Les instance nationales de Force ouvrière et de Solidaires ont adopté des déclarations publiées le 18 janvier 2024 face à la situation de remaniement gouvernemental, et aux mobilisations en cours : loi immigration, inflation et salaires, attaques annoncées contre les statuts publics et les services publics (franchises médicales, éducation nationale), nouvelles mesures contre les droits des chômeur-euses. Solidaires dénonce également « la course à l’extrême-droite » et s’alarme de sa « progression » en Europe et dans le monde. Elle annonce son prochain congrès du 22 au 25 avril 2024.
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Déclaration du comité national de l’Union syndicale Solidaires
17 et 18 janvier 2023
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Les déclarations du gouvernement Attal comme du président Macron sont claires : les politiques antisociales et autoritaires vont s’accentuer. Mise au pas et militarisation de la jeunesse avec le SNU, réformes réactionnaires de l’éducation, augmentation des franchises médicales, affaiblissement des services publics, destruction de la fonction publique, deux nouvelles lois «travail», vision sécuritaire des quartiers populaires, écologie et lutte contre les discriminations absentes… tout cela sur fond d’une vision passéiste et rétrograde de notre société sans amélioration de notre démocratie, de vocabulaire guerrier («réarmement» à tout va).
Ces annonces arrivent après une année 2023 marquée par le passage en force de la régression sociale sur nos retraites, les attaques contre les chômeuses et chômeurs et les allocataires du RSA, la création de France Travail, le vote d’une loi sur l’immigration xénophobe et raciste reprenant les idées d’extrême-droite, des violences policières qui ont culminé avec le meurtre de Nahel et enfin une fuite en avant productiviste et anti-écologique alors que 2023 est l’année la plus chaude de l’histoire de l’humanité. C’est dans ce contexte que vont se tenir les Jeux olympiques qui serviront de laboratoire contre les libertés publiques et de contournements au code du travail par le recours massif aux bénévoles pour travailler.
Cette politique est présentée comme une réponse à la montée du Rassemblement national. C’est un leurre. Faire la course à l’extrême-droite ne fait que la renforcer. Continuer d’accentuer la paupérisation et la précarité de plus en plus de travailleur-euses, de détruire les services publics, fait porter une responsabilité particulière de ce gouvernement dans la montée de l’extrême droite. D’autant qu’on assiste depuis plusieurs années à l’explosion du nombre de millionnaires, à la hausse fulgurante des richesses accumulées par les milliardaires, du versement record de presque 100 milliards de dividendes par le CAC 40 en 2023…
La progression de l’extrême-droite en France, en Europe et dans le monde est alarmante. Partout elle est climatosceptique, raciste et l’ennemie sociale des travailleurs et des travailleuses. Le mouvement syndical doit être un rempart clair sur le sujet, nous y participerons pleinement.
Agir contre l’extrême-droite, c’est aussi refuser le glissement vers la peur et la haine, c’est agir contre la xénophobie et le racisme. C’est se battre pour la régularisation des sans-papiers et contre l’Europe forteresse qui tue chaque jour. Dans ce cadre nous appelons à manifester massivement le dimanche 21 janvier contre la loi asile-immigration pour gagner la non-promulgation de cette loi comme nous avons manifesté dans plus de 40 villes le 14 janvier. Les suites de la mobilisation se préparent pour le 25 janvier et le 3 février pour le retrait complet de la loi.
Le contexte international est marqué par un retour alarmant des guerres. L’Union syndicale Solidaires continue de soutenir les syndicats et la population ukrainienne contre l’invasion russe. Nous demandons à la France et à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour un cessez le feu immédiat à Gaza, où un génocide est en cours, pour obtenir la libération immédiate des otages et des prisonnier.res et plus généralement établir une paix durable qui ne peut passer que par la fin de l’occupation coloniale et de l’apartheid en Palestine.
Aujourd’hui, la priorité est de gagner un autre partage des richesses. Des luttes sectorielles ou dans des entreprises pour les salaires sont partout en cours sur le territoire, nous appelons à les amplifier, et à les renforcer dans l’unité syndicale là où c’est possible! Pour Solidaires il faut une hausse générale des salaires avec une augmentation de 400 euros par mois et le SMIC à 1700 euros net, l’indexation des salaires sur l’inflation, l’égalité des salaires femmes/hommes. Pour favoriser le partage et la prise en compte de l’écologie, nous revendiquons une limitation de l’échelle des salaires de 1 à 5 dans les entreprises et les administrations. Solidaires va proposer aux autres organisations syndicales d’agir unitairement dans ce sens.
L’urgence écologique qui touche en premier lieu les plus pauvres, impose des économies d’énergies massives, des investissements dans l’isolation et les transports publics, des changements majeurs dans les modes de production et de consommation. L’Alliance Écologique et Sociale à laquelle participe activement Solidaires se mobilise en ce sens et se bat notamment pour le fret ferroviaire.
Solidaires exige l’arrêt des poursuites et l’amnistie pour les réprimé.es des mouvements sociaux et des quartiers populaires. Elle apporte son soutien aux condamnés suite à la lutte contre les méga bassines, en particulier à Sainte-Soline. Leur répression ne stoppera pas nos luttes!
Pour gagner la lutte pour l’égalité femmes hommes au travail et dans la société, pour en finir avec l’impunité et les violences sexistes et sexuelles, nous construisons dans l’unité la grève féministe du 8 mars, qui doit s’amplifier dans tous les secteurs !
La lutte contre le racisme est un aspect central de notre syndicalisme et, ces derniers mois, la question du racisme systémique a été remise en avant. Toute une partie de l’échiquier politique et médiatique tient aujourd’hui ouvertement des propos et des projets racistes et xénophobes. La situation internationale est aussi instrumentalisée, provoquant une forte augmentation du racisme contre les personnes musulman.es ou considérées comme telles, et de l’antisémitisme. Nous devons combattre toutes ces formes de racisme sur nos lieux de travail et dans toute la société.
Nous invitons les travailleuses et travailleurs à défendre leurs droits et à s’organiser pour agir et créer le rapport de force pour gagner de nouveaux droits et imposer un autre avenir : nos syndicats sont les outils pour y parvenir.
Le 9e congrès de l’Union syndicale Solidaires à Toulouse-Labège se tiendra du 22 au 25 avril 2024. Il sera l’occasion de fêter nos 25 ans et de discuter de nos orientations, de notre fonctionnement et de déterminer nos priorités pour les 3 ans à venir.