Nous avons reçu ce message annonçant la publication d’une histoire de l’UNEF (1971-2001), « du Renouveau à la réunification« . Soirée de lancement le 29 février 2024. On peut lire plus bas des « bonnes feuilles » publiées sur le site de Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants (GERME), portant sur la mobilisation de 1986 contre la loi Devaquet.
Bonjour,
Nous avons le plaisir de vous annoncer la sortie le 1er mars de notre ouvrage L’histoire de l’UNEF (1971-2001), du « Renouveau » à la « réunification ». Préfacée par Sophie Béroud, il s’agit de la première histoire de l’une des deux UNEF, née de la scission de 1971 et du courant Renouveau. Elle permet une observation originale du syndicalisme étudiant bien sûr mais également du syndicalisme salarié et de la gauche française pendant les trente années qui les ont bouleversés. Nous organisons une soirée de lancement le 29 février 2024 à 18h30 au Maltais rouge, 40 rue de Malte, métro République, Paris. Nous serions heureux de vous y rencontrer.
Bien à vous et meilleurs voeux
Frédérick Genevée et Guillaume Hoibian
Vous pouvez d’ores et déjà le pré-commander (ce qui aiderait nos éditeurs), celles et ceux qui le voudront pourront les récupérer dédicacés le 29 février :
Sur le site d’Arcane 17 : http://www.editions-arcane17.
ou sur le site de Syllepse : https://www.syllepse.net/
Inscription pour le 29 février (pour nous permettre d’organiser le coup à boire et le déroulement de la soirée ) : https://forms.office.com/e/
Si vous voulez en savoir plus : Présentation, sommaire, préface de Sophie Béroud et bonnes feuilles publiées par le GERME (Groupe d’études et de recherches sur les mouvements étudiants) : https://histoire-unef.fr/
Le mouvement de 1986 (réforme Devaquet) et l’UNEF (1971-2001)
En janvier 2024, sortira dans la collection Germe, le livre de Frédérick Génevée et Guillaume Hoibian Histoire de l’UNEF (1971-2001) : du « Renouveau » à la « réunification », co-édité par Syllepse et Arcane 17 (352 pages, 20€). Il s’agit d’éclairer l’histoire d’une des deux UNEF qui ont existé de 1971 à 2001, (dite « renouveau », puis « solidarité étudiante »). En avant-première, et à l’occasion du 37e anniversaire du mouvement contre la réforme Devaquet et de l’assassinat de Malik Oussékine à qui un hommage sera rendu le 6 décembre, voici quelques bonnes feuilles concernant l’investissement de cette branche du syndicalisme étudiant dans le mouvement de 1986 (pour aller plus loin sur ce mouvement, voir notre dossier)
Le choc de 1986 et le renouvellement du 72e congrès (Chapitre « récit »)
Contre la logique du projet Devaquet
Dès les premiers jours de septembre, l’UNEF se veut à l’offensive pour dénoncer l’université libérale et élitiste. Le projet de loi du ministre Devaquet – qui institue plus encore la sélection – est critiqué comme la formalisation et la généralisation des attaques contre l’Université. Pour la direction de l’UNEF, qui souhaite mettre en évidence la continuité entre la politique de la droite et du dernier gouvernement socialiste, l’enjeu est de combattre toutes les attaques. Le retrait du projet de loi serait, pour elle, une illusion si ses déclinaisons locales et budgétaires n’étaient pas empêchées. Plus que cela, il s’agit d’un véritable discours de la méthode qui doit conduire de la lutte contre les conséquences des politiques gouvernementales au retrait du projet Devaquet. En cette rentrée, l’UNEF ne souhaite donc pas « tromper » les étudiants en se focalisant sur le retrait de ce projet qui, d’après elle, ne permettrait pas de régler les difficultés présentes des étudiants. Le syndicat n’est donc pas inactif, et planifie des assises nationales des luttes pour la fin novembre censées faire converger l’ensemble des luttes locales mais ne perçoit pas que la colère gronde.
