Conférence sociale du gouvernement : positions syndicales

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Lundi 15 mars 2021, le gouvernement Castex a reçu les organisations syndicales pour une « conférence sociale« .  L’Union syndicale Solidaires réaffirme ses exigences urgentes. La CGT réagit après les annonces sur la « prime » dite Macron.

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Mesures d’urgence sociale :  déjà un an de perdu par le gouvernement 

 

Il y a un an le gouvernement prenait la décision d’un confinement de la population pour faire face à l’explosion de la pandémie de COVID-19. Bien sûr, la gestion d’une telle situation est forcément très compliquée. Mais ça l’a été d’autant plus que le pouvoir politique et économique défend ses intérêts, et une idéologie basée sur la primauté d’une économie capitaliste sur le reste!

 

Nous n’oublions pas que bien avant le début de la crise pandémique, les personnels hospitaliers mais aussi du social et médico-social, s’étaient mobilisés pour alerter de la forte dégradation de notre système de santé et de leurs conditions de travail. Or cette dégradation, au travers notamment des fermetures de lits, voire d’hôpitaux ou d’établissements médico-sociaux continue aujourd’hui. Et un an après, le développement des lits notamment de réanimation se fait toujours attendre, ainsi que les créations de postes.

 

Nous n’oublions pas non plus que nous avons manqué de masques et de matériel adaptés, notamment à cause d’une gestion court termiste des stocks. Ce genre de “rentabilité” a tué pendant que des milliers de travailleuses et de travailleurs, les premières de corvées, ont continué à faire fonctionner la société, souvent sans protections adéquates. Et si leur utilité sociale n’est plus à démontrer, elle est inversement proportionnelle aux conditions de travail et aux salaires subis.

 

Cette crise doit servir à notre société pour tirer le bilan des erreurs passées. Face à la pandémie, face aux crises sociales et écologiques, contre la précarité, le chômage de masse et les licenciements, il y a urgence à prendre des décisions qui changent réellement les choses. Pourtant Macron et Castex continuent à protéger le monde d’avant tout en réduisant nos droits et nos libertés à travers des projets de loi et des textes liberticides.

 

Aujourd’hui, le gouvernement mène une “conférence sociale” cache misère, qui veut lever les dispositifs d’aides, et renvoie au bon vouloir des patrons d’octroyer une nouvelle “prime” non pérenne. Nous affirmons que seules des mesures fortes peuvent vraiment faire la différence :

 

  • hausse du smic, des minimas sociaux et des retraites pour les porter à 1700 euros net au minimum et hausse de 400 euros des salaires,

  • création massive d’emplois dans les services publics, en particulier de santé et d’éducation pour faire face à la pandémie, et à celles à venir,  aux besoins sociaux, et la fin des suppressions d’emplois.

  • conditionnement social et écologique des aides apportés aux entreprises,

  • abrogation immédiate et totale de la réforme de l’assurance chômage, 100 % des chômeurs-euses indemnisé-es au minimum du SMIC et une prolongation de toutes les indemnisations pendant la crise sanitaire et année blanche pour les chômeurs-euses à partir de la reprise complète de l’activité,

  • extension du RSA aux 18-25 ans,

  • interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits,

  • partage du travail et baisse du temps de travail à 32h hebdomadaire sans perte de salaire ni flexibilité,

 

Nous portons avec le collectif de syndicats et d’associations “Plus jamais ça” un plan de 34 mesures écologiques et sociales de sortie de crise.

 

Nous savons que le changement de cap ne viendra que des mobilisations concrètes que nous pourrons mener. Après le 8 mars et la grève féministe, les occupations actuelles de lieux culturels montrent l’exemple. Les personnels des hôpitaux et du secteur social continuent de se mobiliser. Des luttes pour l’emploi et contre les licenciements s’organisent de façon unitaire, comme à Roissy le jeudi 18 mars.

 

Rien n’est inéluctable, rien n’est écrit par avance. C’est nous qui faisons fonctionner la société, rien ne peut se faire sans nous. Il est temps de reprendre confiance en notre capacité collective à changer les choses, à imposer un autre avenir ! Les syndicats de l’Union Solidaires s’y emploient tous les jours.

1200px-Logo-cgt.svgL’augmentation générale des salaires est urgente et indispensable

 

L’augmentation générale des salaires est au cœur des préoccupations des travailleurs et des luttes en cours, et, ce, quels que soient les secteurs d’activités. Cette réponse aux besoins est urgente pour des millions de personnes et leur famille ; elle est aussi d’utilité publique pour favoriser la croissance dont le pays est en manque alors qu’il en a tant besoin.

Il faut d’urgence que s’ouvrent des négociations dans les entreprises et les administrations ainsi que dans les branches professionnelles ; avec, à l’ordre du jour, l’augmentation générale des salaires, comme la CGT vient de la demander aux organisations patronales dans le cadre d’une réunion paritaire.

Ce n’est pas d’une prime versée au bon vouloir des patrons et sous conditions drastiques dont les travailleurs ont besoin mais bien d’une augmentation générale des salaires, sonnante et trébuchante. En effet, le gouvernement de Macron n’en finit pas avec ses cadeaux au Patronat. Déjà, en janvier dernier, il avait refusé d’augmenter le Smic au-delà de 0,99%, soit moins de 15 euros bruts par mois, alors qu’il distribue des milliards d’euros d’argent public aux entreprises, sans conditionnalité, ni contrepartie.

Aussi, tout montre actuellement que le niveau d’augmentation des salaires dans les entreprises est en-dessous de l’inflation réelle, sauf quand les travailleurs se mobilisent. Nous rappelons que la CGT demande que le Smic et les départs de grille de salaires mensuels dans les professions soient revalorisés immédiatement, pour être placés à 1 800 euros.

Contrairement à une augmentation générale des salaires, une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales ne crée pas de droits supplémentaires pour les travailleurs et ne participe pas au financement de la protection sociale, c’est-à-dire l’assurance maladie, le chômage ou encore la retraite. Une fois de plus, le gouvernement répond aux désidératas du patronat.

Le salaire c’est aussi le paiement de notre qualification et nos compétences professionnelles, quel que soit notre métier. Il faut donc revaloriser les qualifications des travailleurs et, par là-même occasion, les reconnaitre en assurant une évolution de carrière à toutes et tous ainsi qu’un respect scrupuleux de l’égalité salariale et professionnelle.

 

Montreuil, le 17 mars 2021

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