 06 09 66 56 20 / stop.controles@protonmail.com