Réactions syndicales à l’agression raciste de Bayonne

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Ci-dessous les réactions CGT et Solidaires à l’agression raciste de Bayonne.

siteon0-dc90fÀ BAYONNE, UN VÉRITABLE ATTENTAT RACISTE ET ISLAMOPHOBE

 

Lundi 28 octobre, en milieu d’après-midi, un homme âgé de 84 ans a ouvert le feu devant la mosquée de Bayonne.

La CGT apporte sa solidarité aux victimes, leurs familles et leurs proches.

Il s’agit bien là d’un véritable attentat raciste et islamophobe qui doit être qualifié comme tel.

Cette attaque survient en pleine nouvelle polémique lancée sur le voile et l’islam, ré-ouverte par le gouvernement, par le débat parlementaire qu’il a voulu sur l’immigration.

Ce débat souffle sur les braises des plus bas instincts. Plus grave, il oppose les classes populaires à l’immigration, cherchant à transformer ces mêmes classes populaires en haut lieu privilégié de la xénophobie.

Ces façons assumées de reprendre la thématique fétiche des extrémistes de droite s’avèrent dangereuses et mortifères.

L’agitation médiatique autour de ces questions incite à la haine raciale et religieuse, tel que la CGT l’a déjà dénoncé, en refusant de se rendre sur les plateaux de CNews, pour ne pas cautionner la libre diffusion de propos discriminants et racistes.

La CGT condamne la volonté du gouvernement d’éluder les questions sociales au profit des questions identitaires

La CGT continuera de s’appuyer sur son histoire, celle d’une organisation qui s’honore d’avoir toujours eu des militants aux noms difficiles à prononcer, celle aussi d’un pays qui s’est construit avec la sueur, le sang et les luttes des travailleurs de toute origine.

 

Montreuil, le 29 octobre 2019

 

siteon0Non à l’islamophobie et au racisme

Nous republions ce communiqué écrit le 16 octobre. L’attaque de la mosquée de Bayonne montre l’ampleur de la mobilisation à réaliser pour s’opposer aux discours comme aux actes racistes visant spécifiquement les musulmans et musulmanes.


Depuis plusieurs jours, suite à l’invective par un conseiller régional d’extrême droite lors de l’assemblée régionale de Bourgogne Franche Comté d’une mère voilée accompagnant la classe de son fils lors d’une sortie scolaire, les médias tournent à nouveau en boucle sur la compatibilité du voile avec la loi, la République, nos modes de vies etc.

Les débats sur la laïcité sont complexes, et traversent aussi notre Union syndicale. Mais plusieurs choses sont à notre sens à rappeler.
La loi est très claire, elle autorise les femmes accompagnant les sorties scolaires à porter un voile, comme chacun et chacune est libre de porter la tenue vestimentaire qu’il ou elle veut dans la rue, et la laïcité ne peut et ne doit pas devenir l’ instrument de déferlement de haine contre les femmes musulmanes et les musulmans et contrevenir aux autres libertés.

Comment considérer qu’une femme accompagnant son fils dans une démarche d’accompagnement scolaire dans un lieu de représentation de la démocratie puisse être considérée comme faisant du prosélytisme, ou au contraire comme on l’entend, ne pas être dans la fameuse démarche « d’intégration » ? Les propos du Ministre de l’Education sont plus qu’alarmants, et on peut clairement se poser la question de leur compatibilité avec ses fonctions.

Solidaires dont les valeurs sont incompatibles avec le racisme, la xénophobie et l’islamophobie, relayés par l’extrême droite et hélas beaucoup plus largement, dénonce ce qui est clairement un débat « pourri » et dénonce aussi le large espace médiatique laissé à ceux ou celles qui alimentent les discours de haine.
Une fois de plus le pouvoir instrumentalise la question de la laïcité à des fins politiciennes. Il est tellement plus facile de produire un discours d’exclusion et de stigmatisation que de répondre aux enjeux sociaux actuels et aux exigences profondes d’égalité portées par les victimes des discriminations. Dans un contexte où Macron s’empare à nouveau de la question de la lutte contre le terrorisme pour détourner l’attention des questions sociales urgentes, le retour du discours islamophobe dans la bouche de ses ministres à de quoi inquiéter.

Les attaques contre les services publics, les droits sociaux sont de plus en plus nombreuses et les crises économiques et climatiques vont mettre des millions de personnes dans des situations invivables. L’urgence est donc bien de s’emparer de ces débats-là pour faire en sorte de vivre dans une société d’égalité, de justice pour tous et toutes quelque soient leurs origines, leurs situations sociales, leur religion, leur sexe.

Solidaires appelle à se joindre aux initiatives de protestations, à renforcer la dénonciation et l’action antiraciste dans les entreprises et les services.

Paris, le 16 octobre 2019

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