Appel syndical contre le fascisme en Occitanie

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Le réseau VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes) fait circuler cette prise de position du syndicat CGT construction, bois, ameublement de Haute Garonne contre une « union des droites« , contre le fascisme et pour une « Occitanie rouge« .

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Appel unitaire CGT Construction, Bois et Ameublement 31 contre le fascisme

mardi 12/01/2021

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Face à l’initiative fasciste « Union des Droites »
L’heure de la contre-offensive est venue !
Construisons une Occitanie rouge, sociale et vivante de ses diversités.

Les territoires de notre région se sont construits à travers les luttes sociales et par le brassage des populations.
Aujourd’hui, elle accueille de nombreux « Parisiens » (tous les immigrés venant du nord de la Loire !) mais aussi des
Syriens, des Roumains, des Kurdes, des Afghans, des Portugais….

Autrefois c’étaient des Italiens, des Espagnols et des Maghrébins (Arabes, Berbères et Pieds-noirs). Cette diversité a
façonné et continue d’enrichir notre région.

Notre syndicat, majoritairement composé « d’immigrés », intervient dans une profession qui est le reflet de cette
histoire et de cette réalité.

Et pourtant cette richesse humaine est de plus en plus remise en cause par les peurs irrationnelles de « l’autre ». Par
une dérive nationaliste, souverainiste et identitaire qui ne repose sur aucune réalité objective.

Une extrême-droite à l’offensive

Au fil des années, les dynamiques de repli sur soi et d’individualisme ont provoqué une décomposition de la vie
sociale. L’impact du COVID 19 est venu accentuer ce phénomène. Toute la population est concernée. C’est
également vrai pour les organisations du mouvement syndical et plus largement du mouvement ouvrier qui
souffrent, toutes, d’un rétrécissement de leurs réflexions.

C’est certainement ce qui explique l’absence de réaction à un danger qui se confirme un peu plus chaque jour. Celui
de la conquête du Conseil régional d’Occitanie par l’extrême droite, et ce dans quelques mois.

Cette dernière ne cache pourtant pas ses intentions. Avec sa stratégie de « l’Union des Droites », elle affirme
ouvertement se préparer à cette échéance, et ce depuis des années. Le 30 septembre dernier, Ménard, le maire de
Béziers était invité à une réunion publique par Barèges, la mairesse LR de Montauban, pour donner un caractère
officiel à cette stratégie. Ce sont les mêmes, appuyés par le maire RN de Perpignan, qui appelaient début novembre
les commerçants de la région à désobéir aux consignes sanitaires et à ouvrir leurs boutiques.

La stratégie de « l’Union des Droites » n’est pas tombée du chapeau d’un petit notable de l’Hérault qui se serait rallié
récemment au fascisme. Elle lui a été proposée par son chef de cabinet, une figure historique du « Nationalisme
Révolutionnaire » français. Elle est impulsée par les Identitaires qui naviguent depuis des années entre le FN, la
droite réactionnaire et les groupuscules fascistes les plus dures. Cette stratégie a elle-même été élaborée dans les
années 1970 par le mouvement fasciste italien (le MSI).

Elle a été réactualisée en mai 2016 par les « Rendez vous de Béziers », qui avaient rassemblé de nombreuses
organisations de l’extrême droite et de la droite réactionnaire la plus dure. Initiative là aussi orchestrée discrètement
par les conseillers « Nationalistes Révolutionnaires » de Ménard.

L’Occitanie se présente donc comme le terrain d’expérimentation de cette stratégie. Une expérimentation qui
pourrait se transformer en victoire électorale dans quelques mois. Rappelons que le RN est déjà crédité, à lui seul, de
plus d’1/4 des intentions de votes, dès le premier tour des prochaines élections régionales. Une « Union des
droites » se trouve donc en capacité de l’emporter lors d’un second tour puisque le RN obtiendrait déjà en solitaire
plus d’1/3 des voix.

