Syndicalisme et budgets : divergences sur l’action ?

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L’Intersyndicale s’était à nouveau réunie pour prendre une position commune (lire : http://syndicollectif.fr/?p=27106) après le discours de politique générale du 1er Ministre S. Lecornu. Lors du débat parlementaire, CFDT et CGT affichent des positions différentes, mais pas opposées. Cependant l’Intersyndicale ne parvient pas à se mettre d’accord sur une action selon le journal L’Opinion (qui revendique être « pro-business » selon Wikipédia) du 29 octobre 2025.

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Les différences ont repris le dessus depuis l’annonce de la suspension de la réforme des retraites

L’intersyndicale se divise sur une nouvelle journée de mobilisation

 

Une journée d’action des retraités est prévue le 6 novembre, bien que les syndicats au niveau interprofessionnel ne s’unissent pas autour d’une nouvelle date de mobilisation.

Pas de nouvelle manifestation intersyndicale dans un avenir proche. Ils étaient huit le 18 septembre, de nouveau huit le 2 octobre, mais pour la prochaine mobilisation qui commence déjà à s’organiser, l’intersyndicale n’y participera pas dans son entièreté. Selon nos informations, la CGT et Solidaires projettent de battre de nouveau le pavé contre le budget prochainement, sans parvenir à rallier les autres syndicats.« Nous avons proposé une intersyndicale en vue de la construction d’une mobilisation contre le budget d’austérité proposé par le Premier ministre, et pour un budget de justice fiscale, sociale et environnementale », explique Julie Ferua, co-déléguée générale du syndicat Solidaires. « A ce stade, c’est en cours », précise la syndicaliste auprès de l’Opinion.Mais ce mardi et ce mercredi, plusieurs leaders syndicaux ont annoncé passer leur tour sur la boucle de messagerie commune à l’intersyndicale. Pour la CFDT, Force ouvrière, la CFE-CGC, la CFTC et l’Unsa, cette fois, c’est non. Quant à la FSU, « à ce stade, nous n’en sommes qu’à échanger au sujet d’une réunion intersyndicale. Nous verrons à ce moment-là ce que nous ferons », indique sa secrétaire générale Caroline Chevé.
Divergences. « Le gouvernement est désormais constitué, visiblement il met des choses en place, et l’Assemblée nationale délibère. Que chacun reprenne sa position. Nous, on a la nôtre », justifie François Hommeril, à la tête de la CFE-CGC dont les instances avaient déjà acté cette décision fin septembre. « Sur le budget, la CFTC souhaite exprimer ses propres propositions et faire entendre sa singularité », réagit de son côté son président, Cyril Chabanier. « Le budget est en discussion. Là, c’est un temps politique, ce n’est plus un temps syndical », glisse encore un autre syndicaliste.En réalité, sur les dossiers des retraites et du budget, des divergences apparaissent au sein de l’intersyndicale. En effet, l’annonce d’une suspension de la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle, officialisée le 14 octobre par Sébastien Lecornu, à l’issue d’un bras de fer avec les socialistes, ne met pas tout le monde d’accord. D’un côté, la CGT, Solidaires mais aussi Force ouvrière prônent l’abrogation avant tout et estiment cette suspension insuffisante au regard de leurs revendications.De l’autre, les centrales réformistes se réjouissent davantage de cette mise sur pause et regardent déjà vers 2027 dans l’espoir que la campagne présidentielle aboutisse à un projet de réforme des retraites différente, comme l’instauration d’un système universel à points. Une stratégie dans laquelle le syndicat des cadres ne s’inscrit pas : « Je ne suis pas d’accord du tout pour faire des références aux élections présidentielles, je pense que c’est un aveu d’échec et d’impuissance des syndicats que de mettre leurs revendications entre les mains d’une campagne électorale », explique son secrétaire général François Hommeril. Le leader redoute qu’un tel calcul ait valeur de « deal » avec des candidats politiques dans lequel les syndicats seraient ensuite amenés à accepter des contreparties.

Enfin, au sein même de ces blocs subsistent différents degrés d’attachement à l’unité de l’intersyndicale. La CGT en fait un élément clé du rapport de force qu’elle entend instaurer sur différents sujets, quand d’autres considèrent cette unité plutôt comme une « boite à outils » ou un « véhicule » que l’on sort lorsque les circonstances l’imposent, avant de le ranger pour que chacun retrouve sa voix et les revendications qui lui sont propres.

par  Sarah Spitz le
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