Réactions syndicales au discours de G. Attal

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Le Premier ministre Gabriel Attal a fait le 30 janvier son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Voici les réactions syndicales.

Discours de politique générale du Premier ministre : vers de nouveaux reculs sociaux !

FO a pris connaissance du discours de politique générale du Premier ministre. Loin de défendre notre modèle social « protecteur et pourtant envié partout dans le monde », les annonces d’aujourd’hui sont porteuses de reculs sociaux particulièrement inquiétants.

Quand le Premier ministre indique vouloir réformer le droit du travail et favoriser les négociations entreprise par entreprise, pour FO, comment ne pas comprendre une nouvelle remise en question du Code du travail et une remise en question du rôle des branches ?

Quand le Premier ministre dit simplification des normes pour les entreprises, comment ne pas entendre déréglementation à tous les niveaux ?

Quand le Premier ministre dit « deSmicardisation », cela sous-entend la remise en question du Smic et de ses règles de revalorisation, mais cela ne signifie pas augmentation générale des rémunérations, ni remise en place de l’échelle mobile des salaires.

Quand le Premier ministre dit maîtrise des dépenses sous les 3% de déficit public, FO entend austérité salariale et nouvelles coupes budgétaires dans les services publics.

Quand le Premier ministre annonce la suppression de l’allocation de solidarité spécifique et sa volonté d’aller plus loin sur l’assurance chômage, comment ne pas traduire cela par de nouvelles atteintes aux droits des chômeurs ?

Pour défendre nos droits et nos conquêtes sociales, FO sera au rendez-vous ! Force Ouvrière portera en tous lieux ses revendications pour défendre et améliorer les droits des travailleurs.

 

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UN DISCOURS ANTI SOCIAL, ULTRA LIBÉRAL ET AUTORITAIRE 

Le discours de politique générale à l’Assemblée Nationale  de G. Attal renforce une politique libérale, dure et autoritaire qui ne cède aucune place à une quelconque remise en cause des effets délétères de 7 années de politique Macron. 

Si le 1er ministre « voit  une société qui se perd quand elle doute d’elle-même  et de ses capacités », il omet d’en nommer les causes. 

S’il voit les crises qui s’enchaînent et assure y répondre méthodiquement, il omet le fait générateur, et pire, enlise sa politique générale libérale dans un mythe de sauveur, de reconquête de la souveraineté de la France,  en faisant la part belle aux idées d’extrême-droite dont le gouvernement cherche à conquérir les voix.

Réarmer et réinstaurer respect et autorité sont les mots qui prévalent à toute action du gouvernement qu’elle soit “sociale”, éducative, écologique. Il répond aux soi-disant aspirations de la jeunesse par des mesures qui s’inspirent de politiques archaïques avec le retour de l’uniforme à l’école, la mise en place de travaux d’intérêt éducatif pour les mineur·es de moins de 16 ans .La réforme de l’école est annoncée d’ici mars, sur la base du” respect de l’autorité”, sanctions à l’appui , et de la mise en place de groupes de niveaux. Le SNU est généralisé.

Le gouvernement annonce libérer le travail, libérer les entreprises, simplifier les normes. Un vieux discours en soi..

Le travail est glorifié, les “inactifs’ sont pourfendus (il faut combattre “les trappes à inactivité”). Le 1er Ministre  parle de déverrouiller le travail avec la semaine de 4 jours sans RTT (et l’Etat devra montrer l’exemple) , le Compte Epargne Temps “universel “ qui permettrait de travailler plus à un moment de la vie et moins à d’autres”. On est loin d’un réel partage du temps de travail sans perte de salaires !

Les mains libres seront données aux entreprises avec une nouvelle réforme du droit du travail (négociations directement  entreprise par entreprise), tandis qu’un complément de la réforme assurance chômage est attendu pour les seniors.

Attal se félicite des réformes ignobles, racistes que sont les lois immigration, le pacte asile et immigration  et annonce la réforme de l’AME, considérant qu’elles protègent notre pays.

Son discours divise la société un peu plus en mettant dos à dos celle qui travaille, avec des valeurs de mérite, d’efforts et de volonté d’entreprendre à celle qui est en privée ! 

Pour Solidaires, considérer aller plus vite et plus loin dans des réformes qui affectent les solidarités, le modèle social, qui réduit les inégalités, ne répond ni aux crises sociales, ni aux attentes profondes. 

Si le discours alloué aux services publics se voulait rassurant et fédérateur, on déchante vite avec l’annonce du mérite intégré dans la rémunération des fonctionnaires et une réforme de la fonction publique au début du second semestre. 

