En complément de notre article et reportage (lire : http://syndicollectif.fr/?p=27061) sur la mobilisation ayant permis une victoire au tribunal de Paris, contre des actes de violence dans un syndicat, nous publions l’intervention complète d’une militante de RESYFEM (Réseau syndical féministe,notamment contre les VSS) résumant les revendications.
- Contact RESYFEM (Réseau intersyndical féministe contre les VSS): resyfem@riseup.netyfem.net
« Je prends la parole au nom de Resyfem, réseau syndicaliste féministe. Nous sommes des syndicalistes de différentes OS qui luttons contre les violences sexistes et sexuelles commises dans nos orga et qui empêchent les femmes de militer dans les syndicats.
Nous apportons tout notre soutien syndicalo-féministe à notre camarade Christine, qui devait être jugée à partir d’aujourd’hui pour diffamation.
Ce procès en diffamation intenté par Régis Viceili était une première dans l’histoire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein des syndicats : une procédure-bâillon qui visait à faire taire, et à punir celles qui ont parlé, celles qui dénoncent haut et fort les violences patriarcales.
Avec ce type de procès, les hommes qui commettent des violences sexistes se font passer pour les victimes !
C’est avec un grand soulagement et un sentiment de victoire que nous avons accueilli le désistement de Régis Viceili.
Bravo à Christine d’avoir tenue toutes ces années face à la menace d’une condamnation en justice pour avoir porté la voix d’une lutte féministe syndicale collective.
Bravo à toutes celles et ceux qui à la CGT comme dans tous les syndicats s’accrochent pour ne pas céder de terrain à tous ceux, qui par leur pratique syndicale autoritaire, viriliste et menaçante, perpétuent les méthodes de « l’ex » plaignant.
Pour les femmes syndicalistes qui révèlent des violences sexistes et sexuelles subies en interne, la lutte et sa visibilité ne font que commencer !
Cette procédure violente, qui prend fin avec ce desistement, est le reflet du backlash masculiniste actuel, avec une multiplication des procès en diffamation contre les victimes de violences sexuelles et leurs soutiens quand elles prennent la parole publiquement, qu’elles nomment les violences et veulent obtenir réparation.
Toutes les organisations syndicales sont confrontées aujourd’hui à leur responsabilité pour prévenir ces violences et protéger les camarades victimes.
Nous appelons fermement toutes les organisations syndicales à combattre sérieusement les violences sexistes et sexuelles en leur sein, et à protéger les lanceuses d’alerte comme Christine.
Resyfem revendique plus largement que toutes les OS :
- Mettent en place des mesures immédiates de protection des victimes lorsqu’elles révèlent des VSS subies en interne ;
- La prise en charge par les OS des frais de justice et des frais de santé des victimes et de leurs soutiens, qui sont la conséquence des violences ;
- Le dé-mandatement à titre conservatoire des syndicalistes mis en cause et des mesures pouvant aller jusqu’à leur exclusion ;
- Renforcer l’inter-orga pour empêcher l’itinérance des agresseurs d’une OS à l’autre mais aussi accompagner les victimes dans l’ensemble de leur parcours de réparation.
Idée de chanson pour la fin : « Christine…, on est là, on est là, même si Vicieli veut pas, nous on est là ! Pour la lutte syndicale et la fin du procès pénal, même si Vicieli veut pas nous on est là !«










