Yves Veyrier, secrétaire général de FO, publie cet éditorial dans FO-Hebdo.
« Les regards se tournent vers le 5 décembre »
Depuis notre CCN (Comité confédéral national), j’aurai rencontré de Chaumont, à Rennes, Bordeaux, puis Strasbourg et Saint-Étienne, près de 1 300 délégués des syndicats FO lors des congrès et réunions de rentrées des Unions départementales (Ille-et-Vilaine, Vendée, Gironde, Côte-d’Or, Oise, Bas-Rhin, Loire et Yonne) et de fédérations (Territoriaux Ile-de-France, Agriculture et alimentation). Plusieurs membres du Bureau confédéral ont eux-mêmes tenu des réunions dans d’autres départements.
Sur le dossier des retraites nos analyses sont écoutées avec attention. Elles portent. On en comprend les dangers tant pour le niveau des pensions que l’âge effectif.
C’est aussi le moment d’entendre les interventions et d’échanger sur la situation : là les tensions à l’hôpital, en Ehpad, ou encore chez les pompiers, ici, comme avec nos camarades de Michelin à La Roche-sur-Yon, l’annonce brutale de la fermeture d’un établissement mettant dans l’angoisse 650 salariés. A chaque fois les inquiétudes face aux réorganisations des services publics de l’État comme des collectivités territoriales, des services des finances publiques, de La Poste, ou encore la mobilisation à EDF et l’incertitude planant sur l’emploi, dont aucun secteur ne semble être épargné à l’image de la grande distribution. Les conditions de travail dégradées, les effectifs insuffisants, les bas salaires et les fins de mois difficiles sont pointés du doigt.
Ici et là, les mêmes interrogations : comment se faire entendre, comment peser efficacement pour changer le cours des choses ?
Ce qui ressort, de plus en plus, est que le dossier des retraites concentre finalement l’ensemble des sujets. Garantir un véritable emploi dès l’entrée dans la vie active jusqu’à l’âge de la retraite, éliminer la précarité qui est à l’évidence devenue, pour trop d’entreprises et maintenant pour l’administration, un mode de gestion flexible de l’emploi, augmenter les salaires, le Smic, assurer l’égalité tant dans l’emploi que dans les rémunérations entre les femmes et les hommes, réexaminer les aides publiques et allégements de cotisations aux entreprises… c’est là l’urgence et non à la remise en cause du système de retraite et de ses régimes. Nous nous sommes d’ailleurs adressés en ce sens au Haut-commissaire, Jean-Paul Delevoye, pour lui dire encore notre refus et lui porter nos revendications, conformément au mandat du CCN.
Désormais, les regards se tournent vers le 5 décembre et la position du CCN de proposer de rejoindre les appels à la grève lancés à partir de cette date par l’unité d’action syndicale la plus large.
On comprend aussi qu’il faut maintenant donner l’impulsion. Il faut faire passer nos informations, nos analyses, notre conviction qu’ensemble, on peut gagner. Il faut réunir autour de soi, les adhérents, les collègues de l’entreprise, du service et convaincre.