Syndicalisme et lutte contre l’antisémitisme

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Nous publions ci-dessous les communiqués, prises de position ou interview des organisations syndicales CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA et Solidaires (ou leurs responsables), à propos de la lutte contre l’antisémitisme et les initiatives qui l’accompagnent. Ces positions ont été rédigées ou exprimées à des dates différentes dans le contexte actuel. Nous y ajoutons une déclaration commune des syndicats de Seine Saint-Denis (93), après les manifestations du dimanche 12 novembre 2023. 

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Antisémitisme : La CFDT appelle à participer à la marche citoyenne du 12 novembre

Publié le 08/11/2023
Par La commission exécutive de la CFDT

La résurgence et l’exacerbation de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre sont insupportables. La CFDT a condamné l’attaque terroriste du Hamas tout comme les bombardements de Gaza. Le risque est grand de transposition du conflit dans notre pays, qui compte les plus fortes communautés juive et musulmane d’Europe. Il faut tout faire pour s’y opposer.

La CFDT ne peut admettre que des juifs soient visés parce que juifs et se sentent menacés et agressés, comme elle ne l’admettra jamais pour quiconque quelle que soit sa religion. Malheureusement, plus de 1000 actes antisémites ont été recensés récemment. La CFDT condamne fermement cette recrudescence de haine envers des citoyens pris pour cibles du fait de leur croyance.

La CFDT s’est toujours soulevée contre l’antisémitisme et toutes les formes de discriminations et de ségrégation de populations en raison de leur religion ou de leur origine. Elle continuera de se battre contre tous les fondamentalismes et tous les extrémismes, notamment l’extrême droite qui, fidèle à son histoire, fonde son action politique sur le rejet des différences. Dans cette période de crispation et de fracturation de la société, nous appelons à l’apaisement et à la concorde.

La CFDT invite l’ensemble des citoyens à participer à la marche contre l’antisémitisme à l’appel du Président du Sénat et de la Présidente de l’Assemblée nationale le dimanche 12 novembre. Elle le fait en tant qu’organisation syndicale, à bonne distance de tout parti politique et en dénonçant la volonté de participation des partis d’extrême droite. La CFDT, à travers cet appel, manifeste son attachement à la paix et aux principes qui fondent la République : la liberté, l’égalité et la fraternité.

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Rien ne justifie ou n’excuse jamais l’antisémitisme

Publié le 10 nov. 2023
Intervention de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT lors de la commémoration de la nuit de cristal organisée par le RAAR (réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes) au gymnase Japy le 9 novembre 2023.
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Sophie Binet Rassemblement 9 Novembre ©Soufyane Kastali - Réseau Euromed France (tous droits réservés)

Discours de Sophie Binet prononcé lors d’un rassemblement à l’initiative du Réseau d’Action contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), en hommage aux victimes de la nuit de cristal, lors de laquelle 70 000 juifs ont été raflés et des centaines assassinés, et qui a marqué le début de la Shoah et de l’extermination de 6 millions de personnes juives,

Nous tenons à exprimer toute la solidarité de la CGT avec la communauté juive de France victime d’actes antisémites en forte augmentation, ayant parfois de la famille en Israël victime des attaques du Hamas, et ne se sentant au final en sécurité nulle part.

  • Non, la communauté juive n’est pas responsable de la politique de l’Etat d’Israël
  • Non, rien ne justifie ou n’excuse jamais l’antisémitisme
  • Non, critiquer la politique de l’Etat d’Israël, défendre les droits des palestiniens ce n’est pas être antisémite
  • Oui, il est nécessaire d’identifier l’antisémitisme, cette forme particulière de racisme et de mener des actions spécifiques pour la dénoncer.
  • Oui, nous avons beaucoup à progresser sur le sujet, y compris au sein du mouvement ouvrier qui a lui aussi longtemps – et encore aujourd’hui – toléré ou minimisé l’antisémitisme.

Merci au RAAR pour le travail qu’il nous aide à réaliser avec la campagne contre « l’extrême droite, le racisme et l’antisémitisme » que nous avons lancée ensemble le 5 octobre dernier lors d’une journée organisée dans le patio de la CGT rassemblant 450 militantes et militants.

L’histoire de l’antisémitisme est intimement liée à l’histoire de France et à l’histoire de l’occident.

Cette histoire, elle coule aussi en partie dans les veines de la CGT qui a été dirigée pendant 40 ans par d’anciens déportés, de Georges Seguy à Henri Krasucki, juif, polonais, résistant, déporté à 18 ans à Auschwitz.

En disant que cette histoire est liée à l’histoire de France, c’est parce que nous avons d’abord, nous, français·e, à faire notre autocritique sur cette question alors que la shoah a été amplifiée par la collaboration de la France. Et c’est ce qui m’échappe dans la manifestation de dimanche.

Comment l’extrême droite et les fils spirituels de ceux qui ont déporté 6 millions de juifs peuvent-ils être acceptés dans des défilés contre l’antisémitisme ? 

Henri Krasucki mettait en garde et enjoignait à « ne pas jouer à des jeux politiciens autour de la grave question du racisme et de l’antisémitisme ».

Et c’est exactement le problème aujourd’hui.

Ce message simple semble pourtant malheureusement si compliqué aujourd’hui.

