Après les législatives (3) : réactions syndicales

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Après les élections législatives 2024, voici les prises de position des organisations syndicales CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA, Solidaires. La CGC et la CFTC ne se sont pas exprimées sur le résultat électoral. La CGC a signé la déclaration de sept organisations sur les « exigences sociales » (lire : http://syndicollectif.fr/?p=24319).

 

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Elections législatives : Un sursaut républicain salvateur, la CFDT reste mobilisée !

Publié le 08/07/2024
Par La commission exécutive de la CFDT

Au lendemain d’élections législatives de tous les dangers, la CFDT salue le sursaut démocratique qui a empêché l’extrême droite d’accéder au pouvoir. La CFDT est fière d’avoir contribué, par ses actions de terrain, par la mobilisation de milliers de ses militants, à repousser la terrible menace que représentent le Rassemblement national et ses alliés pour notre démocratie. Néanmoins, le nombre de députés d’extrême droite s’élève désormais à 143 sièges dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale sur 577. Leur score a presque doublé depuis 2022.

Le pire est évité mais le travail au service d’une société socialement plus juste et écologiquement plus durable doit s’intensifier. Ce coup de semonce a secoué toutes les forces de progrès, celles qui refusent le tri entre les citoyennes et les citoyens selon leurs origines, leur couleur de peau, leurs orientations sexuelles. La CFDT continuera de prendre sa part, avec détermination, aux côtés de tous ceux qui souhaitent agir pour l’intérêt de tous et pas seulement de quelques-uns, en écoutant les salariés et les agents de la fonction publique, en les associant davantage aux décisions qui les concernent, en exigeant que la dignité et le respect qu’ils réclament soient enfin reconnus. Nous devons tous tirer les leçons de cet épisode marquant de notre histoire.

La menace immédiate de l’extrême droite au pouvoir est écartée. Nous attendons avec attention, l’installation de l’Assemblée nationale, la désignation du futur Premier ministre, la nomination du gouvernement et le discours de politique générale.

Plus que jamais, la CFDT est résolue à faire entendre la voix des travailleuses et des travailleurs dans la construction des politiques à venir. Plus que jamais, le rôle des partenaires sociaux et de la société civile organisée pour apaiser les relations, écouter et répondre aux attentes des citoyens et des citoyennes sera primordial. Le futur gouvernement devra faire avec la CFDT.

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Appel du CCN :   Après une première victoire, répondre à l’urgence sociale !

 Le camp progressiste affiche une première victoire électorale arrachée grâce à la mobilisation citoyenne et à celle de la CGT. Claire sur ses valeurs et fière de son engagement, la CGT salue l’investissement de ses militant.e.s et syndiqué.e.s malgré les intimidations, et souhaite la bienvenue à toutes et tous les syndiqué.e.s qui nous rejoignent dans la période (elles et ils sont des milliers).

Rien n’était écrit d’avance, les forces de gauche ont su s’unir et proposer un autre avenir tout en faisant barrage. La stratégie de dissolution de Macron favorisant la prise du pouvoir par l’extrême droite et ses alliés a été mise en échec. Le plus grave a été évité, même si les incertitudes demeurent quant à la constitution d’un gouvernement résolument tourné vers le progrès social.

Nous avons franchi une première étape qui doit permettre de renouer avec le progrès social, mais le plus important reste à faire : il nous faut maintenant gagner un gouvernement sur les bases du programme du Nouveau Front Populaire, tout en maintenant la pression pour nos revendications CGT qui n’y figurent pas, et ainsi répondre à l’urgence sociale et environnementale.

Nous voulons immédiatement l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité professionnelle femmes-hommes, de l’argent pour nos services publics et une vraie politique de réindustrialisation du pays. Il faut aussi garantir les libertés, en commençant par voter une amnistie des militant.e.s syndicaux condamné.e.s lors d’actions revendicatives. Répondre aux revendications sociales, c’est commencer à faire reculer les idées d’extrême droite.