Sur les enjeux climatiques et la transition écologique, l’action du gouvernement repose sur une fausse vérité : S’il loue la baisse des GES depuis 2017 comme jamais auparavant (grâce à la primauté absolue donnée au nucléaire ), il en oublie la cause : un effet majeur et marquant d’un confinement mondial face à la Covid, et en rien un impact d’une quelconque planification écologique (tellement insuffisante), née bien plus tard et dont les bienfaits restent à vérifier.

Conclusion: 

Toujours pas d’annonces concrètes sur  les nécessaires revalorisations salariales (tout juste une ébauche sur les bas salaires et un début pour les infirmières scolaires..), rien de substantiel sur une agriculture qui respecte les paysan-nes et l’environnement.

Concernant le logement,  on annonce un” choc d’offre” notamment en simplifiant les normes (30 000 logements annoncés) : mais quel effort budgétaire de l’Etat puisque le 1er ministre annonce dans le même temps des baisses d’impôts et des économies budgétaires ?

Par contre c’est la confirmation des politiques qui culpabilisent les plus précaires généralisation des 15h pour le RSA, suppression de l’allocation spécifique de solidarité pour les chômeurs en fin de droit, réforme de l’AME, internat pour les petits délinquants..

Lancé dans une course électoraliste qui fait la part belle aux idées d’extrême droite, ce gouvernement n’a toujours pas pris la mesure de l’attente des travailleurs et travailleurs, des paysan-nes, chômeur-euses, étudiant-es… et la situation de précarité qui se généralise après des années de politiques libérales.

Glorifier les profs, l’hôpital, ou les mères célibataires etc ne suffit plus à masquer la réalité de cette politique. 

Solidaires appelle à  se mobiliser dans les entreprises, les administrations, la rue, pour faire entendre l’impératif d’un changement radical pour vivre et non survivre !

30 janvier 2024.

 

 

1200px-Logo-cgt-250x318Discours de politique générale : une fuite en avant libérale

Le discours de politique générale du Premier Ministre confirme la fuite en avant libérale d’Emmanuel Macron maintenant teintée, notamment depuis le vote de la loi asile et immigration, des valeurs et mesures de l’Extrême droite.

Gabriel Attal n’a apporté aucune réponse concrète sur la préoccupation majeure des salarié·es : le niveau des salaires et des pensions largement insuffisants pour permettre à tous·tes salarié·es et retraité·es de bien vivre de leur travail.

Quand il prétend vouloir « désmicardiser la France », il a surtout en tête de mettre à bas le système d’indexation du Smic, seul niveau de salaire protégé par la loi qui prévoit son augmentation automatique avec l’inflation. Pour la CGT, il faut, au contraire, maintenir ce mécanisme d’indexation automatique et même l’étendre à tous les salaires.

Le Premier Ministre annonce, également, la nouvelle attaque contre le Code du Travail et la négociation des branches pour favoriser plus encore le dumping social et la disparition des garanties collectives. Il répond, en cela, parfaitement aux exigences du patronat qui veut avoir les mains libres dans les entreprises sur tous les sujets. Il faut arrêter les doubles discours : ce n’est pas possible de prétendre désmicardiser la France tout en préparant des réformes qui vont massivement baisser les salaires.

Ce discours de politique générale n’exprime aucune considération pour les services publics ; pas de moyens nouveaux pour répondre aux besoins de la population. Il n’a qu’une idée fixe : débureaucratiser ! C’est particulièrement le cas pour le secteur de la santé dont la situation est alarmante. La CGT réaffirme, par ailleurs, son opposition à une réforme de l’AME ; en rupture avec nos valeurs de solidarité et de droits humains.

Dans le cadre imposé par le président lors de ses discours du 16 janvier et à Davos, Gabriel Attal confirme la stigmatisation des plus précaires. Il annonce, ainsi, la suppression de l’allocation spécifique de solidarité : ce ne sont pas moins de 250 000 personnes et leurs familles qui seront encore plus poussées vers la pauvreté (chiffres LFSS 2024 : 246 000 bénéficiaires pour 1,65 milliard d’euros, soit une moyenne de 558 euros par mois).

Pour les seniors, c’est la triple peine, après l’allongement de l’âge de départ à la retraite puis le raccourcissement de la durée d’indemnisation du chômage, la suppression de l’ASS s’attaque à la possibilité de valider leurs trimestres et va pousser nos aîné·es vers une extrême précarité.

Les mesures annoncées sur le logement ne vont qu’accentuer une crise qui touche, encore une fois, les plus précaires. Les modifications des quotas SRU par l’intégration des logements locatifs intermédiaires vont entrainer un rétrécissement de l’offre et exonérer les communes qui n’appliquent pas la loi.

Pour la CGT, tous les signaux d’alerte sont allumés. Si le Premier Ministre et son gouvernement persistent dans cette logique de division de la population et de régression des droits des travailleurs et travailleuses, toute la CGT se mobilisera.

Montreuil, le 31 janvier 2024

 

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