Trois syndicalistes CGT publient une tribune dans Le Monde pour dénoncer la discrimination syndicale, « première cause de non-syndicalisation« . Voir ici (http://wp.me/p6Uf5o-2K4) l’accès à l’enquête du Défenseur des droits et de l’OIT.
« La peur de la discrimination au travail est la première cause de non-syndicalisa
Tribune (le Monde 15/10/2019)
Pour la première fois, un rapport d’organisations
« Il est maintenant officiel que c’est la peur, justifiée, de la discrimination au travail qui est la première cause de non-syndicalisa
Selon l’enquête sur les discriminations
Ce n’est pas de la paranoïa, puisque l’étude en question révèle que presque la moitié de celles et ceux qui ont pris ce droit de se syndiquer confirment qu’ils ont été victimes de représailles de la part de leur employeur. Et 67 % d’entre eux perçoivent leur engagement comme un risque professionnel. Enfin, le niveau de la répression augmente en cas de participation à l’activité syndicale, de prise de responsabilité dans les institutions représentatives
Il est maintenant officiel que c’est la peur, justifiée, de la discrimination au travail qui est la première cause de non-syndicalisa
En 2015, une analyse du Fonds monétaire international (FMI), passée elle aussi assez inaperçue, relevait l’existence d’un « lien entre la baisse du taux de syndicalisation
Les économistes du FMI estimaient que la moitié du creusement des inégalités pouvait être attribuée au déclin des organisations de salariés. De là à trouver que la stigmatisation du syndicalisme constatée dans le rapport du Défenseur des droits ne tient ni du hasard, ni de la fatalité, il n’y a qu’un pas que nous franchirons allègrement.
Ne faut-il pas y voir la mise en œuvre des recommandations
L’effacement du syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées émancipatrices,
C’est pour cela que l’étude du Défenseur des droits et de l’OIT doit provoquer une réaction d’une autre ampleur que les quelques déclarations formelles publiées jusqu’ici. Syndicats bien sûr, mais aussi associations militant pour les libertés, partis politiques de transformation sociale devraient s’appuyer sur ce rapport pour interpeller le pouvoir, garant de l’exercice sans entraves des libertés publiques. Ils devraient exiger les mesures législatives nécessaires pour que le droit syndical soit réellement garanti dans ce pays.
Et cela ne doit pas se limiter à un renforcement – même s’il est indispensable – des procédures judiciaires pour rétablir les salariés dans leurs droits et condamner les employeurs fautifs. Le rapport souligne que même si 90 % des affaires portées devant les tribunaux se concluent par la reconnaissance de la discrimination,
Ces dernières années, et même s’il reste beaucoup à faire, les mobilisations et actions dans tout le champ de la société ont fait reculer l’idée de la fatalité des discriminations
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La lutte contre la discrimination antisyndicale doit être du même niveau. Nous ne pouvons pas laisser se perpétuer une situation qui laisse des millions de salariés qui exercent leur liberté de se syndiquer dans la crainte de voir leur vie se détériorer par les mesures de rétorsion pourtant illégales, de leur patron.
Plus largement, on ne peut pas penser qu’on va arriver à transformer la société, à en finir avec ces politiques qui font passer les intérêts financiers avant les valeurs humaines, en laissant le syndicalisme s’affaiblir sous les coups des tenants du libéralisme. La parution du rapport du Défenseur des droits doit être l’occasion d’une prise de conscience et de la nécessité d’engagement d’une riposte à la hauteur de l’enjeu.
Jean-Claude Branchereau (Ancien secrétaire fédéral de la fédération des banques et assurances CGT.) , Gérard Billon (Ancien conseiller confédéral de la CGT.) et Patrick Brody (Ancien conseiller confédéral de la CGT.)