Réactions syndicales après le discours de Barnier

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Après le discours de politique générale de Michel Barnier (le 1er octobre 2024), nous recensons les prises de position syndicales.

 

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Télécharger : [CP CGT] La mobilisation paie

Ce mardi 1er octobre, à l’appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires et des organisations de jeunesse, ce sont plus de 170 000 personnes qui ont défilé dans 190 villes de France pour exiger des augmentations de salaire et de pension, l’abandon de la réforme de l’assurance chômage, l’abrogation de la réforme des retraites et le financement de nos services publics.

 

De nombreux débrayages ont eu lieu dans les Ehpad, les hôpitaux, les services, l’industrie comme à Vencorex (Isère) et des milliers d’écoles ont vu leur fonctionnement perturbé par la grève. À l’appel de la FERPA, les retraité·es étaient largement mobilisé·es.

 

Gouvernement et patronat contraints à de premiers reculs

 

La mobilisation a forcé le Premier ministre à reconnaitre l’échec de la politique économique sociale et environnementale d’Emmanuel Macron et à annoncer :

 

  • l’augmentation du Smic de 2%, au 1er novembre, et la remise en cause d’une partie des exonérations de cotisations sociales en reconnaissant qu’elles représentent des trappes à bas salaire. La CGT demande qu’une nouvelle augmentation du Smic ait lieu en janvier et qu’elle soit suivie d’une augmentation du point d’indice dans la fonction publique et de l’augmentation de l’ensemble des salaires dans le privé ;

 

  • l’enterrement de la violente réforme de l’assurance chômage et la relance d’une négociation. C’est une grande victoire intersyndicale qui va éviter à 1 million de privé·es d’emploi de tomber dans l’extrême précarité ;

 

  • l’abandon du projet de réforme constitutionnelle de la Nouvelle Calédonie alors que l’acharnement du président de la République a ruiné l’économie du territoire et causé 13 morts.

 

Le Premier ministre a également effectué un recadrage salutaire de son ministre de l’Intérieur en rappelant son attachement à l’État de droit et son intransigeance face au racisme et à l’antisémitisme. Cela doit maintenant se traduire en actes concrets pour faire reculer l’Extrême droite et ses idées.

 

Un changement de méthode démocratique qui doit commencer par les retraites

 

Le Premier ministre a annoncé son souhait de redonner la main au parlement, aux acteurs sociaux et aux citoyen·nes Il doit donc s’engager à respecter le vote des députés qui sont une majorité à être favorables à l’abrogation de la réforme des retraites.
L’ouverture d’un chantier pour « corriger la réforme des retraites » constitue, après 18 mois de déni et de passage en force présidentiel, une première reconnaissance de la violence de cette réforme. La CGT appelle le Premier ministre à abroger la réforme et à organiser une conférence de financement de nos retraites.

 

Services publics : la mobilisation s’impose contre l’austérité

 

Sur l’essentiel et notamment sur le futur budget, le discours du Premier ministre est resté très flou. La priorité annoncée pour l’école, la santé et la petite enfance doit se traduire par un investissement budgétaire massif. Sur ce point, le Premier ministre n’a pris aucun engagement. Pire, il a dénoncé le niveau de la dépense publique. La vigilance et la mobilisation s’imposent pour empêcher une violente politique d’austérité. La grave paupérisation de nos hôpitaux, de nos écoles et de nos infrastructures impose un plan de financement ambitieux, pour répondre aux enjeux d’avenir, au défi environnemental, au vieillissement de la population et au désenclavement de nos territoires. De même, en matière d’industrie où, alors que la CGT lui a remis la liste des 170 plans de licenciements détruisant 100 000 emplois, le Premier ministre n’a fait aucune annonce concrète. Rien non plus sur la nécessaire augmentation des pensions des retraité·es.

 

La CGT appelle les salariés et les retraité·es à continuer à multiplier les luttes pour garder la main et gagner l’augmentation des salaires et des pensions, l’abrogation de la réforme des retraites, le financement de nos services publics et la relance de notre industrie.

 

Montreuil, le 1er octobre 2024

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mmuniqué FO du 1er octobre 2024

Déclaration de politique générale : premières réactions FO

FO prend acte du discours de politique générale présentée par le Premier ministre et de l’annonce d’un renouveau du dialogue social. Après des années de mépris de la démocratie sociale et de reprise en main par l’État des institutions gérées par le paritarisme, le Premier ministre reconnaît le rôle des interlocuteurs sociaux dans les champs qui concernent les travailleurs.

Redonner la place qui est la sienne à la négociation collective ! FO y est prête et souhaite que cet engagement ne soit pas que de la communication.

Sur les retraites, le Premier ministre souhaite préserver le système de retraite par répartition. Il reconnaît que certaines limites de la loi qui a été votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées et considèrent que les interlocuteurs sociaux sont les mieux placés pour apporter des solutions. FO continuera donc de revendiquer l’abrogation de la retraite à 64 ans et de l’allongement de la durée de cotisation et le maintien des régimes spéciaux.

