Lors de la fête de l’Humanité, un débat original a eu lieu entre Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, et le philosophe Régis Debray. Une question a été posée à Philippe Martinez sur les rapports historiques avec Force ouvrière, issus de la scission de 1948. Sa réponse ouvre très prudemment le débat.
L’échange intégral : https://www.youtube.com/watch?v=ujtBf2l-T_Y
Extraits :
régis debray C’est toujours face à une menace, à un péril, qu’on se rassemble. En philosophie, le nous suppose un eux. Un adversaire, ça se construit, mais ça se déconstruit aussi, voyez les relations entre Allemagne et France. Je constate que la guerre froide, c’est fini. Il y a eu une scission syndicale après guerre, qui a produit Force ouvrière. Si la guerre froide est finie, pourquoi cette scission survivrait-elle ? Peut-on penser, non à une confusion, mais à une fusion, à un retour à l’unité ?
philippe martinez Régis, peux-tu venir au débat demain au forum social et poser la question à Mailly ? (Rires.) Quand des oppositions se créent sur une base idéologique et anticommuniste, c’est difficile d’évacuer toutes ces pages d’histoire. Il faut que le mouvement social soit assez fort, tout en pensant fort à ceux que nous sommes censés défendre. Depuis cette scission, d’autres syndicats se sont créés, et, comme le dit Bernard Thibault, plus il y a de syndicats, moins il y a de syndiqués. Et avec la loi travail, il y aura encore plus de syndicats en France. Des syndicats indépendants… sauf du patron puisque c’est lui qui le crée. Il faudrait se poser, réfléchir sur cet éclatement syndical. Il faut penser d’abord aux intérêts des salariés avant ceux de notre boutique. Ça va demander un peu de temps pour qu’il y ait plus de drapeaux dans la rue mais qu’ils soient de la même couleur.
régis debray Tu as ouvert une petite fenêtre…