Déclarations de Force ouvrière et d’Union syndicale Solidaires

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Les instance nationales de Force ouvrière et de Solidaires ont adopté des déclarations publiées le 18 janvier 2024 face à la situation de remaniement gouvernemental, et aux mobilisations en cours : loi immigration, inflation et salaires, attaques annoncées contre les statuts publics et les services publics (franchises médicales, éducation nationale), nouvelles mesures contre les droits des chômeur-euses. Solidaires dénonce également « la course à l’extrême-droite » et s’alarme de sa « progression » en Europe et dans le monde. Elle annonce son prochain congrès du 22 au 25 avril 2024. 

Déclaration de la Commission Éxécutive de Force Ouvrière du 18 janvier 2024


Fidèles à nos traditions d’organisation porteuse de la paix dans le monde, la CE rappelle les propos de Léon Jouhaux fondateur de la cgt-FO qui déclarait : L’union des travailleurs fera la paix du monde.

En ce sens, et face à de trop nombreux conflits armés dans le monde (en particulier en Ukraine et au Proche-Orient) frappant en premier lieu les travailleurs, la CE exige un cessez-le-feu immédiat et définitif sur tous les terrains de guerre. Les massacres doivent cesser.

La commission exécutive prend acte de la mise en place d’un nouveau gouvernement. FO continue et continuera de porter ses revendications en toute indépendance. Elle condamne les annonces faites par le président de la République le 16 janvier. Elle n’accepte pas en particulier les mesures qui conduiraient à doubler les franchises médicales, à réduire le niveau de l’Aide Médicale d’État, à renforcer les rémunérations au mérite dans la Fonction publique, à durcir les sanctions à l’encontre des chômeurs et à remettre en cause les garanties du code du travail, notamment en matière de seuils et d’embauche.

Elle attend du gouvernement qu’il respecte la négociation collective et les ANI (agrément des accords en l’état). La confédération remettra son cahier revendicatif lors de la réunion des « forces vives » proposée par le Premier ministre et ira négocier dans tous les lieux dédiés au dialogue social au paritarisme et à la négociation collective, l’amélioration des droits des salariés et de leurs conditions de travail.

La commission exécutive condamne la remise en cause des droits et libertés, dont la loi immigration qui comporte de l’aveu même du gouvernement, des mesures non constitutionnelles. La commission exécutive en exige le retrait. La CE approuve le courrier de la confédération sur la loi immigration qui sera remis au Premier ministre. Ce courrier sera envoyé aux membres du CCN pour qu’ils en saisissent les pouvoirs publics.

Face à l’inflation, la CE réaffirme que la priorité de FO est l’augmentation générale des salaires, des pensions et des minima sociaux. La CE déplore l’absence de coup de pouce au Smic au 1er janvier et exige une forte revalorisation du point d’indice dans la fonction publique. Elle rappelle sa totale opposition au salaire au mérite porté par le futur projet de loi fonction publique qui remet en cause le statut général des fonctionnaires. La confédération et ses structures continueront à négocier partout, dans les entreprises et dans les branches, des augmentations de salaires significatives. La CE rappelle sa revendication de rétablissement de l’échelle mobile des salaires.

La commission exécutive dénonce la casse sociale programmée par le démantèlement du groupe Casino et apporte son soutien plein et entier à tous les salariés qui craignent pour leur emploi.

Face à l’amplification des politiques d’austérité, la commission exécutive rappelle ses revendications de réindustrialisation, de défense et renforcement des services publics sur tout le territoire, en particulier à l’hôpital public et à l’école publique qui est la seule école de la République. Elle revendique en outre des investissements publics massifs dans le domaine de l’énergie, du transport public, pour répondre aux défis de transition écologique.

Pour appuyer toutes ses revendications en particulier l’augmentation des salaires et contrer les mesures envisagées par l’exécutif, la CE décide d’organiser un grand meeting national dans les prochaines semaines.

 

 

 

logo_SolidairesDéclaration du comité national de l’Union syndicale Solidaires

17 et 18 janvier 2023

 

Les déclarations du gouvernement Attal comme du président Macron sont claires : les politiques antisociales et autoritaires vont s’accentuer. Mise au pas et militarisation de la jeunesse avec le SNU, réformes réactionnaires de l’éducation, augmentation des franchises médicales, affaiblissement des services publics, destruction de la fonction publique, deux nouvelles lois «travail», vision sécuritaire des quartiers populaires, écologie et lutte contre les discriminations absentes… tout cela sur fond d’une  vision passéiste et rétrograde de notre société sans amélioration de notre démocratie, de vocabulaire guerrier («réarmement» à tout va).

