Le 28ème congrès de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat (UFSE) CGT s’est tenu du 15 au 19 novembre 2021. Selon ses statuts, « l’UFSE-CGT est une structure à double nature : elle est la fois l’outil fédéral des syndicats affiliés directement et l’organisation commune à toute la Fonction publique d’État« ; donc elle fédère des syndicats nationaux directement et des unions syndicales, mais aussi coordonne des fédérations dans le champ de l’Etat (finances, éducation nationale et recherche…).
- Extrait de la résolution adoptée sur l’unité syndicale : « Cet objectif de rassemblement du syndicalisme doit se faire prioritairement avec la FSU et Solidaires sans pour autant écarter d’emblée d’autres organisations syndicales qui partageraient nos valeurs ou qui souhaiteraient s’associer à un tel processus« .
- Télécharger la résolution adoptée:ufse-CGT-congres_2021_web 2
- Extraits de la résolution portant sur l’unité syndicale:
« Le syndicalisme connaît depuis une quarantaine d’années une crise qui se traduit par une baisse sensible de ses adhérent∙es. Cela interroge la notion même de syndicat de masse quand des pans entiers du salariat ne sont plus en contact avec le moindre syndicat.
Le projet syndical d’une émancipation collective apparaît dès lors, comme éloigné des préoccupations des salarié∙es et fait apparaître le syndicat, pour beaucoup, seulement comme un recours juridique, technique, organisationnel en cas de problème individuel.
Toutes les décisions et contre-réformes mises en œuvre ces dernières années ont engendré l’individualisation des carrières, l’affaiblissement du paritarisme et des rémunérations individualisées (PPCR, RIFSEEP, etc.). Elles sont des étapes de la casse du Statut général des fonctionnaires et elles induisent un renversement complet de la conception même des services publics de plus en plus assujettis au pouvoir politique.
Les salarié∙es ont trop souvent perdu confiance en leur capacité à transformer eux-mêmes la société et ont pour beaucoup, le sentiment d’avoir perdu la bataille des idées.
Pour donner des perspectives aux salarié∙es et à l’ensemble de la population, qui subit une paupérisation croissante et des attaques sans précédent contre les services publics, nous devons surmonter certaines divisions syndicales qui ont pu contribuer à l’affaiblissement de nos luttes.
L’éclatement du syndicalisme a augmenté son incapacité à contrer les offensives idéologiques du capitalisme durant ces dernières années. L’UFSE doit sans cesse s’engager à construire une démarche unitaire de lutte sur la base de revendications défendant l’ensemble des droits des agent.es de l’État.
Dès lors, la question du rassemblement du syndicalisme de transformation sociale se pose et doit être portée dans toutes nos organisations.
Ce débat doit se mener dans la plus grande transparence à tous les niveaux, de la section d’établissement jusqu’à l’échelle nationale en lien avec les structures interprofessionnelles de la confédération et la confédération elle-même.
Pour engager la réflexion sur un tel processus d’unification, il est indispensable de partager une démarche commune dans les luttes passant par des campagnes (tractages, heures d’information syndicale, etc.). Il faut envisager des formations communes, organiser des colloques ou journées d’étude pour échanger, débattre et faire avancer une réflexion partagée sur les problématiques des services publics et sur de nouveaux droits à conquérir.
C’est autour de ces plateformes revendicatives partagées qu’un engagement dans l’unité d’action doit se construire dans la durée. Toutes les étapes de ce processus long et complexe doivent être placées sous le contrôle des syndiqués en étant actées par des décisions majoritaires lors des conseils nationaux ou des congrès.
Cet objectif de rassemblement du syndicalisme doit se faire avec les organisations syndicales qui partagent nos valeurs et qui se retrouvent à nos côtés dans les luttes. Pour autant nous ne subordonnons pas nos actions et appels à la mobilisation à l’existence d’un front intersyndical complet.
