Plusieurs prises de positions syndicales pour la levée de l’état d’urgence viennent d’être rendues publiques : SNESUP-FSU (enseignement supérieur) et Union départementale CGT des Hauts de Seine. A la veille de nouvelles mobilisations associatives et citoyennes pour le climat (le 12 décembre) que le gouvernement n’ose plus interdire.
- SNESUP-FSU
SYNDICAT NATIONAL DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
78, rue du Faubourg Saint-Denis
75010 – PARIS
Tél. : 0144799621 – 0659126981
Courriel : sg@snesup.frCommuniqué de presse du SNESUP-FSU
Paris, le 10 décembre 2015
Motion de la Commission Administrative du Snesup-FSU du 10 décembre 2015
contre la prolongation de l’état d’urgence
Avec les attentats du 13 novembre, c’est la liberté sous toutes ses formes qui a été attaquée. Le SNESUP-FSU a exprimé toute sa compassion aux victimes et à leurs proches et a condamné les attaques meurtrières commanditées par Daech.
Depuis, la réponse du gouvernement a été de mettre en place l’« état d’urgence ». Nous dénonçons son instrumentalisation et son usage contre des militants associatifs, syndicaux et politiques qui luttent au quotidien pour les droits de toutes et tous, pour un monde meilleur, plus juste. Le SNESUP-FSU proteste contre les arrestations, les perquisitions, les intimidations et les assignations à résidence à l’encontre de ces militants comme cela a été le cas dans la semaine précédant l’ouverture de la COP21 le dimanche 29 novembre.
Le SNESUP-FSU s’oppose à la prolongation de l’état d’urgence au-delà de 12 jours ainsi qu’au projet de modification de la constitution1 dicté par l’urgence. Au lieu de rassembler autour des valeurs de la République et de rassurer les citoyens, le président de la République a préféré proposer de légiférer dans la précipitation allant jusqu’à demander une modification immédiate de la constitution. Notre Etat de droit a les moyens d’assurer la sécurité de toutes et tous en respectant l’équilibre des pouvoirs et les valeurs de notre démocratie.
Le SNESUP-FSU demande la levée immédiate de l’état d’urgence et le retour à un régime démocratique respectueux de l’équilibre des pouvoirs, des libertés individuelles, collectives et syndicales.
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1 Projet de modification immédiate de la constitution : possibilité de la déchéance de la nationalité française des binationaux nés sur le territoire français ; « privation de libertés à titre préventif » et création de « centre de rétentions prévus à cet effet » ; passage de l‘état d’urgence de la loi ordinaire à la constitution et possibilité donnée aux autorités civiles de prolonger de six mois les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence.
- UD CGT 92
- Extraits : « Suite aux attentats du 13 novembre et face à la menace qui continue de peser sur le pays, il est nécessaire de renforcer les moyens des services en charge d’assurer la sécurité de la population. Cela passe en premier lieu par revenir sur les choix de suppression de dizaines de milliers d’emplois induits par les réformes dans les fonctions publiques, conduisant au démantèlement et la privatisation des services publics.
La prolongation de l’état d’urgence pour 3 mois et la volonté du gouvernement d’introduire dans la Constitution un « régime civil de crise » relève d’une autre logique. Ces décisions reposent implicitement sur l’idée que la démocratie est un handicap pour lutter contre le terrorisme.
Nous refusons cette logique et l’instauration d’un ordre sécuritaire conduisant à un Etat d’exception permanent et avec lui la montée de la xénophobie, du racisme, des amalgames et la remise en cause des libertés individuelles et collectives.
Les perquisitions, arrestations et assignations à résidence de militants écologistes, notamment dans les Hauts de Seine, un salarié, bibliothécaire à Malakoff, dans le cadre de la COP21 en sont malheureusement une première illustration.
Conception de la sécurité à géométrie variable, quand dans le même temps sont autorisées les initiatives commerciales, sportives… L’état d’urgence devient une opportunité pour désarmer le mouvement social et les syndicats en interdisant rassemblements et manifestations sur la voie publique. Nous exigeons la levée immédiate de l’état d’urgence.…[…]
Cliquez pour obtenir la déclaration : CGT UD 92 Pour la levée immédiate de l’état d’urgence !
- Mobilisations associatives et citoyennes le 12 décembre pour le climat
Rassemblement pour déclarer l’état d’urgence climatique : J-1 !
Samedi 12 décembre à 14h au Champ-de-Mars devant la Tour Eiffel
10.000 signataires ont signé cet appel en 48h, dont 100 personnalités : Vandana Shiva, Pablo Solon Romero, Susan George, Jean Pierre Dubois, Geneviève Azam, Thierry Salomon, Eva Joly, Corine Morel Darleux, Jacques Testart, Malika Peyraut, Arthur H, Michelle Rivasi, Jean Luc Mélenchon, Isabelle Attard, Patrick Viveret, Dominique Bourg, Florent Compain, Bruno Latour, Laurent Pinatel, Pierre Larrouturou, Kaddour Hadadi (HK), Yak (Elyx), … (voir la liste complète).
Ce rassemblement sera la plus importante mobilisation citoyenne de la COP21. Il va donc nécessiter de nombreux bénévoles pour assurer sa réussite, tant dans sa préparation en amont que sur place pendant l’événement.
Différents points de rendez-vous pour l’accueil, la répartition des rôles et le brief des bénévoles :
- aujourd’hui de 15h à 17h à la Zone d’Action Climat (au 104, 5 rue Curial – Paris 19e – m° Riquet)
- samedi à 9h place de la République
- samedi à 12h, sur le Champ-de-Mars à côté de la sono