FO sera attentive au devenir des annonces sur l’ambition industrielle, l’accès aux services publics ou le réexamen des allègements de cotisations sociales. FO rappelle sa revendication de conditionnalité des aides publiques aux entreprises, distribuées sans contrôle ni contrepartie. Sur les salaires, l’annonce d’une augmentation anticipée du Smic en novembre est un signal favorable mais insuffisant. Le rétablissement de l’échelle mobile contribuerait à soutenir l’ensemble des bas salaires. FO souligne qu’aucune réponse n’a été apportée sur l’évolution du point d’indice dans la Fonction publique.

Enfin, FO s’inquiète de la cure d’austérité annoncée sur les dépenses publiques ainsi que de la reprise du chantier de la simplification. Pour FO, ce n’est pas aux travailleurs de payer la facture de la politique de l’offre menée depuis des années !

 

 

FSU

 

Discours de politique générale : tout ça pour faire comme avant mais en pire ?

1 octobre 2024

En guise de discours de politique générale, Michel Barnier a surtout confirmé le cap de l’austérité, affirmant dès ses premiers mots, qu’il fallait faire avec peu, ne disant rien des questions sociales, ajoutant quelques clins d’œil réactionnaires appuyés. Un cap en totale déconnexion avec les urgences sociales, économiques et environnementales du pays.

Sur le plan budgétaire, Michel Barnier s’est contenté d’annoncer quelques toilettages de la politique de l’offre menée depuis 2017. Il a indiqué vouloir mettre à contribution de manière exceptionnelle les contribuables les plus riches et « les grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants ». Mais « en même temps », il a presque ajouté que le « premier remède » au déficit sera toujours la réduction des dépenses. Révélateur et irresponsable quand on connaît le rôle social de la dépense publique ! La justice fiscale ainsi claironnée sera de très faible ampleur. De nombreuses possibilités de nouvelles recettes fiscales pérennes existent et permettraient un retour de la progressivité de l’impôt en taxant à leur juste hauteur les revenus du capital et les supers héritages, en prenant en compte l’empreinte carbone ou encore en taxant les superprofits des grandes entreprises.

Sur les salaires, pas grand-chose, à part la timide reconnaissance du phénomène de smicardisation et l’avancée de deux mois de la revalorisation du SMIC. Concernant la revalorisation des rémunérations des agent⋅es publics : silence assourdissant ! Pas un mot concernant la valeur du point d’indice ou l’amélioration des carrières. Dès lors, les discours sur la proximité des services publics et sur la « politique de l’évaluation » révèlent le retour d’idées bien connues comme l’accroissement de la pression mise sur les personnels qui ont pourtant fait la preuve de leur nocivité pour les services publics et les agents. Michel Barnier s’est même lancé dans le grand concours des idées absurdes, comme par exemple, le recours à des enseignant⋅es retraité⋅es pour assurer les remplacements ou le tutorat des jeunes enseignants.

Concernant les retraites, la seule perspective d’une « correction » à la marge de la réforme de 2023 ne répond en rien à l’aspiration exprimée par le long mouvement social soutenu par la majorité du pays d’une abrogation de la loi reculant de deux années l’âge de départ.

La FSU s’inquiète d’expressions réactionnaires comme celle de « l’excuse de minorité » pour parler du sujet des mineurs justiciables, d’affirmations non avérées comme « la montée continue de la violence des mineurs », de la poursuite sans fin de la construction de places de prisons ou encore d’un énième tour de vis à venir sur la politique migratoire.

La FSU a cependant noté que, face aux multiples réactions, Michel Barnier a pris ses distances par rapport aux déclarations de son ministre de l’intérieur sur l’État de droit et a réaffirmé ne pas revenir sur les avancées majeures comme le droit à l’IVG, le mariage pour tous ou la PMA. La vigilance reste toutefois de mise sur ses sujets.

La FSU a aussi noté positivement que le projet de loi sur le dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle Calédonie ne serait pas soumis au Parlement.

Mais dans l’ensemble, le Premier Ministre a livré un long discours peu engageant finalement, comme s’il fallait camoufler le renforcement de l’austérité et la poursuite des politiques néolibérales sous la menace permanente d’une extrême droite en voie de banalisation.

La FSU poursuivra son travail d’information et de mobilisation pour un budget orienté vers la justice sociale et les urgences sociales, économiques et environnementales du pays.

 

Bagnolet, le 1er octobre 2024

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Le Premier ministre dévoile un projet sans rupture

Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre n’acte pas de rupture avec les orientations des gouvernements précédents. Les annonces sur les questions essentielles sont restées floues.

Face à cette allocution, l’UNSA répète ses priorités :

  • respect des principes Républicains,
  • soutien aux services publics et à la transition écologique,
  • amélioration des salaires et de la protection sociale.

L’UNSA sera mobilisée à tous les niveaux pour défendre l’intérêt des travailleurs et combattre les projets politiques injustes qui ne font pas une société du vivre ensemble.

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