Ci-dessous les réactions syndicales aux mesures annoncées par E. Macron jeudi 12 mars 2020.
Coronavirus: L’urgence, répondre à la crise sanitaire
Lors de son intervention télévisée, le Président de la République a solennellement réclamé l’unité nationale face à l’épidémie de coronavirus. La CFDT s’inscrit dans cette nécessité qui s’impose à tous face à une crise inédite par sa nature et son ampleur.
Elle soutient les mesures destinées à protéger la santé des Français et notamment celle des plus vulnérables.
Il convient désormais de faire preuve de solidarité et de prendre les mesures nécessaires pour soutenir des pans entiers de notre économie qui sont fragilisés et sauvegarder les emplois. Il convient de permettre aux personnels de santé de faire face à cette crise sanitaire en leur donnant tous les moyens d’agir. Il convient de ne pas laisser les travailleurs seuls face à cette crise en activant tous les leviers leur permettant d’affronter financièrement cette épreuve. La CFDT demande que le gouvernement renonce à l’application des règles d’assurance chômage au 1er avril.
La CFDT salue la décision de reporter de deux mois la fin de la trêve hivernale permettant ainsi de maintenir des places d’hébergement pour les sans-abris durant cette période et d’interdire les expulsions des personnes les plus précaires de leur logement.
La CFDT s’inscrira dans l’ensemble des travaux qui permettront de répondre à ces priorités. Le seul dossier qui nécessite toute notre mobilisation est celui de la crise sanitaire que nous traversons.
C’est le sens de la participation de la CFDT à la réunion qui se tient aujourd’hui au ministère du Travail. À situation exceptionnelle, dispositions exceptionnelles. La CFDT demande que toute l’attention des décisions politiques soit tournée vers ces objectifs.
Pas d’unité nationale sans liberté d’expression !
La CGT dénonce l’arrestation plus qu’arbitraire de la porte-parole d’ATTAC à Paris il y a quelques heures pour sa participation à l’action DémasquonsMacron.
Dans une séquence politique et sanitaire exceptionnelle, il est juste incompréhensible d’agir de la sorte.
La liberté d’expression est un droit suprême, tout comme par ailleurs le droit à la santé, elle ne peut être balayée de telle manière.
Nous exigeons la libération immédiate des militants associatifs arrêtés et demandons avec la plus grande solennité le respect de notre démocratie.
Parler d’unité nationale et ne plus respecter les droits constitutionnels révèle pour le moins un gouvernement ne sachant plus trop comment faire face aux priorités du moment.
La CGT ne transigera jamais avec le respect des libertés syndicales, le droit d’expression ou de manifestation.
Montreuil, le 13 mars 2020.
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Coronavirus : le service public est essentiel
Le Président de la République a annoncé des mesures pour endiguer la propagation du coronavirus dans ce qu’il a qualifié être la plus grave crise sanitaire depuis un siècle. La plus forte est la fermeture de toutes les crèches, écoles, établissements scolaires et universités à partir de lundi prochain.
Cette décision nécessaire était inéluctable. Elle met fin à une certaine cacophonie de mesures disparates et permet à ce stade une protection pour tous les personnels des écoles en première ligne avec les enfants.
Les fonctionnaires de l’école publique, les personnels soignants, comme l’ensemble des agents des services publics auront à cœur d’accompagner au mieux les usagers. Les enseignant-es et tous les personnels de l’éducation, soucieux-ses des besoins des élèves, mettront tout en œuvre pour être en soutien aux jeunes, à leur famille, dont certaines vont être en difficulté voire très en difficulté dans cette période.
Cela ne saurait se traduire par des injonctions impraticables. La nécessaire continuité du service public ne pourra être mise en œuvre qu’avec les outils et moyens mis à disposition des agents, dans le respect de leurs droits et avec la volonté de les protéger des risques.
Le chef de l’État a loué dans son discours le système de santé français et affirmé l’importance de son système de protection sociale.
La FSU ne peut qu’y souscrire et saura le lui rappeler quand il s’agira de les défendre et de les renforcer.