Courant novembre, l’UNEF est donc surprise quand des assemblées générales avec le mot d’ordre de retrait se multiplient. La direction de l’UNEF n’y voit d’abord qu’une manipulation de l’UNEF-ID, d’autant que sa majorité lambertiste ayant fait le choix de rejoindre le PS, une lutte frontale contre la droite reviendrait à absoudre ce dernier. Malgré tout, quelques AGE de l’UNEF (Nancy, Paris 1, Limoges…) embrayent très vite et s’insèrent dans le mouvement. L’UNEF-ID qui avait convoqué ses propres états généraux accepte, sur la pression de sa minorité proche de la LCR, de les transformer en états généraux de tous les étudiants. Par la suite, dans les assemblées générales, les étudiants élisent des délégués pour les coordinations nationales qui deviennent la véritable direction du mouvement. Le retard pris au départ par l’UNEF et la crise de direction qu’elle connaît, du fait du départ au service militaire de plusieurs de ses secrétaires nationaux dont son président Patrice Leclerc, a pour conséquence qu’elle y est faiblement représentée.
Les manifestations sont massives et mobilisent des millions d’étudiants. Le refus du gouvernement de céder conduit la majorité de l’UNEFID à envisager des amendements au projet, démarche qui est combattue par sa minorité et par l’UNEF. Le mot d’ordre demeure le retrait. Pour l’UNEF, il s’agit d’un changement opéré en cours de mouvement et d’une prise en compte de la possibilité de le gagner. Au soir du 5 décembre, les affrontements avec la police continuent d’être intenses. Malik Oussekine, étudiant, est battu à mort par des policiers d’une brigade motorisée – les voltigeurs. Quand la nouvelle est connue, les syndicats de salariés, en particulier la CGT en appellent à la mobilisation générale. Jacques Chirac comprend alors qu’il est à l’aube d’une grève sans précédent et retire finalement le projet. La dernière coordination nationale se dissout mais convoque des états généraux de l’Université pour le printemps. Cet appel est une victoire pour l’UNEF qui souhaite démontrer qu’à une lutte contre un projet doit succéder des propositions alternatives. Le syndicat revient de loin. Face aux hésitations de l’UNEF-ID qui, renforcée, fait maintenant de son autoconstruction la priorité, l’UNEF présidée alors par Xavier Aknine, bien qu’affaiblie, peut apparaître aux étudiants les plus mobilisés comme un des acteurs se battant pour une autre université. Ses militants et militantes s’impliquent fortement dans l’organisation des états généraux. Le syndicat s’y affirme en luttant pour son existence face à l’UNEF-ID qui poursuit son développement, mais face à l’UEC qui commence à réfléchir à un dépassement du syndicat dans une organisation plus large qui émanerait de ces états généraux. Ces derniers se tiennent en mars et réunissent à Saint-Denis des centaines d’étudiants pendant plusieurs jours et se concluent par un vaste recueil de propositions pour une autre université.
