Ce n’est pas dans la presse CGT que l’on trouve les informations ci-dessous, mais sur le site du PRCF (Pôle pour la renaissance communiste en France). En tout cas, la FSM sert à l’évidence de substitut (imaginaire?) à une orientation qui semble manquer. La préparation du prochain congrès confédéral CGT est marquée par ces prises de position.
La CGT commerce rejoint la Fédération Syndicale Mondiale, la CGT 94 critique la CES
En même temps qu’un communiqué issu d’obscurs circuits de la confédération CGT se permettait un amalgame odieux entre travailleurs et syndicalistes partisans du FREXIT et la nauséabonde extrême droite qui – il ne faut jamais l’oublier – est en réalité contre la sortie de l’UE et de l’euro (voir les déclarations et le programme de Le Pen à ce sujet), la critique et la défiance vis à vis des instances telles que la CES intégrées à la machine à broyer qu’est l’Union Europenne montent de toutes parts dans la CGT. En témoigne la spectaculaire prise de position de la fédération CGT du Commerce et des services qui a décidé de rejoindre la FSM. Et l’annonce de l’une des plus grosses union départementale, celle du Val de Marne, qui réuni en congrès critique vertement la CES et annonce son intention d’étudier la possibilité de rejoindre elle aussi la solidarité du syndicalisme de classe et de masse avec la Fédération Syndicale Mondiale.
La fédération CGT du Commerce et des services rejoint la FSM
La Fédération CGT du Commerce et des Services tenait son 15ème congrès à Reims du 19 au 23 mars. A l’issue de ses travaux, les délégué.e.s de la Fédération ont décidé de s’affilier à la Fédération syndicale mondiale (FSM-WFTU)
Les congressistes, représentant les 45.000 adhérent.e.s des syndicats de la Fédération, ont voté à la quasi unanimité un mandat pour la nouvelle direction fédérale. Elle doit entamer les démarche d’adhésion officielle à la Fédération Syndicale Mondiale.
Pour la CGT, une nouvelle fédération professionnelle quitte la Confédération Syndicale Internationale et la Confédération Européenne des Syndicats (réformiste) pour la Fédération Syndicale Mondiale.
Ainsi elle rejoint la Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT et Fédération nationale des industries chimiques CGT (ré-adhésion en 2014), ainsi que des syndicats de base et l’Union départementale des Bouches-du-Rhône
Congrès de la CGT 94 : critique de la CES, et mouvement vers la Fédération Syndicale Mondiale
Le 20ème congrès de l’Union départementale des syndicats et des sections syndicales du Val-de-Marne c’est tenu en novembre 2017 à Villejuif. Dans son rapport, l’UD dresse un bilan sombre de la Confédération syndicale internationale et de sa branche européenne (Confédération européenne des syndicats)
Voilà ce que dit le secrétaire général de l’UD CGT du Val-de-Marne Cédric Quintin dans son rapport :
Après un retour historique sur la Commune de Paris de 1871, la révolution socialiste d’Octobre 1917, le Front populaire de 1936 … le dirigeant de la CGT a dressé un bilan dramatique de la situation politique, sociale du monde. Il dresse un constat sévère sur les incapacités de la Confédération syndicale internationale et de sa branche européenne (Confédération européenne des syndicats) et souhaite un rapprochement avec la Fédération Syndicale Mondiale, notamment l’affiliation de l’UD à la FSM :
Extrait du discours :
” C’est autour de ces enjeux cruciaux que nous avons tenu en juin dernier une importante rencontre sur deux jours en présence d’une cinquantaine de camarades, d’un représentant du syndicat Grec PAME (affilié à la FSM) avec qui nous venons d’ouvrir une nouvelle coopération syndicale, en présence également de la confédération, ainsi qu’en présence de Jean-Pierre PAGE, ancien secrétaire général de l’UD de 79 à 92 et ancien responsable du secteur international de la Cgt.
Sans concession ni langue de bois, un constat sévère mais implacable s’en est dégagé. D’abord sur l’illisibilité, l’absence de volonté, le manque de solidarité et de coordination des luttes de la part de la CES et de la CSI (confédération syndicale européenne et confédération syndicale mondiale) auxquelles la Cgt est affiliée depuis la fin des années 90. Davantage qu’un simple constat, nous avons vérifié et souligné à cette occasion combien ces organisations syndicales européennes et internationales étaient encore engluées dans l’accompagnement du capitalisme mondialisé, dans le lobbying, dans le syndicalisme professionnel et institutionnel, dans la compromission et l’impuissance. Dans l’ostracisme également et l’arrogance vis-à-vis de la fédération syndicale mondiale comptabilisant pourtant près de 100 millions d’adhérents à travers le monde.
La FSM, loin d’être à son tour exempte de critiques ou d’insuffisances, mais qui au moins se revendique et continue d’agir en syndicat résolument anti capitaliste et anti impérialiste, ce qui est, entre nous, bien plus conforme à notre histoire, nos repères et nos orientations que le syndicalisme de renoncement et de gestion de la misère qu’incarnent malheureusement, la CES ou la CSI.
Au sortir de cette rencontre départementale, nous avons donc décidé, chers-es camarades, de faire monter l’exigence au sein de la Cgt de dresser un inventaire, un bilan collectif de nos affiliations dans ces organisations, 20 ans après y avoir adhéré. Demande partagée par d’autres organisations de la Cgt dans l’attente du 52ème congrès confédéral.
Une seconde proposition a émergé à cette occasion et depuis cette rencontre de juin. Celle d’examiner notre affiliation, en tant qu’UD, à la FSM puisque les statuts de cette dernière, comme ceux de la CSI, nous y autorisent et que c’est déjà le cas pour plusieurs organisations syndicales internationales, ainsi que plusieurs syndicats, UL ou fédérations de la Cgt. Parmi-eux citons les fédérations de l’agroalimentaire et de la chimie, le syndicat de l’Energie Paris ou les Cheminots de Versailles. Je ne peux malheureusement développer davantage le sujet puisque nous avons décidé d’organiser très prochainement un important comité général sur le sujet.
Néanmoins, nous ne souhaitons prendre personne par surprise ni tergiverser sur la direction que nous entendons proposer et débattre tous ensemble.
De quoi, honnêtement et objectivement, avons-nous besoin comme solidarité internationaliste en Europe et dans le monde pour mener nos combats jusqu’à la victoire ?
C’est au fond la seule question qui vaille et qui doit nous animer aujourd’hui ! Nous ne sommes pas dans l’incantation ou la nostalgie d’une époque révolue. Nous voulons débattre, nous souhaitons un état des lieux et un bilan syndical international honnête. Nous sommes insatisfaits et constatons aujourd’hui l’impuissance et l’éclatement du paysage syndical international qui entrave lourdement son action et sa résistance face à l’international patronal et au monde de la finance. De notre point de vue, la Cgt doit être davantage actrice et à l’initiative de cette refondation internationale du syndicalisme dans un sens plus combatif, plus revendicatif et solidaire. En toute modestie et respectueuse des histoires des spécificités de chacun, sans arrogance ni ingérence, la Cgt doit entraîner et convaincre les autres organisations syndicales à venir plus nombreuses sur le chemin de la lutte, de la confrontation, du rapport des forces et non dériver, se diluer dans des alliances et coalitions sans queue ni tête et en totale incompatibilité avec nos orientations et notre histoire.”