Voici les réactions syndicales après l’allocution d’E. Macron du mardi 9 novembre 2021.
Macron, le mépris et la nausée
Ce mardi soir, Emmanuel Macron s’est une fois de plus livré à un autosatisfecit de sa politique. La pandémie ? La situation sociale et écologique ? Tout va bien.
C’est avec tout le mépris qui caractérise les dominants qu’il a parlé de la réforme antisociale du chômage qui baisse drastiquement les allocations de centaines de milliers de privé.es d’emploi. Le ton est donné.
Dans le monde rêvé d’Emmanuel Macron, les emplois coulent à flot, la pauvreté n’existe pas, les patrons et la police sont sympas et on vit bien avec 1 000 euros par mois. Véritable bonimenteur, il arriverait à faire passer la dégradation et la destruction continues des services publics pour un service rendu à la population.
Le discours général sur le travail en arrive à nous donner la nausée. Pour en parler comme il le fait, il faut être bien éloigné de la réalité et méconnaître le quotidien de millions de salarié.es sous payé.es et aux conditions de travail dégradées qui marquent les corps et les vies Il annonce abandonner pour le moment une réforme des retraites, mais veut y revenir dès 2022 pour nous faire travailler toujours plus longtemps.
Pendant que les actionnaires et les capitalistes profitent, pendant que évasion et la fraude fiscales fonctionnent à échelle industrielle, il n’a jamais été question d’une plus juste répartition des richesses. Non. Juste du fait que nous allons devoir travailler plus, et plus longtemps. Rien non plus sur les indispensables changements dans notre modèle de production et de consommation nécessaires pour faire face à la crise écologique. Juste une vision technophile, sécuritaire et nucléocrate héritière de l’Etat des années 1960.
Face à l’urgence sociale, l’Union syndicale Solidaires défend qu’aucun salaire, aucune allocation, aucun minima social ne soit inférieur à 1 700 euros (nets) par une hausse immédiate de 400 euros. Nous défendons également le fait que les écarts de salaires doivent au maximum être limités de 1 à 5.
Nous ne perdrons pas nos vies à la gagner, nous voulons vivre, pas survivre !
Allocution d’Emmanuel Macron du 9 novembre : Et les salaires Monsieur le Président ?
Tout augmente sauf les salaires : le prix des loyers, les tarifs de l’électricité, du gaz comme de nombreux produits de 1ère nécessité explosent, le pouvoir d’achat de la majorité des salariés, privés d’emploi et retraités diminue.
La sécurité sociale, socle de notre protection sociale, est malmenée particulièrement par une politique gouvernementale d’exonérations croissantes de cotisations sociales C’est inefficace en matière de création d’emplois et affaiblit les ressources notamment de notre système de santé, de retraite ou d’assurance chômage…
Des milliards d’aides publiques sont versées sans aucune conditionnalité aux entreprises, dont certaines réalisent toujours plus de profits
L’argent créé par le travail doit être utilisé à l’augmentation générale des salaires et à la réponse aux besoins de la population, et non profiter à quelques-uns !
Avec la CGT, les travailleuses et travailleurs se mobilisent chaque jour pour gagner une revalorisation significative de leurs salaires.
Des milliers d’entre eux sont en dessous du smic car le gouvernement refuse d’automatiser le relèvement des minimas de branche à chaque augmentation du salaire minimal.
Pas un mot dans le discours présidentiel !
Compte tenu de l’inégalité salariale et professionnelle entre les hommes et les femmes, celles-ci travaillent gratuitement depuis le 3 novembre jusqu’au 31 décembre.
Pas un mot dans le discours présidentiel !
Les retraités seront mobilisés le 2 décembre prochain à Paris pour la revalorisation de leurs pensions mais n’ont pas plus retenu l’attention du président, dans son discours de candidat à la destruction de notre système de retraite.
Rien non plus en matière de politique volontariste de création et pérennisation d’emplois et d’amélioration des conditions de travail alors que chaque jour des salariés luttent et proposent des projets industriels concrets pour sauvegarder leur entreprise (SAM, Chapelle Darblay…).
A contre-courant, Emmanuel Macron fait le choix de culpabiliser les plus précaires et celles et ceux qui sont privés d’emploi. Elles et ils recherchent simplement une véritable carrière professionnelle en évitant les emplois sous-qualifiés, mal-payés et trop souvent accompagnés de conditions et de temps de travail inacceptables.
Les grandes déclarations sur le travail ne doivent pas être de la simple rhétorique.
Il faut répondre à l’urgence sociale générée par la crise sanitaire et sa gestion. Pour cela il convient de mettre en place un véritable plan de rupture en replaçant le développement humain durable au cœur de l’action politique et économique.
La priorité maintenant c’est d’augmenter les salaires, de valoriser le travail et mieux le partager pour travailler moins, mieux et surtout toutes et tous.
Montreuil, le 10 novembre 2021