La responsabilité des élu.e.s du Nouveau Front Populaire est immense. Le second tour oblige aussi tous les député.e.s qui ont été élu.e.s grâce aux votes des électeurs du Nouveau Front Populaire. Les réponses qu’ils doivent apporter aux exigences sociales sont une condition sine qua non pour restaurer la crédibilité de la parole politique.

La CGT et ses organisations appellent solennellement Emmanuel Macron à respecter le résultat des urnes. Pas question de continuer sa politique économique et sociale violente. Le nouveau gouvernement doit être formé au plus vite, autour du programme du Nouveau Front Populaire. La CGT appelle à maintenir ce front uni et à répondre aux revendications sociales.

Le grand patronat et les grandes entreprises ont été abreuvés d’aides publiques pendant des années (Emmanuel Macron a octroyé annuellement 60 milliards de cadeaux aux plus riches et aux grandes entreprises en baissant leurs impôts les aides publiques aux entreprises représentent 170 Mds chaque année). Les mesures de progrès social sont donc finançables. Cela passe par la construction de projets de loi de Finances et de Financement de la Sécurité Sociale 2025 sur des bases nouvelles.

Face aux fake news des médias d’opinion, la CGT, fidèle à la double besogne qui fait son identité, entend rester une boussole pour une transformation sociale conjuguée à l’action de terrain, au plus près des revendications des travailleuses et des travailleurs, des retraité.e.s et des privé.e.s d’emploi.

La période implique une lucidité sur l’état de clivage de la société qui conduit à l’affaiblissement du salariat. La « dédiabolisation » du RN a décomplexé le discours raciste, xénophobe, LGBTphobe et sexiste. Il est impératif d’organiser les travailleuses, les travailleurs et les retraité.e.s en les syndiquant massivement, pour faire reculer en profondeur le discours de haine, qui divise le monde du travail au profit du capital.

Dans ce contexte inédit, nous devons :

  • Organiser dans toutes nos structures un déploiement en direction des salarié.e.s durant l’été ;
  • Organiser dans toutes nos bases des assemblées générales avec les syndiqué.e.s, les salarié.e.s et les retraité.e.s, déployer nos formations ciblées, faire vivre notre culture du débat et renforcer notre qualité de vie syndicale ;
  • Faire vivre les campagnes confédérales en cours (saisonniers, TPE, Intérim…) ;
  • Refuser toute discussion et compromis face aux élu.e.s de l’extrême droite pour éviter toute banalisation ;
  • Renforcer la sécurisation de notre organisation partout, notamment avec une participation de l’ensemble de nos syndicats aux ALS ;
  • Mettre les nouveaux et nouvelles député.e.s sous vigilance populaire, dans une démarche intersyndicale et en lien avec des associations dès lors que cela est possible ;
  • Renforcer la CGT et proposer l’adhésion, en faisant de notre position contre les idées d’extrême-droite une position claire et incontournable ;
  • Préparer la CGT, avec toutes les organisations qui le souhaiteront, à être à l’offensive dès la rentrée ;
  • Multiplier les luttes dans les syndicats sur la base des revendications des salarié.e.s.

La CGT porte des exigences fortes dans la période.

Plus que jamais rien ne nous sera donné, à nous de maintenir la pression syndicale dès maintenant et de nous engager collectivement, pour construire les mobilisations nécessaires dans l’unité syndicale la plus large, pour une rentrée populaire offensive, combative, porteuse de nouveaux conquis sociaux. Rien ne se fera sans mobilisations.

Après avoir agi dans les urnes, agissons dans la rue et dans les entreprises !

Montreuil, le 9 juillet 2024

Déclaration de la Commission exécutive de Force Ouvrière du 11 juillet 2024 : la République toujours, les revendications tout de suite !

La commission exécutive réunie le 11 juillet 2024 prend acte des résultats des élections législatives.

