Après la mort d’un jeune de 17 ans à Nanterre, tué par la police, la jeunesse se mobilise et les syndicats réagissent.
Drame à Nanterre : les pouvoirs publics doivent réagir !
La CGT adresse toutes ses condoléances aux proches de Nahel et apporte son soutien à sa famille dans son combat pour que justice soit faite.
Ce drame ne peut être ni banalisé, ni minimisé.
La vidéo, authentifiée par l’AFP, montre que le policier a tiré à bout portant depuis le côté du véhicule. Les éléments des enquêtes ouvertes sur les faits doivent être rendus publics au plus vite, afin que la vérité soit établie.
Rappelons qu’en 2022 13 personnes ont perdu la vie, après un refus d’obtempérer lors de contrôles routiers. Les leçons n’ont pas été tirées.
La responsabilité du gouvernement est, de fait, pleinement engagée pour que la justice soit rendue au plus vite et que des mesures fermes empêchent dorénavant de tels actes inqualifiables.
Pour la CGT, il est nécessaire de procéder à une profonde réforme de l’usage de la force publique, de son cadrage et du fonctionnement global du service public de la police. Nous revendiquons notamment que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) devienne une autorité administrative indépendante.
La police nationale est un service public qui doit être au service de la garantie des libertés et des droits fondamentaux des citoyen·nes.
Ce drame nous rappelle combien il est nécessaire d’ouvrir l’indispensable débat démocratique sur ce service public , avec l’ensemble des acteurs·rices concerné·es, les citoyen·nes et usager·es.
Montreuil, le 28 juin 2023
La FSU partage la vive émotion suscitée par la mort de Nahel M., un jeune homme de 17 ans, lors d’un contrôle de police effectué à Nanterre. Elle s’associe au deuil de la famille, qui a organisé une marche blanche en hommage au jeune homme décédé, et comprend la colère que cet événement a suscité.
Les informations dont on peut aujourd’hui disposer permettent de considérer que le policier n’était pas dans une situation qui l’aurait autorisé à tirer conformément au cadre réglementaire.
Quelles que soient les circonstances, l’usage de l’arme de service, même sans intention de faire feu, ne doit être réservé qu’aux situations où il existe un risque grave, imminent contre l’intégrité physique de l’agent ou de tiers, et s’il n’y a pas d’autre moyen d’assurer leur protection.
La multiplication des infractions routières susceptibles de mettre en danger la vie d’autrui, des refus d’obtempérer, ne peut en aucun cas légitimer de tels actes.
Ces actes révèlent, entre autres, le manque de formation des agents des forces de l’ordre et la dégradation que les politiques de sécurité publique menées par ce gouvernement ont provoqué au lien de confiance qui doit exister entre les forces de l’ordre et la population qu’elles doivent protéger. L’augmentation du nombre de tirs de policiers depuis la loi de 2017 dite de sécurité publique est un fait établi qui devrait à lui seul convaincre de la nécessité d’une réorientation complète de la politique suivie en matière de sécurité, à commencer par le rétablissement d’une police de proximité. A l’inverse, tout, dans la politique suivie, concourt aujourd’hui à distendre toujours plus le lien entre la jeunesse, particulièrement celle des quartiers populaires, et la police.
La tragédie dont Nahel M. est victime vient en outre nous rappeler le coût humain d’une logique de surenchère sécuritaire – en particulier la revendication dangereuse de « présomption de légitime défense » pour les policiers – relayée par des campagnes politiques et médiatiques issues de la droite et de l’extrême droite, face auxquelles le gouvernement actuel se montre bien trop conciliant depuis plusieurs années.
Le policier à l’origine du tir mortel sur le jeune homme a été placé en garde à vue pour « homicide volontaire ». Les avocats de la victime ont également déposé plainte contre son collègue pour « complicité d’homicide volontaire ».
La FSU souhaite que la vérité soit établie. Pour ce faire, elle demande que l’enquête confiée à l’IGPN puisse être menée dans des conditions qui garantissent une procédure sereine et équitable, allant jusqu’au dépaysement de l’affaire si nécessaire. Tout doit être mis en œuvre pour que justice soit rendue et que, le cas échéant, l’auteur de cet acte soit condamné.
Les Lilas le 29 juin 2023
Nahel tué par la police à Nanterre : il faut en finir avec l’impunité policière
Publié le 29 juin 2023
Nahel, un jeune homme de dix-sept ans, a été tué le 27 juin par le tir à bout portant d’un policier lors d’un contrôle routier. Une fois de plus, une fois de trop, un mort est à déplorer lors d’une intervention policière dans un quartier populaire.
L’Union syndicale Solidaires présente ses sincères condoléances à la famille de Nahel et notamment à sa mère, à ses proches proches, ses ami·es, ses enseignant·es.
Les images de ce qui s’apparente à une exécution sommaire sont insoutenables. Elles font naître un légitime sentiment de révolte qui s’exprime dans le pays. Aucun danger ne justifiait de sortir une arme et de tuer Nahel dans le cadre d’un simple délit routier.
Certains médias, et pas seulement ceux aux mains d’un milliardaire qui les livre à l’extrême droite, se précipitent pour salir la mémoire de la victime, comme si un éventuel casier judiciaire aurait pu justifier cette action criminelle. L’extrême droite, sans surprise, crache sur la victime, et le gouvernement verse des larmes de crocodile.
L’Union syndicale Solidaires exige que toute la vérité et la justice soit faite pour Nahel. Le sentiment d’impunité de la police tue. Lors de l’adoption de l’article L435-1 de nombreuses voix s’étaient élevées pointant le risque d’un usage inconsidéré des armes à feu. Ces craintes étaient malheureusement fondées. Il y a urgence à modifier la loi et à réformer en profondeur la police, ses techniques d’intervention et son armement. L’ONU elle-même a critiqué récemment la France pour cette violence policière et ses discriminations raciales.
Après Zyed, Bouna, Adama, Théo, Michel, Lamine, Alhoussein et tant d’autres, il est manifeste qu’il y a un grave problème de violence mais également de racisme dans la police française.
L’Union syndicale Solidaires se joint à l’appel à marcher ce jeudi 29 juin,à 14h à Nanterre pour soutenir la famille.