La Fédération SUD Rail vient de publier une brochure, très pédagogique, sur les ordonnances Macron, le Code du travail, et l’ensemble du projet « social » du président.
- Accès au document complet : brochure_macronv11
- Extraits :
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“La « pensée complexe » du chef de l’Etat se prête mal au jeu des questions réponses avec des journalistes”
Emmanuel Macron refusant l’interview du 14 juillet
LES IDÉES REÇUES
Le Code du Travail serait responsable du chômage
Depuis 30 ans, on nous répète à l’envi que le code du travail est responsable du chômage. Il serait trop gros, incompréhensible et donc responsable de tous nos malheurs. Les droits des salarié-es mettraient des bâtons dans les roues des patrons qui voudraient bien recruter mais ne pourraient pas le faire.
Pourtant, depuis toutes ces années de matraquage et de rognage de nos droits, le chômage, bizarrement, n’a pas diminué : il a même augmenté.
Jamais satisfait, le patronat voudrait aussi nous faire croire que le CDI, tout comme les difficultés à licencier, serait un problème pour les entreprises.
Or, plus d’un tiers des CDI sont rompus dans la première année du contrat ; plus de 2,4 millions de ruptures conventionnelles ont eu lieu depuis leur mise en place soit 30 000 ruptures de contrat par mois.
On est très très loin de l’image du travail pris en otage par un Code du Travail trop rigide.
Quant aux licenciements, la France n’a pas les droits les plus protecteurs. Par exemple, en Allemagne, il est plus difficile, pour un patron, de licencier qu’en France…
Comme le dit un avocat : “Avec un peu de chance, on peut autant trouver des similitudes entre la courbe du chômage et le Code du Travail qu’entre celle-ci et le réchauffement climatique ou le budget du PSG ».
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—– Cotisations sociales —–
La suppression de cotisations salariales (maladie pour 0,75 %, chômage pour 2,4 %) et l’augmentation de 1,7 % de la CSG permettraient donc de compenser cette suppression de cotisations et de ramener (un tout petit peu) du pouvoir d’achat aux salarié-es (1). Pour les fonctionnaires,ne payant plus d’assurance – maladie (déjà transférée vers la CSG) et une cotisation chômage moindre (le 1 % chômage) l’augmentation (s’il n’y a pas compensation financière) fera baisser le pouvoir d’achat. Au contraire des salarié-es, pour le mieux, aucun gain de pouvoir d’achat n’est prévu.
Pour les retraités, en revanche, la pilule sera amère : les pensions au dessus de 1200 euros par mois seront ponctionnées.
Mais l’arnaque consiste à transférer vers l’impôt des cotisations – certes salariales – mais prélevées directement sur la richesse créée (ce qu’on appelle le PIB). D’ailleurs, les chiffres sont parlants : 89 % de la CSG provient des revenus d’activité, 9,9 % provenant des revenus du patrimoine… mais encore des ménages !
En 2012, la CSG représentait déjà 20 % des recettes de la Sécurité sociale. A contrario, les cotisations ne représentent plus que 58 % des recettes, le reste étant financé par d’autres taxes (tabac, alcool…). Un mouvement initié au nom du « coût du travail », en baissant les prélèvements sur la richesse créée. Au profit des actionnaires et au détriment des salaires et/ou des investissements(2).
1 : pour un salarié au SMIC, le gain serait de 20 € par mois. Mais la CSG est aussi prélevée sur l’intéressement et la participation. Un retraité, quant à lui, avec une pension brute de 1500 € verrait une ponction supplémentaire de 25 € par mois.
- Depuis 40 ans et la baisse des cotisations sociales la part des salaires a baissé de 10 points (près de 15%) dans le PIB. Ce sont les actionnaires qui en profitent.