Comme elle l’a toujours fait, et conformément à ses statuts, FO ne s’est pas immiscée dans les débats et n’a donné aucune consigne de vote à l’occasion des élections législatives. A Force Ouvrière, la seule politique que nous pratiquons, c’est la politique syndicale pour le progrès social. Indépendants nous sommes, indépendants nous resterons !

La commission exécutive rappelle que nous continuerons à porter et défendre nos revendications quels que soient nos interlocuteurs car notre indépendance ce sont nos revendications. Il n’y a pas eu de trêve électorale et il n’y aura pas, non plus, de trêve olympique. L’urgence sociale est là plus que jamais. L’exécutif doit mettre à l’arrêt les réformes et répondre rapidement aux revendications des travailleurs, portées par Force ouvrière sur :

• l’augmentation des salaires, des traitements, des pensions et des minimas sociaux et le retour à l’échelle mobile des salaires,
• la conditionnalité des aides publiques aux entreprises,
• la défense de la protection sociale collective et du paritarisme,
• le renforcement des services publics partout sur le territoire,
• le refus des politiques d’austérité,
• le développement d’une véritable politique pour l’emploi stable avec un vrai travail, un vrai salaire, un vrai contrat,
• la défense de la liberté syndicale, du droit de grève, la liberté de s’organiser et de négocier.
• la préservation des droits des demandeurs d’emploi et le retrait de la réforme de l’assurance chômage. Nous exigeons l’agrément de l’accord que nous avons signé le 27 novembre 2023,
• la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie et toutes les discriminations,
• la commission exécutive exige l’abrogation de la loi sur les retraites. Cette réforme brutale, injuste et injustifiée a été rejetée massivement par 80% de la population et par l’ensemble des organisations syndicales. Une Question Prioritaire de Constitutionnalité a été déposée par FO sur la loi de finances rectificative portant réforme des retraites devant le Conseil d’État. Elle sera examinée le 12 juillet 2024.

FO continuera de porter l’exigence du progrès et de la justice sociale, de la liberté, de la paix partout dans le monde et est prête à défendre totalement ses revendications.

Votée à l’unanimité

 

  • FSU : Faire le choix de la solidarité, du combat pour le progrès social et de la résistance à l’extrême droite

FSU

A l’issue des élections législatives, l’extrême droite a été battue dans les urnes. Son programme raciste et antisocial ne sera pas mis en œuvre. C’est une énorme satisfaction pour la FSU qui a contribué à la mobilisation intersyndicale et de la société civile. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, elle a travaillé à l’unité des forces syndicales et associatives, porté ses revendications, appelé à voter pour battre l’extrême droite et pour une alternative de progrès social, présente dans le programme du Nouveau Front Populaire. Elle a, en toute indépendance, pris ses responsabilités dans la dynamique visant à empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir et à rompre avec les politiques libérales.

Mais cette séquence confirme aussi la place grandissante de l’extrême droite dans notre pays et la libération de la parole raciste et LGBTIphobe depuis les élections européennes. La FSU réaffirme son engagement dans la lutte contre les idées d’extrême droite. Cela passe par des politiques économiques, sociales, environnementales en rupture avec celles menées ces dernières années qui ont fait le lit du RN. Face au sentiment d’abandon, puissant moteur du vote pour l’extrême droite, il y a urgence à reconstruire et consolider les services publics comme outils de solidarité et de lutte contre les inégalités au cœur de notre modèle social. La lutte contre l’extrême droite passe par des services publics renforcés avec une Fonction publique confortée.

La défense des libertés démocratiques, l’exigence de politiques publiques au service de la justice sociale et de l’égalité, le choix de l’éducation et des qualifications comme levier principal de l’émancipation de la jeunesse et des salarié·es, l’égalité entre les femmes et les hommes, sont autant de principes fondateurs d’une société égalitaire, féministe et écologique à l’opposé de ceux prônés par l’extrême droite.