Cette crise est l’occasion de réaffirmer l’importance de notre service public d’éducation et d’une manière générale de l’ensemble des services publics, dans leur rôle d’amortisseur des effets des crises, qu’elles soient économiques, écologiques ou sanitaires. L’occasion de réaffirmer qu’ils sont, non pas un coût pour la société, mais d’abord une richesse, un investissement et un outil permanent de solidarité.
Les Lilas, le 13 mars 2020
Le coronavirus et le capitalisme : deux épidémies à combattre
Le coronavirus est une menace et un danger et chacun-e en prend la mesure au fur et à mesure de la propagation du virus de par le monde.
Mais il est légitime d’interroger la réaction d’Emmanuel Macron ce jeudi 12 mars.
Il décrète donc la fermeture des Écoles, de la maternelle à l’université couvrant de ridicule JM Blanquer qui avait dit exactement le contraire le jour même. L’enjeu pour les personnels est bien de leur garantir le risque minimum, dans le cadre du respect de leurs droits. Et pour les familles de pouvoir s’occuper de leurs enfants et qu’ils ne soient pas laissé-es pour compte et traité-es de façon inégale.
Les personnels de la santé, dans les hôpitaux notamment, sont particulièrement exposé-es. Alors que depuis des mois les personnels hospitaliers sont en grève et en mobilisation pour réclamer des moyens, sans vergogne, Macron leur a enfin rendu hommage lors de son allocution. Il cherhce à s’acheter une conscience de gauche par de belles paroles sur l’importance vitale des services publics alors même que son gouvernement a systématiquement poursuivi la casse de ces services. En terme de disruption, on atteint des paroxysmes. En terme de ridicule aussi.
Poursuivant une soudaine «conversion anti-capitaliste», Macron a également annoncé que des mesures seraient prises pour les salarié-es susceptibles de perdre leur salaire du fait des impacts du virus sur l’activité économique du pays.Très bien, mais il est impératif que cela ne se fasse pas au prix de futures politiques
« d’austérité » dont les victimes sont toujours les salarié-es, femmes et précaires en tête. Macron a aussi annoncé le report de deux mois de la fin de la trêve hivernale. Fabuleux, les associations comme le Dal le réclament depuis des années, Macron le fait… quand il n’a pas le choix. Il démontre bien que les mesures sociales sont essentielles et nécessaire dans une société où chacun-e est soudain confronté à une menace. Si Macron fait mine d’introduire un peu plus d’égalité dans une société de plus en plus inégalitaire du fait de ses politiques, nous ne sommes pas dupes.
Quant aux libertés, on peut à juste titre penser qu’elles sont menacées : après avoir annoncé sa volonté de
« limiter au maximum les manifestations », les rassemblements de plus de 100 personnes sont aujourd’hui interdits. Personne ne niera la nécessité de prendre des mesures pour limiter la contagion. Néanmoins, après là aussi des mois de répressions multiformes de la contestation sociale, les critères des contours de ces mesures, et le rôle et la responsabilité des préfectures en la matière sont plus que flou.
Que Macron ne s’y trompe pas, nous continuerons à lutter contre sa réforme des retraites, quel que soit le temps de latence que prendra le traitement de l’épidémie. Dans cette période de crise sanitaire, nous exigeons la suspension immédiate du processus législatif sur les retraites pendant la période, comme nous l’avons affirmé avec l’intersyndicale dès le 10 mars.
Lutte contre le coronavirus ou régressions sociales, ce n’est pas une alternative. Nous continuerons à combattre les politiques régressives : réforme de l’assurance chômage, réforme des retraites…et à refuser la répression et les violences policières.
Nous demandons le même déploiement de moyens pour faire face à l’urgence sociale et écologique.
Ni coronavirus, ni union sacrée, la lutte continue contre tout ce qui détruit nos existences. Solidarité avec les victimes du coronavirus, solidarité avec toutes celles et ceux que ce système attaque ; indéfectiblement.
La lutte ne s’arrêtera pas avec la maladie. Nos combats pour un monde où la solidarité, la protection sociale et les services publics sont les meilleurs remparts contre les fléaux et l’injustice, sont plus que jamais légitimes.
Le 13 mars 2020.