A Hong Kong, la répression contre 50 militants démocrates atteint le syndicalisme, et notamment la présidente du syndicat Confédération of Trade Unions (HKCTU). Cet article est paru sur le site du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, où participe l’Union syndicale Solidaires. Le Réseau appelle à la libération des militants emprisonnés, de même en France que Force ouvrière (voir plus bas).
Déclaration de la Hong Kong Confederation of Trade Unions (HKCTU) après l’arrestation sa présidente
10 janvier 2021
Aujourd’hui, au moins 50 autres militants démocrates ont été arrêtés en même temps que Ng. C’est la plus grande purge politique contre les démocrates depuis la mise en application de la LSN.
Le régime a affirmé que ces personnes avaient participé aux primaires pro-démocraties l’année dernière, afin de remporter le plus grand nombre de sièges lors de l’élection du Conseil législatif, et de forcer au compromis le régime sur la revendication publique de réforme politique avec droit de veto sur le budget que la Loi fondamentale accorde aux législateurs. Il s’agit d’une persécution politique absolument absurde. Les gens sont accusés de violer la LSN pour avoir simplement exercé des droits conformes à la Constitution. Cela montre que cette loi diabolique, la SLN, est uniquement faite sur mesure pour détruire le mouvement démocratique à Hong Kong.
Les primaires pro-démocratie, organisées en juillet dernier, ont été bien accueillies par la société de Hong Kong. Plus de 600 000 Hongkongais ont voté. Diverses fractions du camp démocratique ont mis de côté leurs différences et se sont également unies, de sorte que l’opinion publique de Hong Kong s’est largement exprimée.
Terrifié par le pouvoir du peuple, le gouvernement a annulé l’élection du Conseil législatif en septembre dernier sous prétexte de la pandémie ; le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale [chinois] a prolongé le mandat des législateurs par nomination. Ce dernier devient maintenant impitoyable en essayant de chasser les participants aux primaires et s’avère hostile à la population de Hong Kong. Il n’est pas différent des auteurs de l’incident de Formose, au cours duquel les dissidents ont été massivement jugés à Taiwan en 1979.
Depuis l’introduction de la LSN, le régime n’a cessé de faire pression sur la population de Hong Kong. Nos concitoyens, qui se battent pour l’avenir de Hong Kong, ont été emprisonnés ou exilés un par un. Des travailleurs ont connu des purges qui les ont frappés les uns après les autres. Les ruses de la persécution politique sont devenues plus furieuses et plus violentes.
Quelle que soit l’ampleur de la répression, le HKCTU n’abandonnera néanmoins jamais. Même si les institutions sont piétinées et que l’État de droit périt, nous nous préserverons de diverses manières, nous parviendrons à construire la solidarité entre toutes les forces démocratiques de la société civile et nous nous efforcerons en permanence de sauvegarder Hong Kong.
Cette série de d’arrestations signifie seulement pour nous que la lutte n’est pas encore terminée. Nous lutterons jusqu’à notre dernier souffle.
7 janvier 2021
Traduction de Patrick Le Tréhondat
- Prise de position du Réseau syndical international de solidarité et de luttes
Hong Kong : obtenons la libération des 55 opposant·es arrêté·es et l’absence de poursuites à leur encontre !
7 janvier 2021
Parmi les personnes arrêtées le 6 figurent notamment :
Carol Ng, présidente de la centrale syndicale HKCTU,
Winnie Yu, présidente du syndicat du personnel de la santé publique HAEA,
Lau Hoi-man, du syndicat Hong Kong Allied Health Professionals and Nurses Association.
La police a simultanément perquisitionné 72 locaux et saisi du matériel dans quatre d’entre eux.
C’est la première rafle de grande ampleur réalisée en application de la Loi sur la sécurité nationale, rédigée à Pékin et promulguée à Hong Kong le 30 juin dernier.
Cette loi liberticide donne la possibilité d’arrêter et d’envoyer en prison pour de longues années toute personne déplaisant aux autorités.
Le « crime » des personnes arrêtées est d’avoir voulu utiliser leur droit constitutionnel de se présenter aux élections législatives, initialement prévues le 6 septembre dernier. Au dernier moment, celles-ci ont été reportées d’un an par le pouvoir qui craignait de perdre ces élections.
Vouloir utiliser le droit de se présenter aux élections est pour le pouvoir de Pékin et ses marionnettes hongkongaises synonyme de « subversion », de « terrorisme », de « collusion avec des forces étrangères », etc.
Tout cela en dit long sur leur conception de la démocratie, ainsi que leur refus de prendre en compte les exigences exprimées par la grande majorité des hongkongais.es qui ont déferlé dans les rues pendant plus de la moitié de l’année 2019.
Le réseau syndical de solidarité et de luttes exprime son entière solidarité avec toutes les personnes arrêtées. Nous exigeons la libération immédiate de l’ensemble d’entre elles, et l’absence de poursuite à leur encontre.
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