Metoo syndical : une syndicaliste attaquée en diffamation

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Nous relayons cet appel de solidarité avec Christine, militante de l’Union syndicale CGT de la ville de Paris (syndicat petite enfance) attaquée en diffamation par un responsable du syndicat des déchets. Christine avait dénoncé, à un moment où le mouvement Me-too n’était pas encore né, un « harcèlement » et des « violences » documentées ensuite par des enquêtes de presse (notamment Médiapart et Le Monde). Nous avions publié ces articles et des témoignages militants sur cet épisode (lire : http://syndicollectif.fr/?p=11822 et aussi : http://syndicollectif.fr/?p=15280) qui a déclenché une crise très grave de l’Union syndicale et son délabrement. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT à cette époque est également poursuivi en diffamation.

Cet appel est relayé par le collectif Resyfem, constituées de militantes  CGT, FO, FSU, Solidaires, et du Syndicat de la Magistrature, ainsi que du  Syndicat des avocats de France.

 

  • Appel 30 sept 1er oct

    #Metoo syndical : Un procès historique contre la parole de femmes syndicalistes (texte paru dans Médiapart le 24 mai 2024)

    Nous, militantes syndicalistes et féministes, en appelons à votre solidarité et à votre soutien pour notre camarade Christine, qui passe en procès pour diffamation les 30 septembre et 1er octobre 2024 à Paris.

    Appel à la solidarité syndicaliste et féministe

    Nous, militantes syndicalistes et féministes, en appelons à votre solidarité et à votre soutien pour notre camarade Christine, qui passe en procès pour diffamation les 30 septembre et 1er octobre 2024 à Paris.

    En 2016 et 2017, plusieurs militantes de l’Union Syndicale CGT ville de Paris sont harcelées et/ou agressées par des membres de leur organisation. Contre ces agressions physiques et sexuelles, le collectif Femmes Mixité du syndicat se réunit et mène plusieurs actions. Elles font face à une immense hostilité de certains militants. Christine est membre de ce collectif et co-secrétaire générale du syndicat CGT Petite Enfance de la Ville de Paris.

    C’est elle qui fait, au congrès de l’UD CGT de Paris en 2020, le rapport des actions menées par le collectif, et c’est pour cette raison que Régis Vieceli, alors secrétaire général du syndicat CGT déchets et assainissement (FTDNEEA), porte plainte contre elle pour diffamation. (Pour en savoir plus : https://www.mediapart.fr/journal/france/270618/violences-et-agissements-sexistes-l-affaire-que-la-cgt-etouffee).

    La Confédération CGT est elle aussi poursuivie en la personne de Philippe Martinez, alors secrétaire général, pour le travail d’enquête mené par la cellule de veille confédérale contre les violences sexuelles.

    Ce procès en diffamation est une première dans l’histoire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein d’un syndicat.

    Ce procès en diffamation est une démarche patriarcale de musellement de la parole des femmes et de leurs soutiens dans nos structures syndicales. Cette procédure-bâillon vise à punir celles qui ont parlé et exercer une pression telle, que le découragement l’emporte.

    Christine ne doit pas être condamnée pour diffamation. Si elle l’était, la possibilité même de dénoncer et de combattre les violences sexuelles, dans les organisations syndicales et partout ailleurs, serait remise en cause.

    Si la CGT (au travers de P. Martinez) était condamnée pour le travail de la cellule de veille, ce serait un très mauvais message pour toutes les OS qui tentent de faire sanctionner les militants machistes. L’ensemble des organisations syndicales est en effet confronté aujourd’hui à leur responsabilité pour prévenir, protéger les victimes et sanctionner les violences sexuelles perpétrées en interne (Voir les articles sur CFDT, FO, Solidaires, CFTC : https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/violences-sexuelles-les-syndicats-aussi)

    Quel soutien des OS à Christine ?

    Christine a été forcée de quitter la CGT, où elle militait depuis vingt ans, suite à cette affaire. Elle est aujourd’hui contrainte de se lancer dans des démarches juridiques coûteuses pour se défendre, alors qu’elle a été avec le collectif Femmes Mixité de l’US CGT Ville de Paris, une lanceuse d’alerte, pour obtenir de son organisation syndicale qu’elle assure la sécurité des syndiquées.

    Les faits de violences sexistes commises contre les victimes directes remontent à 2016, soit plus de 8 ans. Chaque nouvelle attaque est une résurgence violente du traumatisme vécu, pour Christine comme pour toutes les victimes. S’attaquer à notre camarade, c’est s’attaquer à toutes les femmes de la CGT, comme de tous les syndicats, qui ont été, sont victimes ou soutiens de victimes de violences sexistes et sexuelles.

    Comme nous l’exigeons auprès de nos employeurs, notre camarade devrait bénéficier d’une prise en charge globale et solidaire de tous les frais afférents à cette attaque en justice. La camarade ne doit pas, comme cela s’est déjà passé à FO récemment, payer les préjudices financiers et humains de violences qui n’auraient jamais dû exister. (cf article AVFT : https://www.avft.org/2024/04/30/lettre-ouverte-a-la-confederation-force-ouvriere/).

    Le procès se tiendra au Tribunal correctionnel de Paris – Parvis du tribunal, 75017 Paris – le lundi 30 septembre à 13h30 et le mardi 1er octobre à 13h30.

    Pour assurer une présence solidaire, nous appelons les OS à consacrer des moyens syndicaux pour participer à ce procès historique et formateur pour nos luttes. Toutes les organisations syndicales, avec en tête la CGT dont elle était membre, doivent la soutenir.

    Exprimons notre soutien syndicalo féministe à notre camarade et notre détermination à combattre les violences sexistes et sexuelles dans nos organisations, en nous retrouvant sur place. Rejoignez- nous pour en savoir plus : resyfem@riseup.net 

    Résyfem, un réseau de militantes de la Cgt, de la Fsu, de Solidaires, de Fo, du syndicat de la magistrature, du syndicat des avocats de France.

    Paris, le 24 mai 2024

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