La stratégie du rassemblement
Ces semaines de mobilisation où l’UNEF a failli disparaître conduisent à un processus de réflexion qui débouche sur une tentative de réinvention du syndicalisme étudiant. Au 72e congrès qui se tient à SaintÉtienne en novembre 1987, l’UNEF élabore ce qu’elle a appelé la « stratégie du rassemblement ». Partant du constat que le fait syndical est minoritaire à l’université, l’idée est que le syndicat doit se mettre au service du mouvement étudiant comme cela aurait pu se faire dans la lutte contre le projet Devaquet et s’est fait pendant les états généraux. À l’inverse du congrès précédent, le renforcement de l’organisation n’est pas vu comme premier mais comme conséquence de l’investissement dans le mouvement. Cette orientation soutenue par l’UEC ne va pas sans friction au sein de l’organisation. Des dirigeants restent attachés à la démarche du précédent congrès et pensent qu’une organisation de masse est possible à l’université. Après le mouvement de 1976, l’UNEF, qui y avait tenu un rôle central et avait joué le jeu des coordinations, s’était pensée comme unique perspective pour l’organisation des étudiants. Après 1986, le congrès en tire une conclusion bien différente : l’émergence des luttes ne peut se faire à partir de ses propres structures. Le 72e congrès se tient en plein mouvement pour obtenir un meilleur budget pour l’enseignement supérieur. La manière dont les militants s’y investissent, leur rôle dans le comité de liaison national (CLN) – équivalent d’une coordination – confirme la nouvelle démarche, même si cela ne va pas sans heurts avec la direction de l’UEC qui tente d’imposer ses mots d’ordre mettant en péril l’unité des CLN. La « stratégie du rassemblement » est développée en 1988 et 1989, années qui connaissent des mouvements pour des hausses budgétaires mais qui jamais n’atteignent le niveau de mobilisation de 1986 et même de 1987.
Une organisation affaiblie
Si l’UNEF a sauvé les meubles par un immense effort de remise en cause et a été capable de garder le contact avec la frange la plus mobilisée des étudiants dont certains la rejoignent, les effets organisationnels et électoraux ne se font pas sentir. Les effectifs continuent de chuter. En mars 1988, le nombre d’adhérents est de 2000 – information transmise uniquement aux membres du bureau national ; pour l’extérieur il est de 8000, nombre donc surestimé mais en baisse drastique par rapport au précédent chiffre officiel. Cet effort de transparence a aussi pour fonction d’étayer le constat majeur du congrès de Saint-Étienne du « fait syndical ultra-minoritaire à l’université ». Mais il montre une organisation affaiblie dont les effectifs continuent de diminuer. Au niveau électoral, l’affaiblissement est encore plus préoccupant. L’UNEF décroche de l’UNEF-ID tant aux élections aux CROUS qu’aux élections universitaires. En 1987 dans un contexte de très faible participation liée à l’inscription automatique de tous les étudiants, l’UNEF-ID obtient aux CROUS 39,5 % contre 18,5 % à l’UNEF. En 1989, toujours aux CROUS, l’écart se resserre un peu, l’UNEF-ID est à 30,3 % et l’UNEF à 18 %. Au CNOUS, en 1987 et 1989, l’UNEF-ID a trois sièges et l’UNEF un siège. Les élections au CNESER en 1989 donne 35,67 % à l’UNEF-ID et 16, 38 % à l’UNEF avec respectivement quatre et deux sièges. Mais en interne, l’UNEF se sent plus à l’aise. La « stratégie du rassemblement » est donc confirmée par le congrès de Créteil à l’automne 1988. En juin 1989, le nombre d’adhérents connaît une légère reprise. L’UNEF a donc traversé la décennie 1980 comme une organisation en crise : crise des effectifs, crise électorale, isolement politique. Elle ne doit sa survie qu’à sa capacité à tirer toutes les conclusions du mouvement de 1986. Bien que reconnue comme représentative du fait de la loi Jospin de juillet 1989 et justifiant ainsi d’une subvention pérenne, elle est maintenant en situation seconde dans le champ des organisations étudiantes. Le début de la décennie suivante est marqué par une reprise en main sans précédent orchestrée par l’UEC.
Une entrée difficile dans le mouvement pour le retrait du projet Devaquet([…] chapitre « l’unef et les coordinations nationales »)
À la rentrée, l’UNEF propose classiquement des rendez-vous des luttes où il s’agit pour les étudiants même non-syndiqués de rejoindre une initiative organisée de bout en bout par le syndicat. C’est ce qui est envisagé à la veille du grand mouvement contre le projet Devaquet et fixé les 29 et 30 novembre 1986 avec la tenue d’assises nationales des luttes. L’UNEF s’y sent d’autant plus fondée qu’elle a joué un rôle majeur dans les luttes du printemps contre les premiers projets de la droite notamment à Marseille, Aix, Saint-Étienne, Toulouse… et surtout Bordeaux. L’UNEF souhaite donc mobiliser, faire converger éventuellement les luttes en gardant le contrôle du mouvement avec l’objectif parallèle de renforcer l’organisation.
