Violences policières et répression anti-syndicale

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Ci-dessous deux prises de position : celle de l’Observatoire contre la répression syndicale, et celle de la Ligue des droits de l’Homme, à propos des évènements récents et des violences policières dans les luttes contre la loi Travail.

 

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  • La répression anti-syndicale prend un nouveau tournant  
  • siteon0-dc90flogo_solidaires_grandarton1302logo_cftc336x230-ct arton8-b1f83logo3446222479-1728x800_cAvec l’arrestation le 28 avril dernier de Nicolas P., cheminot et syndicaliste de Sud-Rail Solidaires, et de Nicolas Jounin, sociologue à et syndiqué CGT, la répression gouvernementale contre les syndicalistes a franchi une nouvelle étape. Leur interpellation s’est faite à l’issue d’une action, qui relevait pourtant d’une mobilisation classique de blocage de l’outil de travail (l’entrée du port de marchandises de Gennevilliers) et s’inscrivait dans le cadre de la journée de grève et de mobilisations pacifiques contre la loi travail. C’est au cours d’une intervention policière que ces deux syndicalistes ont été arrêtés, placés en garde à vue et déférés devant le tribunal de Bobigny. Ils sont aujourd’hui placés sous contrôle judiciaire jusqu’au 6 octobre 2016, date prévue pour le procès.

     

    Après s’être abattue essentiellement sur les lycéen-ne-s et les étudiant-e-s, la répression policière dans le cadre du mouvement contre la Loi Travail s’étend aujourd’hui aux syndicalistes. Elle vient confirmer la tendance à la criminalisation de l’action syndicale déjà illustrée, entre autres,  par le cas des Goodyear, La poste ou Air France.

     

    La crainte d’une possible liaison entre le mouvement des jeunes et celui des salariés en est certainement à l’origine. On assiste au total  à une accentuation des moyens de répression contre le mouvement social et syndical à un niveau jamais atteint ces dernières années : inculpation de près de 50 lycéens dans le 92, de syndicalistes dans le 93, garde à vue de nombreux syndicalistes partout en France  (cheminots de Villeneuve St Georges, dirigeant CGT-RATP arrêté le 28 avril à la Nation), mise à sac d’un local syndical à Lille, tirs de flashball contre les militants et la camionnette de Solidaires à Marseille, sans compter les violences policières qui s’exercent contre les personnes mobilisées dans le cadre des « Nuits debout » qui ont atteint leur paroxysme le 1er mai.

     

    C’est pourquoi nous condamnons fermement l’ensemble de ces mesures qui visent à bâillonner le mouvement syndical et avec lui l’ensemble du mouvement social. Non les syndicalistes et les jeunes ne sont pas des criminels : ils ne font que s’opposer par des voies démocratiques aux mesures de régressions sociales que le gouvernement veut imposer par la force.  Nous exigeons l’abandon des poursuites judiciaires engagées envers l’ensemble des syndicalistes et des jeunes mis en cause dans le cadre des mobilisations contre la loi Travail.

     

    Une riposte unitaire pour affirmer le droit démocratique à débattre et manifester est nécessaire. L’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicales est disponible pour y participer. C’est dans cet esprit qu’il sera présent à la réunion du 4 mai convoqué par les initiateurs de l’appel « Un pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et méprisable »

     

    Dans le cadre de notre travail de recension, d’analyse et de publicisation des faits de répression et d’entrave aux libertés syndicales, nous appelons toutes les structures syndicales à nous faire  connaitre les cas de répression dont elles ont connaissance et faire remonter ces informations à l’adresse suivante : contact@observatoire-repression-syndicale.org

  • Communiqué LDH

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  • Paris, le 3 mai 2016 

    Violences policières : la LDH demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire

     

    Depuis plusieurs semaines, un peu partout en France, les manifestations contre la loi travail ou les initiatives prises dans le cadre du mouvement « Nuit debout » donnent lieu à des incidents souvent violents impliquant les forces de police, dans une escalade de la violence.

    Quel que soit le contexte, quelquefois marqué par la présence de groupes cherchant l’affrontement, rien ne saurait justifier les débordements auxquels se livrent régulièrement les forces de l’ordre en faisant un usage disproportionné de la force vis-à-vis de citoyens, souvent jeunes, qui manifestent pacifiquement leur opposition au projet de loi travail ou qui se réunissent pour échanger, discuter, imaginer d’autres façons de préparer l’avenir.

    De nombreux témoignages, de multiples vidéos qui montrent de façon répétée des coups portés à des personnes déjà entravées interrogent sur les objectifs des stratégies mises en place par les instances de commandement de fonctionnaires de police qui n’hésitent pas, par ailleurs, à utiliser des balles de défense, arme qui a fait perdre un œil à un jeune manifestant de Rennes.

    La LDH rappelle aux responsables de police et aux fonctionnaires sur le terrain que l’article R.434-17 du Code de la sécurité intérieure dispose que « Toute personne appréhendée est placée sous la protection des policiers ou des gendarmes et préservée de toute forme de violence ou de tout traitement inhumain ou dégradant ». Face à la gravité avérée des faits, elle demande la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur des événements qui, y compris chez les policiers et les gendarmes, ont déjà fait plusieurs victimes et qui ont entraîné par ailleurs des peines de prison ferme.

    Dans un contexte de montées de tensions sociales aussi fortes que préoccupantes, le droit de manifester pacifiquement et contester collectivement ce qu’on estime injuste, le droit de se réunir dans l’espace public constituent des libertés fondamentales. Les exercer est un acte de citoyenneté.

    Il appartient aux pouvoirs publics de les garantir. Il nous appartient de les défendre : nous n’y manquerons pas.

 

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