Merci à l’historien Frédérick Genevée de nous avoir fait parvenir ce numéro de « Pour l’histoire de l’UNEF » consacré notamment aux effectifs (de 1971 à 2000) et aux écarts énormes entre les chiffres d’adhérents annoncés officiellement et ceux révélés en « interne » à quelques responsables nationaux. L’historien Roger Martelli contribue aussi dans ce numéro à l’analyse plus compliquée qu’on ne le pense sur les annonces d’adhésions.
- Télécharger le numéro complet : Bulletin n°2 Pour l’Unef – 18 juin 2021
- L' »avertissement » méthodologique de Roger Martelli : « En matière de chiffres d’organisation, il y a le chiffre « politique » et le chiffre « réel ». Il paraît évident que le premier est nécessairement bien plus élevé que le chiffre réel. D’où la tentation naturelle de trouver la bonne règle de trois qui permet de connaître l’effectif véritable. Mais je sais par expérience (le cas du PCF)1 que l’exercice est loin d’être suffisant. Tout, en effet, ne relève pas de la dissimulation. En fait, les directions elles-mêmes ne savent pas très bien ce qu’il faut compter : les cartes expédiées par le centre, les cartes effectivement remises en main propre, les talons retournés au centre quand il y a en a. Et, au fond, qu’est-ce que « l’adhérent » : celui qui remplit un bulletin d’adhésion ? Celui qui reçoit une carte ? Celui qui paie sa cotisation ? Qui établit la statistique établie : le trésorier national ? L’organisation locale ? Y a-t-il des procédures de contrôle et lesquelles ? Souvent, les directions manipulent (et travestissent) des chiffres dont ils ne connaissent pas eux-mêmes l’origine. Dès lors toute tentative globale de reconstitution des effectifs en longue durée se heurte à l’impossibilité de définir une modalité unique de construction du chiffre rendu public. Seule l’accumulation patiente de données locales et nationales, issues de sources multiples, pourrait permettre d’énoncer des hypothèses solides. Et encore devra-t- on tenir compte de la spécificité des organisations de jeunesse, et particulièrement étudiantes, fondées sur la rotation permanente des cadres et l’absence totale de culture de conservation des documents. Au fond, tout le monde n’a pas intériorisé la frénésie politico-policière d’accumulation de données « à la soviétique »… C’est mieux pour la culture démocratique, mais c’est tant pis pour l’historien !« RM (membre du BN de l’UNEF en 1971.1 – Roger Martelli, Prendre sa carte, données nouvelles sur les effectifs du PCF, 1920-2009, 2010, en libre téléchargement à https://gabrielperi.fr/librairie/autres/prendre-sa-carte-1920-2009-donnees- nouvelles-sur-les-effectifs-du-pcf/