C’est une démarche nécessaire pour renforcer notre syndicalisme de masse, de classe et de transformation sociale qui nous permettra de défendre nos acquis et de gagner de nouveaux droits.«
- Extrait de la résolution adoptée sur le rapport aux associations et organisations politiques :
« Défense de la fonction publique et de ses agents contre les attaques et la casse organisée de tous les services publics par le gouvernement, lutte contre les discriminations, les violences sexistes et sexuelles, combat pour la transition écologique et sociale, défense d’un système réduisant les inégalités sociales et la précarité, …, l’UFSE s’inscrit dans tous ces combats avec pour objectif un projet social visant :
- Au maintien des services publics sur tout le territoire, pour favoriser le droit et l’accès à tous à la santé, l’éducation, à l’emploi, la formation, au logement, aux transports, à la culture…
- A des services publics gratuit et ouvert, favorisant l’accueil et l’information des usager∙es autrement que par le prisme de la dématérialisation et d’applications
- A la mise en œuvre de l’égalité femmes-hommes au sein de la fonction publique et en dehors et à une société où chacun puisse trouver sa place indépendamment de ses origines ou
- Le développement de politiques publiques pour la mise en place d’un réel projet de transformation environnementale et climatique accompagné d’un projet de transformation sociale pour l’emploi, la réduction des inégalités, et où le profit n’apparait pas comme la seule et unique perspective.
Ces combats ne sont pas portés par la seule UFSE, nombre d’associations, de mouvements politiques partagent les mêmes constats, les mêmes inquiétudes et les mêmes objectifs de transformation de la société.
A l’aune de ces points communs, l’UFSE est depuis longtemps déjà engagée dans des échanges, des projets de luttes communes avec diverses associations (Convergence nationale pour la défense des services publics, Attac, Fondation Copernic, …).
Mais la brutalité des politiques menées actuellement, la transformation accélérée d’une société qui laisse les plus faibles de côté nécessitent de renforcer les rapports et le travail avec les associations et mouvements politiques dont les idéaux sont proches des nôtres. Ceci devrait permettre de partager notre expertise sur les sujets propres à la fonction publique et une meilleure valorisation de nos propositions. De profiter aussi, de l’expertise et de l’expérience d’associations œuvrant sur le terrain dans des domaines qui nous sont peu ou pas familiers et surtout de toucher un plus grand nombre de citoyen∙nes dans le but d’accroître le rapport de force contre la politique actuelle.
Dans ce cadre, l’UFSE pour renforcer ses relations avec les organisations associatives et politiques se propose de :
- Définir avec les associations ou organisations avec qui nous sommes en mesure d’échanger, les thèmes sur lesquels nous pouvons nous retrouver et nous unir pour formuler des propositions aptes à mobiliser de la manière la plus large qui
- Travailler des dossiers thématiques sur la fonction publique, les statuts, le rôle des services publics dans la cohésion des territoires, l’égalité des chances et les en- jeux du maintien d’une fonction publique forte afin de fournir des argumentaires clefs en main aux représentants politiques susceptibles de défendre une même vision que nous à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans les instances territoriales, et au Parlement européen.
- Echanger et travailler :
- Avec les associations environnementales sur l’impact social du changement climatique qui n’est pas suffisamment abordé dans les débats actuels et sur les avancées sociales à mettre en place avec la transition écologique.
- Avec des associations telles qu’Attac, la fondation Copernic ou la Convergence nationale pour la défense des services publics sur des dossiers montrant la nécessité d’un service public renforcé pour lutter contre les dérives de l’ultralibéralisme (évasion fiscale, fraudes, non-respect de règles sanitaires et environne- mental, corruption, )
- La défiance marquée de citoyen∙nes, vis-à-vis de la verticalité politique a vu naître nombre de collectifs citoyens ou de listes citoyennes (cf. lors des dernières municipales) proposant une action plus collective et moins dépendante d’un système jugé défaillant. Il faut voir, si dans la mesure du possible, des échanges peuvent être noués avec ces organisations et s’il y a matière à expression commune et convergence sur des thématiques particulières.
- La rédaction de tracts ou dossiers communs avec des associations est déjà une réalité mais des plateformes communes pourraient être ouvertes afin de permettre à un plus large public d’avoir accès aux dossiers et actions communes mises en place et où des forums d’échanges élargis pourraient se tenir. «