Voici un communiqué des opposants au contournement routier de Strasbourg (GCO pour « Grand contournement ouest« ) qualifié de « grand projet inutile« . Il parait après les manifestations violemment réprimées par la police. Il est également signé par Solidaires et la Confédération paysanne. La CGT est également opposée au GCO (voir communiqué plus bas, datant de janvier 2018).
GCO de Strasbourg : Préférons le climat aux lobbies !
Les associations et organisations d’opposition aux grands projets inutiles et imposés condamnent l’opération policière disproportionnée entreprise lundi 10 septembre et toujours en cours. Elles demandent une pause immédiate des opérations de destruction sur le terrain.
Au lendemain de manifestations pour le climat ayant réuni des centaines de milliers de personnes, saluées par le gouvernement même, il est incompréhensible de continuer des grands projets climaticides comme la nouvelle autoroute de Strasbourg.
C’est un projet vieux de plus de trente ans : il n’est n’est plus adapté aux besoins d’une métropole moderne, résiliente face aux enjeux du réchauffement climatique.
Des solutions comme l’écotaxe poids lourds pourraient éviter d’avoir à détruire un espace naturel exceptionnel, dont plus de 10 hectares de forêt – qui sont aussi des puits de carbone -, et des terres agricoles parmi les plus fertiles d’Europe.
Des recours sont toujours en cours. Nous rappelons aussi les avis défavorables du Conseil National de Protection de la Nature et des commissaires enquêteurs.
Quand cessera l’hypocrisie du soi-disant dialogue environnemental ?
Les associations et organisations d’opposition aux grands projets inutiles et imposés s’indignent et condamnent l’action du gouvernement actuellement en cours à Kolbsheim.
Les prétendus zadistes, si souvent caricaturés, sont pour la plupart des habitants, des élu-es et des citoyennes attaché-es à la préservation de l’environnement et du climat.
Pour eux comme pour nous, ce chantier apparaît comme un cadeau fait à Vinci après la perte de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. C’est l’illustration typique de la République des lobbies dénoncée par Nicolas Hulot au moment de sa démission fracassante. Il faut que cela cesse.
Nous demandons par conséquent la cessation de l’opération policière disproportionnée en cours actuellement à Kolbsheim. Nous appelons au ressaisissement des esprits dans les ministères en charge de ce dossier, une pause immédiate des opérations de destruction sur le terrain et la reprise du dialogue.
Des alternatives existent : nous demandons au nouveau Ministre de l’Ecologie et à la Ministre des Transports de les prendre enfin en considération.
Les appels à mobilisation, aux soutiens de tous horizons, vont se renforcer dans les heures à venir.
LES PREMIERS SIGNATAIRES :
Cette liste sera complétée dans les jours à venir
350 France
Agir Pour l’Environnement
Alternatiba-Rouen
Les Amis de la Conf’
Amis de la Confédération Paysanne Limouzin
ARSMB (Association pour le Respect du Site du Mont-Blanc)
ATTAC 87
Attac France
AVERN
Ferme des Bouillons (Bouillons Terre d’Avenir)
FNE Centre-Val de Loire
CADE (Collectif des Associations de Défense de l’Environnement Pays basque – Sud des Landes)
Coordination Cigeo/BURE Stop : BURESTOP 55, CEDRA 52
Collectif 3R
Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet
Coordination Vigilance LGV
Collectif Non à l’autoroute A133-A134
Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs
Confédération paysanne 76
Coordination des opposants à l’A45
Inspire
Novissen Non aux 1000 Vaches
PresidioEuropa – Mouvement NO TAV
Réseau Sortir Du Nucléaire CM
St Hilaire Durable
Savoir-Comprendre-Agir (SCA)
SCL Intercomunale
Solidaires Alsace
Union syndicale Solidaires
- La CGT dit non au projet du GCO Strasbourg
lundi 29 janvier 2018
L’Union départementale CGT 67 du Bas-Rhin s’oppose au projet de Grand Contournement Ouest Strasbourg (GCO) en rejoignant le collectif GCO non merci. En dépit des rapports démontrant son inutilité pour désengorger l’A35 et l’Eurométropole de Strasbourg, ce dernier sera prohibitif pour les salariés qui souhaitent l’utiliser de par son coût, 240 euros par mois, avec des conséquences environnementales préoccupantes.
Plus de 500 personnes se sont retrouvées dimanche matin à Ernolsheim-sur-Bruche pour protester contre la décision de l’État de poursuivre le projet du GCO. Ce dernier apparaît comme un lot de consolation fait à Vinci après l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.
Un projet inutile
En l’espèce, la question de l’utilité du projet du GCO Strasbourg est à souligner tant ce dernier ne répond pas à son objectif premier qui est de désengorger l’A35. En l’espèce, les salariés se rendant à Strasbourg pour travailler ne prendront pas cette autoroute puisque par principe elle la contourne. Même les pro-GCO reconnaissent aujourd’hui qu’elle ne désengorgera pas Strasbourg. Au lieu de se lancer dans ce projet coûteux qui ne créera pas d’emplois pérennes, la CGT plaide pour un développement des Services Publics et des transports en commun.
Une autoroute pour riche
Plus révoltant encore, les salariés pour lesquels cette autoroute aurait été utile ne pourront dans les faits pas la prendre. En l’espèce, pour l’emprunter tous les jours afin d’aller au travail, il faudra débourser au péage quelque 240 euros par mois alors que ces mêmes salariés ne gagnent que le Smic, soit 1.149,07 euros nets. Les salariés en question n’emprunteront donc pas le GCO, les contraignants ainsi à se voir bloquer dans les bouchons. Ce projet est donc inutile pour l’immense majorité et trop coûteuse pour celles et ceux qui en auraient un usage quotidien.
Des conséquences environnementales préoccupantes
Si ce projet est mis en œuvre, ce sont quelque 300 hectares des meilleures terres agricoles d’Europe qui seront détruites, ainsi que 10 hectares de forêts. Outre la défiguration certaine du paysage où passera l’autoroute, cette dernière pourrait donner le coup de grâce au Grand Hamster d’Alsace, pour la préservation duquel l’Europe fait pression sur la France. Notre pays encourt une très lourde amende en cas de non-respect de ses engagements dans la préservation de ce mammifère parmi les plus menacés de France. Le gouvernement a conscience de l’effet néfaste que pourrait avoir ce projet sur l’environnement puisqu’il a bloqué le deuxième avis défavorable du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) du 20 décembre 2017.
Ainsi, la CGT demande l’abandon de ce projet caduc, au profit du développement des services publics et des transports en commun.