Vous avez dit « Conférence sociale » ?

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Les syndicats sont plus que dubitatifs après la Conférence sociale du lundi 16 octobre. Revue des premières réactions.

  • Vidéo de Marylise Léon :« Pas assez concret »

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https://youtu.be/3FyzDQ12P7E?si=5RhMxKdmrGDaASCe

 

 

1200px-Logo-cgt-250x318Une conférence sociale mais aucune mesure immédiate pour les salaires

Publié le 16 oct. 2023
Aujourd’hui s’est tenue au CESE la Conférence sociale sur les salaires, les carrières et l’emploi.

Pour la CGT, il s’agit d’une priorité alors que les salaires baissent en euros constants, que 50 % des salarié·es gagnent moins de de 2000 euros par mois et que la pauvreté explose. Des millions de personnes ne peuvent pas partir en vacances, remplir leur frigo ou payer des activités extra-scolaires à leurs enfants. Des millions de salarié·es voient leur pouvoir d’achat baisser et leurs qualifications niées. Des millions de salarié·es sont scotchées des années voire toute leur vie au Smic ou autour du Smic.

La CGT a donc présenté de nombreuses propositions. De manière unanime, les organisations syndicales ont demandé des mesures concrètes et contraignantes dans tous les domaines.

Las. Le gouvernement n’a annoncé aucune mesure concrète et immédiate. Pas d’augmentation générale de salaire, de conditionnalité des 200 milliards d’euros d’aides aux entreprises, de droits supplémentaires pour les salariés à temps partiels ou en contrats courts, ou de sanction pour les entreprises qui discriminent les femmes.

La pugnacité de la CGT et des organisations syndicales a néanmoins permis d’arracher quelques bougés :

  • Une négociation sera ouverte sur la question des temps partiels et des contrats courts dans le cadre de l’article L1 du Code du travail.
  • l’Index égalité salariale sera revu dans un délai de 18 mois, en lien avec la transposition de la directive sur la transparence salariale arrachée par les syndicats au niveau européen. Encore une fois, les femmes devront être patientes…
  • Une très timide pression est mise aux branches ayant des minima inférieurs au Smic avec la menace, d’ici à juin 2024, d’une remise en cause d’une toute petite partie de leurs exonérations de cotisations sociales.
  • Un Haut Conseil aux rémunérations sera créé. La CGT demande que sa composition garantisse une vraie pluralité et indépendance et qu’il se substitue au comité des experts du SMIC.

Ces mesures ne sont pas à la hauteur de la crise sociale et économique.

La CGT appelle les salarié·es à continuer de se mobiliser pour obtenir l’ouverture de négociations salariales à tous les niveaux.

La CGT appelle les salariées à continuer de se syndiquer en nombre, à voter et faire voter CGT pour faire entendre leurs exigences !

Enfin, la CGT retient deux points de vigilance :

  • l’annonce d’un acte 2 des fusions de branche par le Gouvernement sans aucune garantie pour les droits des salarié·es ;
  • l’annonce d’une réforme du congé parental sans aucune garantie à ce stade que cela ne se traduise pas, à l’image de ce qui s’est passé en 2014, par un recul pour les droits des femmes.

 

 

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 Une « conférence sociale » hors-sujet

L’Union syndicale Solidaires a participé ce jour à la “Conférence sociale” organisée par le gouvernement pour y porter ses revendications : demande claire d’une augmentation urgente des salaires (+400 euros par mois), une hausse du SMIC (1700 euros net), indexation des salaires sur l’inflation, limitation de l’échelle des revenu de 1 à 5, ou encore des mesures de rattrapage en faveur de l’égalité femmes-hommes et la conditionnalité des aides données aux entreprises. Nous avons également fortement regretté que l’état employeur s’exonère de toute responsabilité en excluant du champ des débats les près de 6 millions d’agent·es des trois versants de la fonction publique. 

Force est de constater qu’elle n’a eu de sociale que le nom et qu’au-delà de la mise en scène, les pistes proposées ne sont pas à la hauteur des enjeux : cumuls de temps partiels facilités, convocation des branches “mauvaises élèves” au ministère du Travail, mission d’expertise… Les organisations patronales refusent toute mesure contraignante et les questions urgentes des salaires et des minimas sociaux dans un contexte d’inflation galopante ne sauraient être renvoyées à de simples négociations obligatoires sans obligation de résultat.

La création d’un Haut conseil des rémunérations relève du gadget. Instances fantoches et numéros verts ne peuvent constituer les réponses uniques et systématiques du gouvernement sur l’ensemble des sujets. 

Cet empilage de mesurettes proposées par le gouvernement ne résout rien et ressemble à un mauvais bricolage dont l’unique objectif est de ne pas coûter un seul euro au patronat. Des dizaines de milliards d’euros de dividendes distribués aux actionnaires, des centaines de milliards d’euros offerts par l’État aux entreprises et pas un rond pour les travailleurs et travailleuses. 

Le message est clair : il faudra imposer par le rapport de force le partage des richesses. C’est ce que Solidaires, ses organisations et ses équipes syndicales construiront dans les prochaines semaines. 

16 octobre 2023.

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