Le numéro 21 des Cahiers Les utopiques (Cahier de réflexion de l’Union syndicale Solidaires) est à l’imprimerie et parviendra dans quelques jours aux abonné.es. En voici la présentation et la couverture, ainsi que la plaquette répertoriant les sommaires de tous les numéros parus et un bulletin d’abonnement/réabonnement.
- Les sommaires de tous les numéros : 2022 – 9 – 8 – Catalogues Utopiques 2022
Guerres, paix, impérialismes, désarmement
Présentation : Nous avions prévu de consacrer le dossier de ce numéro de l’hiver 2022 à l’impérialisme ; en mettant en discussion les impérialismes ; en liant syndicalisme et luttes anti-impérialistes. L’entrée des troupes russes en Ukraine et la guerre, décidées par le régime de Poutine, ont percuté nos projets. Nara Cladera, Hortensia Inés, Julien Troccaz, Baptiste Larvol-Simon et Verveine Angeli racontent les deux convois vers l’Ukraine du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, les intenses rencontres avec les syndicalistes de ce pays en guerre, leurs besoins et comment nous avons tenté d’y répondre. S’appuyant sur les actions menées ces derniers mois, tout en proposant de les renforcer et les prolonger, Julien Troccaz et Christian Mahieux illustrent ce que peut être l’internationalisme syndical en temps de guerre. Nous ne partons pas de rien : ainsi, Éric Aragon transmet l’expérience du Secours ouvrier pour la Bosnie, des convois syndicaux vers les Balkans ou la Tchétchénie. Verveine Angeli livre ses réflexions à propos des impérialismes : comment se situer dans un monde multipolaire ? Si nous soutenons à juste titre la résistance populaire ukrainienne, Karine Clément attire notre attention sur la nécessité de considérer aussi la société russe.
Contre ceux qui se « connaissent très bien et ne parviennent pas à se mettre d’accord », il faut que « ceux qui ne se connaissent pas, mais s’entre-tuent pour ceux qui se connaissent » fassent prévaloir l’utopie de la paix contre la nature de la guerre, nous dit Nils Andersson. Tandis que des militant∙es du réseau internationaliste Serhildan nous rappellent que Daesh, Jabat-al-Nosra, le régime syrien, la Russie, l’Iran, l’OTAN, tous ces acteurs de l’affrontement impérialiste du XXIe siècle ont attaqué les forces d’auto-défense du nord-est syrien, la révolution en cours au Rojava. Deux textes transmis par l’Union juive française pour la paix d’une part, l’Agence media Palestine d’autre part, reviennent sur la guerre menée par l’état israélien en Palestine.
Anouk Colombani explique le processus de réconciliation mis en place en Afrique du Sud, après 50 ans d’apartheid et 400 ans de colonisation. Pour sa part, Nara Cladera met en lumière le rôle de l’Ecole des Amériques, bras armé des Etats-Unis et du capitalisme, dans la mise en place et le maintien des dictatures sud-américaines des années 1970/1980. Fabrice Riceputi livre le fruit de ses recherches sur une grève générale anticoloniale : en Algérie, au début de l’année 1957. Georges Ribeill, lui, nous parle des cheminots face à la lutte armée, lors de la Seconde Guerre mondiale. A travers quelques numéros de La Révolution prolétarienne de 1936, apparaît le débat sur la livraison d’armes et les milices ouvrières pour soutenir la révolution espagnole.
La guerre, c’est l’horreur ; plus encore pour les femmes, notamment à travers les viols, nous rappelle Elisabeth Claude. Patrice Bouveret montre ce qu’est l’industrie de l’armement, son poids économique et l’enjeu du désarmement. Justement : la reconversion des entreprises liées à l’armement doit être un sujet syndical et l’Union SUD Industrie annonce une prochaine contribution à ce propos. Christian Mahieux revient sur une caravane du désarmement, en 1979, exemple parmi d’autres de luttes dont le mot d’ordre était « ni OTAN ni Pacte de Varsovie ! »
Hors dossier, trois textes complètent ce numéro. Ivan Jurkovic disserte sur la conscience, terme souvent utilisé dans les textes et propos de « notre camp ». Guillaume De Gracia se saisit de la publication récente de trois livres pour analyser comment l’anarchosyndicalisme espagnol a vécu la période post-Franco, la pseudo « transition démocratique ». Enfin, les retraité∙es Solidaires du Gard racontent Solidaritat, cette revue syndicale occitane, autogestionnaire, Solidaires.