Dans l’immédiat, la FSU exige que des mesures d’urgence soient prises afin de répondre aux attentes qui se sont massivement exprimées dans les urnes : augmentation des salaires et des pensions, abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance chômage, de la loi de Transformation de la Fonction publique et de la loi Immigration. Dans l’Education, les mesures choc des savoirs, la réforme de la formation initiale des enseignant·es et celle des lycées professionnels doivent être abandonnées et Parcoursup doit être abrogé en lien avec la création de places dans les universités. La FSU, avec l’intersyndicale, portera ces questions auprès des député·es et du futur gouvernement.

Ces élections ont  aussi été marquées par un regain de participation. Il est impératif que ce qui a été majoritairement exprimé soit entendu et respecté : le barrage à l’extrême droite et l’urgence de mesures de justice sociale portées dans le programme du Nouveau Front populaire.

Emmanuel Macron porte déjà une lourde responsabilité dans la crise démocratique actuelle, notamment par son refus de retirer sa réforme des retraites au printemps dernier. Il ne doit pas aggraver cette crise et doit au contraire prendre en compte le résultat de ce vote.

Le syndicalisme permet de porter haut et fort les revendications du monde du travail. C’est par des syndicats forts, écoutés et respectés que des avancées pour les salarié·es pourront être concrétisées. La FSU appelle à se syndiquer massivement et à faire vivre l’activité syndicale. Elle formule cet appel avec le souci de refuser les concurrences délétères et de renforcer les solidarités en œuvrant en permanence à l’unité syndicale.

La FSU travaille dès maintenant à construire, dans l’unité, les conditions d’une rentrée offensive dans l’action pour faire valoir ces exigences sociales.

Bagnolet, le 8 juillet 2024

 

  • UNSA : Les exigences sociales doivent être entendues

L’UNSA est signataire avec la CFDT, la CGT, la CFE CGC, FO, la FSU et Solidaires d’un appel pour que les exigences sociales soient entendues. Il y a urgence à ce que la parole des travailleuses et des travailleurs soit plus et mieux prise en compte.

 

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Déclaration du comité national de Solidaires

L’Union syndicale Solidaires réunie en comité national ce jour, se félicite que la mobilisation des organisations du mouvement social ait contribué à faire barrage à l’extrême droite.

Pour autant, rien n’est réglé. Le RN augmente significativement le nombre de ses député-es et ses moyens financiers pour promouvoir ses idées rétrogrades, racistes et accentuer son imposture sociale.

Cette réalité doit questionner le syndicalisme et en particulier le nôtre, notamment nos pratiques militantes, réinventer nos actions pour améliorer le quotidien des travailleurs et travailleuses et plus globalement de l’ensemble de la population.

Les années de politiques néolibérales et la montée de l’extrême droite nous engagent à renforcer la défense quotidienne des travailleur-euses, de répondre à leurs attentes, tout en refusant toutes les discriminations et en défendant nos valeurs d’égalité, d’antiracisme, de féminisme, de liberté, de solidarité et de justice…

Pour l’Union syndicale Solidaires, les luttes à mener dans l’unité la plus large sont essentielles dans les avancées sociales, dans chaque entreprise, secteur professionnel, comme au niveau interprofessionnel.

Trois revendications d’urgence seront portées dans les prochaines semaines par l’Union syndicale Solidaires pour reconquérir nos droits, pour reconquérir ce qui nous est dû face au patronat et au capitalisme devenu roi :

– l’abrogation de la réforme retraite 2023 et le retour à une retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.

– exiger notre dû : l’augmentation des salaires dans le public comme dans le privé et le SMIC à 2000 euros nets

– la défense, l’accès et le développement des services publics de qualité partout sur le territoire, gages d’égalité, de cohésion sociale, d’accès aux droits. Ces services publics sont indispensables pour la bifurcation écologique.

Pour l’Union syndicale Solidaires l’urgence est de gagner concrètement. Quel que soit le gouvernement en place.

C’est pourquoi, dès maintenant, l’Union syndicale Solidaires travaille à la construction d’une mobilisation unitaire, pour gagner par la lutte, l’abrogation de la réforme retraite et le retour de la retraite à 60 ans.

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