Ce scénario n’est pas un fantasme à la vue du ralliement de plus en plus de notables de LR derrière Barèges. Elle leur
offrirait la gestion d’un territoire immense et le contrôle d’un budget déterminant pour l’économie régionale,
l’éducation, les infrastructures, la formation professionnelle, la santé et le social, la vie associative et sportive,….De
mener une politique anti-sociale, réactionnaire (patriarcale, discriminante, répressive…) et de soutien au patronat.

Ils occupent le terrain que nous abandonnons

L’influence de l’extrême droite progresse sur un terrain régional qui lui est favorable. Car elle avance surtout en
profitant de nos reculs et ils sont nombreux ! La question n’est donc pas simplement de résister en urgence à une
menace imminente. L’enjeu du moment est bel et bien une véritable contre-offensive, avec une dynamique sociale,
visant à réoccuper le terrain et à transformer la vie dès maintenant.
L’extrême droite profite du repli sur soi, dans tous les domaines. Pour la faire reculer nous devons pousser dans le
sens de l’ouverture aux autres, en resocialisant, en dépassant les luttes sectorielles, corporatistes et spécifiques.
Nous proposons donc de contrer la campagne électorale de l’extrême droite en réoccupant les marchés, les
quartiers, les lieux de travail, les espaces de vie… sur une base unitaire. En constituant un Front permanent de
toutes les organisations syndicales et associatives inscrites dans une lutte contre le capitalisme.
Car nous savons tous que la progression de l’extrême droite se nourrit également de la décomposition du système
capitaliste. Et donc de l’absence de projet alternatif. La crise du COVID devait être le point de départ d’un « Monde
d’après ». Il n’en a rien été, chacun d’entre nous retournant à sa petite routine, sans aucune proposition collective
de transformation sociale. C’est pourquoi nous proposons que cette dynamique unitaire antifasciste prenne la forme
d’une démarche active pour relancer les débats et fédérer ces mobilisations pour s’attaquer au capitalisme. Car la
société alternative que nous désirons ne pourra se construire sans l’émergence, dès maintenant, d’une contresociété fraternelle comme elle existait autrefois dans le mouvement ouvrier.
Nous devons renouer avec la stratégie de la « double besogne ». C’est à dire que chaque lutte ne doit pas être
construite comme une fin en soi mais comme un moyen de participer à la construction d’une société alternative. La
lutte étant le moyen de renforcer une contre-société qui rassemble un maximum de travailleurs et qui prépare sa
généralisation.

Nous ne proposons ni démarche électoraliste, ni guérilla militariste pour contrer cette menace fasciste. Nous devons
asphyxier nos adversaires par la mobilisation d’un maximum de travailleuses et travailleurs sur le terrain, en leur
proposant de s’organiser, de multiplier les lieux de vie sociale et d’entraide, en syndiquant les salariés isolés, en
s’attaquant ensemble à toutes les discriminations, en réouvrant des locaux dans les quartiers et dans les villages en
nous inspirant du modèle des Bourses du Travail…

En construisant un « Nous » de classe pour contrer ce « Je » individualiste qui nous enferme dans le pessimisme ,
la déprime quotidienne et les défaites.

Notre Syndicat vous propose donc de convoquer au plus tôt une réunion unitaire à Toulouse regroupant toutes les
organisations syndicales et associatives revendiquant leur contestation du capitalisme. Nous espérons que ce sera
l’occasion d’élaborer le contenu revendicatif unifié et les modalités d’action collective. Une plateforme réduite mais
offensive et défendue par toutes les composantes.

Nous proposons que les partis politiques et organisations affinitaires ne soient pas invités dans un premier temps
afin d’éviter des rivalités sensibles en périodes électorales.

Cette forme de réunion pourrait se décliner dans un maximum de territoires afin de se fédérer à l’échelle de toute
l’Occitanie.

A très bientôt, salutations fraternelles. Le bureau du Syndicat

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