Suite aux dernières décisions du gouvernement Tsipras abaissant une fois de plus le montant des retraites, les syndicats grecs (ADEDY pour le secteur public et GSEE pour le privé) et notamment le courant PAME lié au PC grec (KKE), ont appelé à la grève générale le 17 mai. Revue de presse et de blog.
- Lu sur le blog de Odile Hélier, qui suit l’actualité grecque :
Revue de presse hellénique 16/05/2017
Grèves :
En signe de protestation contre le vote des nouvelles mesures, les syndicats organisent des manifestations et des grèves aujourd’hui et demain. Ainsi, les travailleurs des organismes des collectivités locales organisent aujourd’hui des arrêts de travail et un rassemblement à 12h00 devant le ministère de l’intérieur. Les employés de TRAINOSE (chemins de fer) et des bus organisent aujourd’hui des arrêts de travail. Demain, 17 mai, la GSEE (syndicat du secteur privé) et l’ADEDY (syndicat des fonctionnaires) organisent une grève générale de 24 heures et un rassemblement à 11h00 place Klafthmonos. Pour sa part le mouvement PAME (proche du KKE) organise un rassemblement demain à 10h00 place Kotzia. Les bus et les trolleys circuleront de 9h00 à 20h30 et le métro de 9h00 à 16h00. Les aiguilleurs du ciel organisent un arrêt de travail de 11h00 à 15h00. Les employés des trains et les marins seront en grève de 48 heures.( En milieu de matinée, aucun bateau n’avait quitté le Pirée pour les îles, a indiqué la police portuaire. Les grèves à l’appel de la puissante confédération des marins imposent généralement le blocage de tout le secteur). Enfin les journalistes organisent aujourd’hui une grève de 24 heures (ainsi aucun bulletin d’information radio et télévisé ou émission politique ne seront diffusés aujourd’hui et les journaux ne paraîtront pas demain) (Le Journal des Rédacteurs, Avghi, Ta Nea).
- Article de la Croix
Pour protester contre des mesures d’austérité imposées par le FMI et l’UE et acceptées par le gouvernement Tsipras, les syndicats ont appelé à la grève générale.
Des manifestant protestent contre les mesures d’austérité imposées par le FMI et l’UE et acceptées par le gouvernement Tsipras, Athènes le 17 mai 2017. / Aris Messinis/AFP
Transports perturbés, écoles fermées, hôpitaux ralentis… Douloureux réveil pour la Grèce où une grève proteste depuis mardi 16 mai contre de nouvelles mesures de rigueur imposées, par le FMI et l’Union Européenne, au gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras.
« Nous souhaitons envoyer un message au gouvernement, à l’Union européenne (UE) et au Fonds international européen (FMI), nous n’allons pas les laisser tailler en pièces nos vies », a lancé aux médias Alekos Perrakis, un membre du syndicat Pame, proche des communistes.
Des syndicats puissamment mobilisés
Près de 12 000 personnes se sont rassemblées dans le centre d’Athènes, à l’appel des syndicats du privé GSEE (confédération générale des travailleurs grecs) et du public Adedy (confédération des syndicats des fonctionnaires publics). Le syndicat Pame y est venu en force avec plus de 8 000 personnes. Sur la place Syntagma située en face du Parlement, la police a utilisé des gaz lacrymogènes contre des jeunes qui jetaient des cocktails molotov.
Quant au syndicat grec des policiers, leurs banderoles ne sont pas passées inaperçues. Sur la colline de Lycabette à Athènes, ils ont affiché, en grec et en allemand, « Combien vaut la vie d’un policier M. Tsipras ? » « Combien vaut la vie d’un policier Frau Merkel ? ».
À Thessalonique, deuxième ville grecque, 6 000 personnes manifestaient également.
La grève touche principalement les transports
La grève de 24 heures touche avant tout les transports. Les marins faisant aussi grève, aucun bateau reliant le Pirée aux 200 îles grecques n’a quitté son ancrage depuis mardi, a indiqué la police portuaire.
À Athènes, métro, bus, tramway, étaient perturbés durant la journée du mercredi 17 mai. De nombreux vols, surtout intérieurs, ont été annulés tandis que les vols internationaux ont dû reprogrammer leurs horaires en raison d’un arrêt de travail des aiguilleurs du ciel.
Contre les mesures d’austérité demandées par l’UE et le FMI
La mobilisation vise à protester contre un énième train de mesures de rigueur qui doit être débattu et voté au Parlement, dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 mai. Le projet de loi prévoit des nouvelles coupes dans les retraites – déjà amputées à treize reprises depuis le début de la crise en 2010 – et de nouvelles hausses d’impôts, y compris pour les ménages à la limite du seuil de pauvreté. Le montant total des économies est chiffré à 4,5 milliards d’euros.
Ces mesures d’austérité sont réclamées par l’UE et le FMI pour poursuivre le versement au pays surendetté des prêts consentis en juillet 2015, et ouvrir la voie à un allégement de sa dette, actuellement à 179 % du PIB.
Croissance zéro
Accordés en échange d’une purge budgétaire sans équivalent en Europe, les trois programmes successifs de prêts concédés à la Grèce depuis 2010 par l’UE et le FMI ont jusque-là échoué à relancer l’économie.
Après une croissance zéro en 2016, la Grèce a entamé le premier trimestre de 2017 sur un recul de son PIB de 0,1 %. Néanmoins, une croissance de 2,1 % est prévue pour cette année par la Commission européenne (auparavant estimée à 2,7 % puis revue à la baisse). Le gouvernement est moins optimiste et prévoit 1,8 % de croissance.
Le gouvernement Tsipras mis sous pression
À l’issue des négociations avec ses créanciers, le chef du gouvernement a toutefois obtenu de compenser ces exigences draconiennes par des mesures contre la pauvreté (cantines gratuites, crèches, allocations au loyer…) et des mesures de relance d’un montant budgétaire équivalent, qui doivent également être soumises au vote.
Ces compensations ne soulagent cependant pas l’impopularité grandissante d’Alexis Tsipras, « soumis aux diktats des créanciers », selon les syndicats grévistes. Le gouvernement ne dispose en outre que d’une faible majorité (153 sièges sur 300) et l’opposition de droite a indiqué qu’elle allait voter contre le programme.