Il n’est pas question ici de traiter de l’ensemble de ce mouvement, nous insisterons seulement sur la démarche de l’UNEF, ses attendus et l’évolution de sa position dans le déroulement du processus.
L’UNEF, qui critique le projet Devaquet dès juin 1986, le replace dans l’évolution de la politique universitaire engagée par le gouvernement socialiste depuis 1984 et le départ des ministres communistes. Il s’agit bien pour elle d’un projet de la droite mais à replacer dans une évolution plus longue de recomposition de l’université française et s’il faut combattre ce projet, l’essentiel est de « déraciner[1] » sa logique plus ancienne et ses applications sur le terrain. Lors des collectifs nationaux de rentrée, rares sont les dirigeants qui demandent d’adopter clairement le mot d’ordre de retrait (Limoges, Paris 1)[2]. Cette réticence est redoublée par un positionnement politique où il s’agit de ne pas faire de cadeau au PS qui profiterait d’une mobilisation globale anti-droite. Enfin, comme nous l’avons écrit, la direction de l’UNEF n’a aucune mémoire et aucune expérience du mouvement 1976. Et en plein mouvement, l’UNEF connaît une crise de direction puisque trois secrétaires nationaux, dont le président, partiront sous les drapeaux le 1er décembre.
Quant à la direction de l’UNEF-ID, elle a manifesté la même volonté de contrôle mais en mettant assez vite, sous la pression de ses minorités proches de la LCR et de SOS-Racisme, l’accent sur le mot d’ordre de retrait à son collectif national des 3 et 4 octobre. Elle accepte, le 22 novembre de transformer son initiative d’états généraux en états généraux du mouvement. L’UNEF refuse d’abord d’y participer et d’accepter la logique de création d’une coordination nationale. Mais, il peut en aller autrement au niveau local comme à Nancy, Limoges, Paris 1, Toulouse… Cette différenciation interne peut être liée à de multiples facteurs. Pour l’AGE de Limoges, l’explication réside dans la sensibilité politique de sa direction puisque les militants communistes y sont minoritaires et son président, Vincent Guicharnaud, membre de la LCR[3]. Pour Toulouse et Nancy, cela peut aussi être dû à une forte influence qui permet de ne pas craindre d’être dépassé dans les assemblées générales. Ailleurs, comme à Bordeaux ou dans plusieurs universités de médecine parisiennes, cela peut s’expliquer par la présence de personnalités locales reconnues et donc influentes. À Paris 1, l’entrée rapide de l’AGE dans le mouvement s’explique par sa reprise dès septembre du mot d’ordre de retrait du projet Devaquet. Dans une situation minoritaire à Tolbiac face à l’UNEF-ID, ses militantes et militants sont habitués à la confrontation et ne craignent pas les AG[4]. Mais à l’exception de Limoges, cet engagement précoces de militants de l’UNEF dans le mouvement n’est pas déterminé par une réflexion sur l’auto-organisation à la différence des cadres de l’UNEF-ID qui ont l’habitude de discuter de ce sujet[5].
Peu de militants et de militantes de l’UNEF dans la coordination nationale
À l’échelle nationale, ces craintes, cette frilosité, cette méfiance au début du mouvement expliquent le faible nombre de militants de l’UNEF élus au sein de la coordination.