Ces annonces arrivent après une année 2023 marquée par le passage en force de la régression sociale sur nos retraites, les attaques contre les chômeuses et chômeurs et les allocataires du RSA, la création de France Travail, le vote d’une loi sur l’immigration xénophobe et raciste reprenant les idées d’extrême-droite, des violences policières qui ont culminé avec le meurtre de Nahel et enfin une fuite en avant productiviste et anti-écologique alors que 2023 est l’année la plus chaude de l’histoire de l’humanité. C’est dans ce contexte que vont se tenir les Jeux olympiques qui serviront de laboratoire contre les libertés publiques et de contournements au code du travail par le recours massif aux bénévoles pour travailler.

Cette politique est présentée comme une réponse à la montée du Rassemblement national. C’est un leurre. Faire la course à l’extrême-droite ne fait que la renforcer. Continuer d’accentuer la paupérisation et la précarité de plus en plus de travailleur-euses, de détruire les services publics, fait porter une responsabilité particulière de ce gouvernement dans la montée de l’extrême droite. D’autant qu’on assiste depuis plusieurs années à l’explosion du nombre de millionnaires, à la hausse fulgurante des richesses accumulées par les milliardaires, du versement record de presque 100 milliards de dividendes par le CAC 40 en 2023…

La progression de l’extrême-droite en France, en Europe et dans le monde est alarmante. Partout elle est climatosceptique, raciste et l’ennemie sociale des travailleurs et des travailleuses. Le mouvement syndical doit être un rempart clair sur le sujet, nous y participerons pleinement.

Agir contre l’extrême-droite, c’est aussi refuser le glissement vers la peur et la haine, c’est agir contre la xénophobie et le racisme. C’est se battre pour la régularisation des sans-papiers et contre l’Europe forteresse qui tue chaque jour. Dans ce cadre nous appelons à manifester massivement le dimanche 21 janvier contre la loi asile-immigration pour gagner la non-promulgation de cette loi comme nous avons manifesté dans plus de 40 villes le 14 janvier. Les suites de la mobilisation se préparent pour le 25 janvier et le 3 février pour le retrait complet de la loi.

Le contexte international est marqué par un retour alarmant des guerres. L’Union syndicale Solidaires continue de soutenir les syndicats et la population ukrainienne contre l’invasion russe. Nous demandons à la France et à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour un cessez le feu immédiat à Gaza, où un génocide est en cours, pour obtenir la libération immédiate des otages et des prisonnier.res et plus généralement établir une paix durable qui ne peut passer que par la fin de l’occupation coloniale et de l’apartheid en Palestine.

Aujourd’hui, la priorité est de gagner un autre partage des richesses. Des luttes sectorielles ou dans des entreprises pour les salaires sont partout en cours sur le territoire, nous appelons à les amplifier, et à les renforcer dans l’unité syndicale là où c’est possible!  Pour Solidaires il faut une hausse générale des salaires avec une augmentation de 400 euros par mois et le SMIC à 1700 euros net, l’indexation des salaires sur l’inflation, l’égalité des salaires femmes/hommes. Pour favoriser le partage et la prise en compte de l’écologie, nous revendiquons une limitation de l’échelle des salaires de 1 à 5 dans les entreprises et les administrations. Solidaires va proposer aux autres organisations syndicales d’agir unitairement dans ce sens.

L’urgence écologique qui touche en premier lieu les plus pauvres, impose des économies d’énergies massives, des investissements dans l’isolation et les transports publics, des changements majeurs dans les modes de production et de consommation. L’Alliance Écologique et Sociale à laquelle participe activement Solidaires se mobilise en ce sens et se bat notamment pour le fret ferroviaire.

Solidaires exige l’arrêt des poursuites et l’amnistie pour les réprimé.es des mouvements sociaux et des quartiers populaires. Elle apporte son soutien aux condamnés suite à la lutte contre les méga bassines, en particulier à Sainte-Soline. Leur répression ne stoppera pas nos luttes!

Pour gagner la lutte pour l’égalité femmes hommes au travail et dans la société, pour en finir avec l’impunité  et  les violences sexistes et sexuelles, nous construisons dans l’unité la grève féministe du 8 mars, qui doit s’amplifier dans tous les secteurs !

La lutte contre le racisme est un aspect central de notre syndicalisme et, ces derniers mois, la question du racisme systémique a été remise en avant. Toute une partie de l’échiquier politique et médiatique tient aujourd’hui ouvertement des propos et des projets racistes et xénophobes. La situation internationale est aussi instrumentalisée, provoquant une forte augmentation du racisme contre les personnes musulman.es ou considérées comme telles, et de l’antisémitisme. Nous devons combattre toutes ces formes de racisme sur nos lieux de travail et dans toute la société.

Nous invitons les travailleuses et travailleurs à défendre leurs droits et à s’organiser pour agir et créer le rapport de force pour gagner de nouveaux droits et imposer un autre avenir : nos syndicats sont les outils pour y parvenir.

Le 9e congrès de l’Union syndicale Solidaires à Toulouse-Labège se tiendra du 22 au 25 avril 2024. Il sera l’occasion de fêter nos 25 ans et de discuter de nos orientations, de notre fonctionnement et de déterminer nos priorités pour les 3 ans à venir.

 

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