• EDITORIAL

 » Les vaccins sont un bien commun – levée des brevets »

Depuis le début de la pandémie, l’action syndicale est difficile. Chômage partiel, télé-travail … les collectifs de travail déjà sérieusement éclatés ont été durement impactés. Du coup, c’est sur le terrain plus extérieur à l’entreprise que ce sont déplacées les préoccupations des salarié-es. Cette période inédite invite donc à une réflexion sur l’efficacité de l’action syndicale et son utilité. C’est une des clés de la syndicalisation.

C’est d’autant plus vrai que le niveau de confiance dans le syndicalisme n’est pas au mieux de sa forme comme l’illustre tant les résultats électoraux que les sondages réguliers (1).

Ce qui est patent, c’est que la santé est une question centrale de nos sociétés. Au syndicalisme de s’en saisir avec les autres acteurs au-delà du champ professionnel. La recherche, la privatisation de la santé et de la production de médicaments sont au centre des questions posées depuis le 16 mars avec l’absence de masques, de moyens humains, de lits disponibles …

Les revendications des soignant-es sont justes et non satisfaites. Ils/elles ont raison de poser la question des moyens pour l’hôpital public, la question des salaires. Ce sont des questions qui concernent toute la société.

La question de la production de vaccins est posée. C’est un sujet qui monte. Il y a eu des tribunes dans la presse et même des déclarations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Se saisir de cette question de la santé c’est au cœur de la question sociale. Celle qui a vu le mouvement ouvrier créer des mutuelles, la Sécurité Sociale, etc.

Se saisir de cette question, c’est aussi s’interroger sur le rapport de l’homme à la nature, sur les élevages intensifs (dont le vison) et in fine sur une mode de production qui passe par la recherche du profit maximum et la prédation de la nature, de ses ressources …

C’est pourquoi la bataille pour la levée des brevets sur les vaccins est centrale. C’est un clou sur lequel le syndicalisme doit taper le plus fort possible et le plus unitairement aussi.

Il y a déjà la campagne européenne « pas de profit pour la pandémie » (2) qu’il faut relayer et amplifier.

Il y a une journée de mobilisation qui est dans l’agenda pour le 7 avril.

Prendre la question par l’exigence de la levée des brevets sur les vaccins c’est à la fois répondre à l’urgence sanitaire et en même temps enfoncer un coin dans le dogme de la propriété privée, de la loi du marché et de la protection des multinationales qui nous imposent leurs lois.

Commencer par les vaccins, c’est pouvoir tirer le fil vers un grand pôle public de la recherche et du médicament. C’est mettre la santé hors de portée des big-pharma et reprendre la main !

1-) http://syndicollectif.fr/un-sondage-sur-la-popularite-des-syndicats-et-de-la-cgt/

2-) https://noprofitonpandemic.eu/fr/