Didier Leschi en dénombre une vingtaine contre une trentaine pour la tendance de l’UNEF-ID proche de la LCR et une cinquantaine pour sa tendance majoritaire[6]. Les membres de l’UNEF que nous repérons aujourd’hui sont Vincent Guicharnaud de Limoges, Xavier Aknine étudiant à la Pitié-Salpétrière, Isabelle Lorand au Kremlin-bicêtre, Arnaud Flèche à Paris 1, Luis Ferrari à Toulouse, Laurent Wild et Nicolas Briand à Nancy, Frédéric Geissmann à Bordeaux et peut-être Pierre Barbancey, étudiant à Nice… Vincent Guicharnaud et Luis Ferrari intègrent par ailleurs le bureau de la coordination[7]. Isabelle Lorand d’après son témoignage y participe aussi. Xavier Aknine – repéré comme principal dirigeant de l’UNEF – échoue à se faire élire[8].
Mais au fil des jours, avec du retard, les militants de l’UNEF s’investissent dans le mouvement et vont en être marqués. Surtout, la direction socialiste de l’UNEF-ID tente à un moment d’écarter le mot d’ordre de retrait en négociation sur des amendements majeurs au projet. Mais cette tentative est contrée aussi bien par ses minorités que par les étudiants dans leur écrasante majorité, mais aussi par les militants de l’UNEF qui ont pris conscience au coeur du mouvement du caractère mobilisateur de l’exigence du retrait. Après la mort de Malik Oussekine dans la nuit du 5 ou 6 décembre et le risque d’une extension du mouvement au monde salarié, Jacques Chirac retire le projet de loi. C’est une victoire majeure et lors de la dernière réunion de la coordination les 11 et 12 décembre, il s’agit de savoir sous quelle forme poursuivre. Les délégués de l’UNEF et ceux de la LCR jouent un rôle essentiel pour appeler à des états généraux de l’enseignement supérieur. L’UNEF qui a réussi aussi à faire inscrire dans les mots d’ordre des axes qui lui sont identitaires (budget, sécurité sociale)[9] s’ouvre ainsi une perspective. Il s’en est fallu de peu pour que l’UNEF sombre pendant cette période. La nouvelle direction conduite alors par Xavier Aknine et Marc Rossetti s’attelle désormais à élaborer une nouvelle stratégie dite du rassemblement[10].
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[1] Guillaume Hoibian, « “Déraciner le projet Devaquet”, histoire d’une expression », Bulletin Pour l’histoire de l’UNEF !, n° 5, juin 2022.
[2] Il s’agit de Vincent Guicharnaud (Limoges) et de Pierre Ramognino (Paris 1). Témoignage de Frédérick Genevée.
[3] Jean-François Courtille, « Vincent Guicharnaud l’étoile trotskyste de l’UNEF », Bulletin Pour l’histoire de l’UNEF !, n° 6, novembre 2022.
[4] Témoignage de Frédérick Genevée, « Mes années UNEF du début jusqu’au mouvement Devaquet (1984-1986) », Bulletin du Collectif pour l’histoire de l’UNEF, n° spécial, novembre 2021.
[5] Cécile Chambraud, « L’UNEF-ID dans le mouvement… », Politix, vol. 1, n° 1 (Mobilisations
étudiantes, automne 1986), hiver 1988,
[6] Didier Leschi, « La coordination nationale étudiante dans la grève générale étudiante de 1986 », Les cahiers du Germe, spécial n° 4, mars 2003.
[7] Sur l’élection du bureau de la coordination nationale, voir David Assouline et Sylvia Zappi, Notre printemps en hiver, le mouvement étudiant de novembre décembre 1986, Paris, La Découverte, 1987.
[8] Ibid. ; et témoignage de Xavier Aknine.
[9] David Assouline Sylvia Zappi, Notre printemps en hiver…, op. cit., p. 119 et suiv.
[10] Guillaume Hoibian, « Le choc du mouvement de novembre-décembre 1986 », Bulletin Pour
l’histoire de l’UNEF !, n° 6, novembre 2022.