Les syndicats UGTT (Tunisie), Sud-Solidaires (France), UMT (Maroc), CGT (Etat espagnol), SYNTO (Cameroun), STCC (Portugal) exigent des protections renforcées pour les salarié-es, et la fermeture des centres non essentiels.
Coronavirus : Appel international des centres d’appels
Les salarié-es des multinationales de Relation Client en sous-traitance (Teleperformance, Concentrix, Attento, Comdata, Sitel ou Majorel…) continue de s’entasser par centaines dans des plateaux de production ou parfois on se remplace sur les postes de travail sans nettoyage avec du matériel approprié et en se transmettant les casques d’appels.
Chaque jour, les salarié-es du secteur sont obligé-es de se déplacer pour travailler au risque d’attraper le Coronavirus ou de le transmettre… Le but ? Assurer le service client, vendre ou animer les réseaux sociaux… pour les UBER, Google, Engie, Orange et autres Amazon, Air B’N’B, Bell Canada…
Notre question est simple : en quoi, au vu de l’urgence sanitaire que nous vivons, nos métiers sont-ils essentiels ? Oui, en quoi ?
Les incidents ne cessent de s’accumuler puisque la proximité et les conditions de travail sont un terrain ultra favorable à la propagation du virus. Les centres annoncent des infections tous les jours parfois par dizaines et ferment pour mieux réouvrir quelques heures ou jours après.
Travail, confinement, argent ? Où est passé l’humain ?
Les syndicats UGTT (Tunisie, Sud-Solidaires (France), UMT (Maroc), CGT (Etat espagnol), SYNTO (Cameroun), STCC (Portugal) dénoncent le manque de protection qui subsiste dans les centres d’appels. Ici ou là, des confinements sont appelés par les gouvernements tout en expliquant qu’il faut continuer à travailler (Tunisie, France, Maroc…). Nos patrons vont maintenant jusqu’à demander l’intervention des forces de l’ordre pour nous obliger à travailler comme en France. Pour eux la mise en danger des salarié-es ne représentent rien par rapport à la continuité de leur service et surtout de leurs dividendes. Un peu partout dans le monde la mobilisation s’organise à travers des appels à la grève (Portugal, Tunisie…), des pétitions comme en Grèce ou en France. Au Pérou les salarié-es de Konnecta ont contacté les forces de l’ordre pour mise en danger d’autrui, après un cas décelé sur le plateau, afin d’obliger l’entreprise à fermer… En clair, les salarié-es qui chaque jour, vont au travaillent la boule au ventre, ne veulent pas finir infectés, comme dans ce centre Albanais de Teleperformance qui aujourd’hui a plus de 100 personnes en quarantaine…
En France quelques entreprises, sous la pression des salarié-es e, viennent d’annoncer leur fermeture au vu du danger : Pro Direct, Booking.com… En Tunisie, Concentric, Mezoo… Alors oui ,c’est possible !
Les syndicats UGTT (Tunisie, Sud-Solidaires (France), UMT (Maroc), CGT (Etat espagnol), SYNTO (Cameroun), STCC (Portugal) refusent de mettre en danger la vie de nos collègues et de nos familles en continuant à produire un service sans sens et sans sécurité. Nous exigeons la mise en place du télétravail partout où le réseau et les conditions le permet. Là où ce n’est pas possible et là où le service est essentiel, comme le service lié aux informations sur le COVID 19, nous exigeons le minimum de protection :
Gel, savon, lingettes disponibles en continu pour les salarié-es ;
Maximum de 50 personnes par espace de travail ;
Un mètre de distance entre chaque salarié-e ;
Evacuation des locaux jusqu’à désinfection des locaux en cas de cas avéré ou suspecté d’infection d’un-e salarié-e ;
Sans ces mesures, nous exigeons l’arrêt de la production !
Les salarié-es sous-traitants, féminisés et fortement précaires du secteur ne veulent pas et n’accepteront pas d’être la chair à canon du système capitaliste.
Nous réaffirmons que, plus que jamais, nos vies valent plus que leurs profits !
> Nous exigeons donc la fermeture de l’ensemble des centres de contact non-essentiels à travers le monde. Nous ne laisserons aucun collègue à travers le monde mourir pour nous…
> Nous exigeons le paiement intégral de notre rémunération moyenne depuis douze mois, ici et ailleurs. Les multinationales du secteur ne doivent pas profiter de la crise pour faire des économies dans des pays ou la législation est moins protectrice. Nos patrons doivent assumer nos salaires en se retournant vers les donneurs d’ordres.
> Nous exigeons l’arrêt des sanctions pour les droits de retrait, les absences et l’arrêt des licenciements.