Pour la liberté de l’information

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La FILPAC CGT (livre, papier, communication) appelle à la mobilisation contre le projet de loi en cours sur la distribution de la presse.

Filpac-Cgt

Mobilisation générale pour la liberté de l’Information !

15 avril 2019

Décidément quand ce gouvernement entend moderniser notre société, c’est toujours pour livrer notre bien commun aux puissances de l’argent.

La réforme Riester intitulée projet de loi « relatif à la modernisation de la distribution de la presse » n’échappe pas à la doctrine ultra-libérale qui anime Macron et ses ministres.

La liberté de diffusion des idées à l’ensemble des citoyens est une conquête de la Révolution française remise régulièrement en cause par les tenants de pouvoir politique et économique lorsque cette liberté les dérange.

La loi Bichet de 1947 est un des piliers de notre liberté d’expression et le rempart à la volonté de l’oligarchie de favoriser la diffusion des idées d’extrême droite. Malheureusement, les motivations qui ont poussé les élus de la Nation à adopter cette loi en 1947, notamment celle d’empêcher la presse bourgeoise de faire la promotion des idéologies les plus monstrueuses, sont, à nouveau, plus que d’actualité.

Quatre-vingts années après sa création, ce gouvernement projette donc de modifier profondément cette loi qui a permis le pluralisme de l’information et la péréquation des coûts en mettant au même niveau de diffusion un titre détenu par un milliardaire de l’armement ou de la finance et un quotidien n’ayant comme principale ressource que la fidélité de ses lecteurs.

Au nom de la sacro-saint libre concurrence et d’artefacts tous plus mensongers les uns que les autres, la Macronie va enfin satisfaire le principal désir des gros éditeurs et de leurs propriétaires : ne plus mutualiser leur distribution avec celle des « nécessiteux » de l’écrit en se débarrassant enfin de cette gangue historique socialisante d’un système coopératif où chacun compte pour un, quel que soit son poids économique.

Pour les libéraux macronistes :

  • La liberté c’est l’ubérisation de la distribution et la précarité de celles et ceux qui distribuent au quotidien l’information écrite aux citoyens.
  • La liberté c’est de faire entrer sur ce marché essentiel de la démocratie, Amazon, Google, Hoops et autres champions de la distribution de boites de conserve et d’aspirateurs.
  • La liberté, c’est aussi de laisser le choix au kiosquier, à la plate-forme numérique, au diffuseur de sélectionner les titres qu’il veut vendre et peu importe si ce choix est basé sur des raisons économiques ou des motifs idéologiques.

Le combat entrepris par les travailleurs de Presstalis va plus loin qu’une simple lutte pour leur emploi et leur statut. C’est un combat pour notre démocratie qui a besoin de la liberté de la presse dans toute sa pluralité et de sa diffusion sur tout le territoire pour en permettre l’accès à tous les citoyens.

Ce combat est celui de toute une profession, de toute une filière car si ce projet devait devenir force de loi alors aucune catégorie de salariés de la presse écrite dans ce pays ne sera épargnée.

Les Presstalis ouvrent donc la voie à une lutte qui impose un rassemblement large des travailleurs de la presse et des citoyens.

La Fédération des travailleurs du Livre, du Papier et de la Communication est engagée pleinement aux côtés des camarades de la distribution de la presse. Elle prendra toutes les dispositions pour élargir la base sociale du combat et en faire un débat dans notre pays.

Forte d’une plate-forme revendicative*, la Filpac-Cgt appelle l’ensemble de ses syndicats à se coordonner et à prendre toutes les dispositions d’actions pour imposer une alternative au projet de loi liberticide et anti démocratique de Macron et des gros éditeurs.

Il revient aux forces sociales et progressistes de ce pays de se rassembler et d’imposer une loi Bichet plus forte et adaptée aux nouveaux moyens d’informations, le renforcement des coopératives existantes par la contribution financière des géants du numérique et de la publicité et le paiement des sommes dues par les gros éditeurs.

Le combat pour la liberté de presse, pour la démocratie est engagé.

Déterminés, rassemblés, tous ensemble menons-le !

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