Publié avant le 1er mai 2022, qui concrétise un début d’unité syndicale, ce communiqué de l’Union départementale CGT de Haute Garonne propose d’ajouter une pierre à l’édifice : faire l’unité des forces politiques et des « mouvements progressistes » aux législatives pour donner force de loi aux exigences sociales. Le texte conclut : » Si c’est la désunion qui s’exprime, les salariés seront en droit de demander des comptes à tous ceux qui n’ont pas joué le jeu de l’unité« .
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Toulouse, le 29 avril 2022
Aux responsables des partis politiques et mouvements progressistes,
Objet : Unité du camp progressiste
Bonjour,
A la veille du premier mai et au lendemain d’une élection présidentielle dont le résultat bafoue toutes les attentes des salariés, vos partis sont en train de discuter de la faisabilité de candidatures communes aux législatives.
II n’est pas habituel que la CGT intervienne dans des débats comme celui-là. Mais dans la plupart des délégations nationales de vos partis et mouvements, il y a des Haut-Garonnaises et des Haut-Garonnais qui connaissent bien les cadres de discussion unitaires syndicats/organisations politiques que nous pratiquons depuis longtemps à Toulouse. Vous savez le respect mutuel que nous nous portons et que nous portons à l’indépendance de nos organisations respectives.
C’est certainement parce que nous ne mélangeons pas nos rôles tels que définis par la Charte d’Amiens que nous pouvons débattre de manière constructive et décider d’initiatives qui profitent au mouvement social.
Les premiers enseignements du scrutin présidentiel qui remontent de nos syndicats montrent que les travailleuses et les travailleurs savent bien qu’ils ne peuvent compter que sur la force de leurs mobilisations, de la gréve et des manifestations pour faire augmenter les salaires et les pensions, gagner la retraite a 60 ans, étendre la Sécurité Sociale et les Services Publics et gagner de vivre dans un environnement plus sain. Pour la CGT, avant de se jouer dans les urnes, le 3ème tour doit être social.
Cependant, I‘élection présidentielle n’a pas eu pour seul effet de consacrer la victoire de la droite et de l’extrême- droite.
Elle a démontré que malgré l’offensive médiatique, les attaques et les chausses trappes politiciennes, un nombre conséquent d’électrices et d’électeurs a suffisamment conscience de son intérêt de classe pour voter pour les candidats des partis politiques qui luttent contre le capital et les dégâts qu’il occasionne.
Elle a démontré également, qu’une grande partie des électrices et des électeurs du RN n’ont pas voté par conviction fasciste, mais pour exprimer leur volonté d’en finir avec un système qui les opprime et les domine. Ces électeurs ont raison de se révolter. Ils se trompent sur les solutions politiques.
II fait partie du rôle de la CGT de continuer à se déployer pour débattre avec eux et les convaincre que les politiques de droite et d’extrême-droite vont à I‘encontre de leurs intérêts. Mais elle n‘y arrivera pas seule.
Les 30% de voix obtenus par vos partis, la prise de conscience de la possibilité d‘avoir un candidat progressiste au second tour, ont suscité une vague d’espoir dans le monde du travail.
Nombreuses et nombreux sont ceux qui considèrent désormais, qu’en cas d’unité du camp progressiste, le bulletin de vote serait un complément nécessaire pour prolonger les revendications des salariés et inscrire leurs conquêtes dans la Loi.
Pour le monde du travail, il est important que toutes les organisations qui prônent l’abolition du capital s’unissent, dans le respect de leur identité et de leurs différences, pour prolonger l’action syndicale en matière de satisfaction des besoins sociaux, environnementaux mais aussi de démocratie.
Quand l’unité du camp politique progressiste existe, il devient plus facile pour la CGT de s’exprimer et d’agir pour le soutenir.
Si c’est le rôle d’une organisation syndicale de rester toujours vigilante, critique et intraitable sur la défense des intérêts des salariés, c’est aussi la responsabilité de la CGT de fonctionner selon le principe de la double besogne.
Si le 1er mai 2022 se place sous le signe de l’unité des forces politiques, nous serons nombreux dans la CGT à faire progresser la nécessité de soutenir les candidats unitaires aux élections législatives.
Si c’est la désunion qui s’exprime, les salariés seront en droit de demander des comptes à tous ceux qui n’ont pas joué le jeu de l’unité.
Cédric Caubère
Secrétaire Général de I’UD CGT 31