Voici l’intervention de Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT chargé des relations internationales, au congrès (23-26 mai 2023) de la Confédération européenne des syndicats (CES). Elle st consacrée à la lutte contre les formes de racisme en Europe, à la montée de l’extrême droite et à l’action de la CES dans ce contexte.
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15ième congrès de la CES Intervention CGT – Boris PLAZZI
La crise économique, sociale, environnementale et démocratique que nous traversons depuis des décennies illustre la faillite du système capitaliste. Cette crise génère des effets dévastateurs dans nos sociétés, elle détruit les solidarités et elle participe à renforcer l’extrême-droite. Nous faisons tous le bilan de la progression de l’extrême-droite au sein des parlements de nos pays et celui du parlement européen. L’arrivée de 90 députés d’extrême droite à l’Assemblée nationale en France, il y a un an, en est le parfait exemple.
Le combat contre l’extrême droite fait partie de notre mission syndicale et nous avons le devoir de mener ce combat. Il ne s’agit pas d’une lutte moraliste, mais bien celle d’une lutte intrinsèque au mouvement syndical de surcroit européen.
L’affaiblissement des services publics par des politiques d’austérité dans nos pays ainsi que le creusement des inégalités sociales gangrènent nos sociétés et favorisent la progression de l’idéologie de l’extrême droite que l’on doit combattre de toutes nos forces. Clairement, les inégalités sociales entre les classes, celles entre les travailleurs au sein de l’Union Européenne participent à la montée de la haine, du repli sur soi. La CES de part son histoire, ses valeurs, l’idée qu’elle se fait de la société d’aujourd’hui et de demain a un rôle à jouer dans le monde du travail pour lutter efficacement et tous ensemble contre l’extrême droite.
Dans les entreprises et administrations publiques, ainsi que dans la société, des millions de concitoyens sont victimes d’actes ou de propos racistes. Ils vivent chaque jour le racisme comme un poison qui tue à petit feu l’Union Européenne. La lutte contre le racisme, l’antisémitisme fait partie intégrante de la lutte de classe, de nos valeurs et aussi de bien d’autres telles que des ONG, associations et partis politiques progressistes. Il s’agit de poursuivre et amplifier nos campagnes contre l’extrême droite, parce que cela est nécessaire et cela revêt d’un caractère urgent au regard la situation en nette dégradation de partout dans nos pays.
L’extrême droite est à la fois diffuse, protéiforme et tend à se normaliser ; ce qui la rend extrêmement dangereuse. Au nationalisme le plus étriqué, nous répondons par l’internationalisme ouvert et fraternel, au racisme le plus échevelé, nous opposons une égalité entre les peuples et entre les travailleurs, à l’homophobie la plus rétrograde, nous appelons à la reconnaissance universelle des droits des personnes LGBTI.
Il faut admettre entre nous que lorsque le syndicalisme ne fait pas son job, ne propose pas d’alternatives sociales fortes aux crises successives et ne gagne pas de droits nouveaux de haut niveau, les travailleurs peuvent être tentés par le vote d’extrême droite.
Nous avons une responsabilité collective pour bien tenir le cap qui est le nôtre. Dans ce sens, là où l’extrême droite est au pouvoir, veillons à ne pas leur donner la possibilité de s’exprimer dans nos cercles syndicaux d’une façon ou d’une autre, au risque de participer à la banalisation de leurs idées.