Nous avons besoin d’avoir une classe politique qui soit capable de

  • Condamner clairement le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens et appeler à la libération immédiate des 220 otages
  • Condamner tout aussi clairement les bombardements de Gaza qui ont déjà fait 10 000 morts palestiniens dont 5000 enfants et demander un cesser le feu immédiat sans condition.
  • Condamner avec autant de force l’antisémitisme en cessant de le justifier par la question du conflit israélo palestinien, le racisme et l’islamophobie en rappelant sans cesse que ces questions sont au cœur des idéologies d’extrême droite et qu’il est donc de notre responsabilité de maintenir et renforcer un cordon sanitaire Républicain pour empêcher le gravissime processus de banalisation du rassemblement national qui est à l’œuvre.

Dans la période troublée, anxiogène et violente que nous vivons, nous avons besoin de trouver le moyen de sortir de cette terrible polarisation du débat public.

Nous avons besoin d’avoir des phares, des boussoles, équilibrées qui savent donner le cap.

Le RAAR, la LDH et toutes celles et ceux qui s’expriment ici ce soir y contribuent. 

La lutte contre l’antisémitisme ne doit pas faiblir

https://youtu.be/7bC3IhPC5dU?si=w1CUxmb7rXtpvpn8

 

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 Non au racisme et à l’antisémitisme

FO réaffirme qu’il combat toute forme de racisme, xénophobie, sexisme et toute idéologie de rejet de l’autre.

FO réaffirme son attachement à la République une et indivisible et aux principes républicains de Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité et Universalité, garants de l’égalité en droits.

FO réclame toujours un cessez le feu immédiat et la libération de tous les otages.

La confédération soutient les camarades qui manifestent et se rassemblent pour la République et contre l’antisémitisme contre toute forme de racisme ainsi que toute idéologie de rejet de l’autre et pour le cessez de feu immédiat.

 FSU

La FSU exprime son indignation face à la multiplication des actes antisémites de ces dernières semaines. Notre histoire a fait la tragique démonstration de ce que la haine des juifs et de ceux qui sont présumés tels, peut produire d’horreurs, de crimes et de souffrances. Elle ne peut jamais, en aucune circonstance et sous aucun prétexte, être minimisée ou banalisée.

L’extrême droite, de par son histoire et ses prises de position, est disqualifiée pour participer de ce combat. Les discours antisémites ont des sources plurielles. Toutefois, à la faveur de la triste actualité, les instrumentalisations du conflit israélo-palestinien sont propices aux messages de haine. Ceux ciblant les populations juives ne font évidemment pas exception et connaissent un regain. C’est d’autant plus indigne que ce sont précisément les mêmes idéaux de justice, de droit, de liberté, d’égalité, qui fondent la légitimité des revendications palestiniennes pour l’application des résolutions de l’ONU et qui imposent de lutter constamment contre l’antisémitisme et le racisme. Aucun groupe, aucune communauté, ne peut être tenu pour responsable des actes d’un gouvernement étranger. Du reste, l’amalgame fait entre antisémitisme et critique de la politique menée à l’État israélien est aussi scandaleux que dangereux.

La FSU continuera son combat de toujours contre le poison de l’antisémitisme. Elle appelle les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires à la protection des personnes susceptibles d’en être victimes, notamment parmi les personnels et usagers des services publics, qui garantissent à tous d’être également traités, sans distinction de genre, de nationalité, d’origine, de culture, de religion, de croyances ou d’opinion.

 

Bagnolet, le 6 novembre 2023

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L’UNSA redit non à l’antisémitisme et oui à la paix

Après le pogrom du 7 octobre, une vague antisémite a déferlé dans nos démocraties et en France. L’UNSA ne peut admettre que des juifs soient visés parce que juifs et se sentent menacés et agressés. Comme elle n’admettra jamais que les musulmans qui vivent en France puissent être assimilés aux barbares de l’organisation terroriste Hamas qui tue les civils y compris musulmans souvent premières victimes de l’islamisme radical.

L’UNSA appelle donc à marcher contre l’antisémitisme et pour la paix, dimanche 12 novembre et tous les jours.

Tous les jours, nous devons, en humanistes et universalistes, militer pour la République et ses promesses de paix, de justice et d’émancipation.

Tous les jours, nous devons manifester notre condamnation de la barbarie du Hamas et la façon dont il empêche les aspirations légitimes du peuple palestinien à disposer d’un État.

Tous les jours nous devons demander la libération des otages du 7 octobre.

Tous les jours, nous devons manifester notre désir de paix et de respect des vies civiles et des besoins humanitaires.

Ceux qui jouent avec le feu des haines ne rendent ni service à la Paix ni à la République et c’est le cas de personnalités à la gauche extrême qui sombrent dans un moment crucial.

L’extrême droite, faut-il le rappeler, n’a jamais été l’amie des juifs ni des musulmans et l’UNSA continuera à la combattre.

Marchons et manifestons tous les jours notre unité républicaine face aux porteurs de haine et de mort.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA

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Combattons l’antisémitisme partout, tout le temps

Sous prétexte du conflit Israelo-Palestinien, les actes antisémites se sont multipliés en France : inscriptions anti-juives, chants nazis dans le métro parisien ou agressions.

Les actes antisémites à l’encontre des personnes juives ou supposées comme telles ne sont pas acceptables ici comme ailleurs. L’extrême droite porte en elle l’antisémitisme et personne ne peut la croire quand elle se met à condamner ces actes lorsqu’on connaît son histoire.

Solidaires s’inscrit depuis toujours dans la lutte contre tous les racismes et les discriminations et dénonce fortement tous ces actes comme inadmissibles.

Solidaires réitère son engagement total contre toutes les haines, tous les racismes, toutes les discriminations.

  • Déclaration intersyndicale Seine Saint-Denis :

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