On assiste en Grèce à une remobilisation sociale, contre les projets de privatisations (aéroports, ports…), ou contre la dégradation du régime de retraites que le gouvernement Syriza accepte de mettre en oeuvre sous les injonctions de la nouvelle troïka. L’ADEPY (confédération syndicale des fonctionnaires publics), le GSEE (confédération du secteur privé), ainsi que les travailleurs indépendants (PASEBE) appellent à la grève générale le jeudi 4 février 2016. Nous reproduisons aussi des informations sur les luttes sociales (venant du Collectif Avec les Grecs créé après le 25 janvier 2015) et une présentation de l’Association France Grèce Solidarité.
Communiqué de presse de l’ADEDY* Grève générale jeudi 4 février 2016by VG |
Le projet de loi du gouvernement Syriza-ANEL proposé aux créanciers conduit à un nouveau pillage des retraites, dont seraient victime la totalité des retraités, et plus particulièrement ceux qui partiront à compter du vote de la loi.
Il est clair que les propositions du gouvernement ne constituent pas une réforme des retraites qui pourrait sauver l’Assurance Sociale, comme lui-même le prétend. Elles vont dans le sens du respect des engagements qu’il a pris, et qui découlent du troisième mémorandum, portant sur une diminution de 1,8 milliards d’euros des dépenses des retraites pour 2016 et les années suivantes, dans le but de les offrir aux créanciers pour le remboursement de la dette publique, une dette odieuse, illégitime et injuste.
La loi que l’on projette de soumettre au vote vient s’ajouter aux précédentes lois contre l’assurance sociale, à l’augmentation des limites d’âge à 67 ans ou 62 avec 40 année de cotisation, à l’augmentation des cotisations d’assurance maladie pour ceux qui ont déjà pris leur retraite, ainsi qu’à la réduction des dépenses de retraites. Il s’agit d’une restructuration globale contraire aux intérêts des travailleurs et aux principes de l’assurance sociale, qui fait disparaître ce qui restait encore debout du système public des retraites, en le rendant rentable dans la perspective qu’il devienne entièrement capitalisé.
Après les diminutions des retraites qui ont eu lieu sous les gouvernements précédents PASOK-ND, et les plus récentes qui ont été imposées cet été par le gouvernement Syriza-ANEL, on projette maintenant de nouvelles diminutions drastiques pour tous les retraités.
La poursuite des politiques catastrophiques et sans issue du gouvernement, de l’Union Européenne, du FMI, trouvera sur son chemin les luttes des travailleurs, des retraités, de l’ensemble de la société grecque. Elles ont pour objectif central l’annulation des plans de destruction de l’Assurance sociale.
La commission exécutive de l’ADEDY appelle les travailleurs du secteur public à participer massivement à la grève générale du 4 février 2016 et aux rassemblements prévus.
Nous pouvons les arrêter !
La destruction de l’assurance sociale ne passera pas !
La commission exécutive de l’Α.Δ.Ε.Δ.Υ.
- Collectif Avec les Grecs
« De très nombreux mouvements sociaux en cours : grève des agriculteurs (avec moments insurrectionnels), marins, fonction publique, professions libérales, etc. également mobilisation des jeunes et retraités. Mot d’ordre : les réformes (et notamment retraites et privatisations) du 3eme mémorandum ne passeront pas. Une grève générale interprofessionnelle est prévue le jeudi 4 février.
La vente du Pirée a eu lieu, de même pour les 14 aéroports, les saisies immobilières ont recommencé (y compris pour certaines résidences principales). Les créanciers estiment que les choses ne vont pas assez vite et soutiennent le nouveau dirigeant de Nouvelle Démocratie, Kyriakos Mitsotakis. To Potami (à l’initiative de l’UE) se dissout et de nombreux cadres rejoignent Nouvelle Démocratie.
Plus de 600.000 réfugiés sont arrivés ces derniers mois, avec peu d’aide de l’UE et de l’Etat, l’essentiel du travail d’accueil et de sauvetage est effectué par les habitants et bénévoles grecs et internationaux (que les autorités empêchent parfois de faire leur travail). Il y a un mouvement aussi contre le tri étatique entre les réfugiés, pour l’ouverture de la clôture terrestre à Evros (frontière avec la Turquie), et la nécessité de tenir sur les deux fronts : pauvreté des résidents et misère des nouveaux arrivants. Accord unanime des personnes présentes pour estimer que la menace d’exclusion de l’espace Schengen n’aboutira pas, mais il s’agit d’une pression pour que la Grèce continue d’accepter de jouer le rôle de camp européen de rétention des réfugiés ».
Par ailleurs, des initiatives se préparent dans le domaine de la santé (syndicalistes et associatifs des deux pays) avec un nouveau voyage en Grèce prochainement. Ainsi que dans le transport aérien, avec des initiatives de soutien de la CGT Air France.
- L’Association « Grèce-France Résistance », crée il y a un an par des militants grecs à Paris, avec comme but «exprimer la solidarité avec les luttes du peuple grec pour l’émancipation sociale et l’indépendance nationale » appelle les citoyens progressistes français à une large campagne de mobilisation solidaire internationaliste pour dénoncer et contrer les politiques appliquées en Grèce et leur impact dévastateur sur la société.
Le peuple grec n’est pas seul à être la cible de ces politiques ; sont concernées toutes les couches sociales non privilégiées des pays européens et au-delà.
Nous avons comme projet de porter le message de la lutte contre le néolibéralisme et le néocolonialisme européen à tous les coins de France par des réunions publiques, des publications, des diffusions de matériel, des interventions multiformes.
Nous avons comme projet, en intégrant des Collectifs citoyens, la participation aux luttes démocratiques et syndicales en France car nous considérons que l’avancée des droits civiques et sociaux en France sera une avancée pour le peuple grec et inversement.
Nous avons comme projet de collecter des fonds pour soutenir en Grèce les structures solidaires autogérées qui luttent pour la dignité des citoyens et pour la création d’un nouveau modèle de relations sociales dans l’espace public.
ENSEMBLE RÉSISTONS CONTRE L’AUSTÉRITÉ, CONTRE LE DÉNI DE DÉMOCRATIE
EN GRECE, EN FRANCE, EN EUROPE
Paris, 9 septembre 2015
Contact : https://grecefranceresistance.wordpress.com