Voici des réactions syndicales après la journée du 9 janvier 2020.
9 janvier 2020 : mobilisation historique qui se poursuivra le 10 et le 11 !
Alors même que le mouvement de mobilisations, de grève et de manifestations entame sa sixième semaine, sans qu’il y ait eu la moindre trêve durant les fêtes de fin d’année, la journée du 9 janvier est toujours marquée par une ampleur historique, avec près d’ 1 700 000 manifestants sur toute la France, soit plus qu’au 1er jour du mouvement.
Alors même que la veille à 17 heures de ces deux grandes journées précédentes on dénombrait respectivement 196 et 197 manifestations en France, nous avons décompté dès hier en fin de journée 216 manifestations.
Par ailleurs si l’implication de certains secteurs, continue depuis le 5 décembre, ne s’est jamais démentie dans sa force et sa constance comme à la SNCF à la RATP ou chez les enseignants, l’élargissement à de nouvelles entreprises ou à de nouveaux territoires est largement observable. Tout comme l’amplification des initiatives et des mobilisations dans d’autres champs professionnels. C’est le cas par exemple dans le secteur du commerce et services des enseignes comme Monoprix, Sodexo, Carrefour ou Intermarché. Dans l’Energie 400 salariés mobilisés du site de la centrale nucléaire de Gravelines sont montés sur le plancher de turbines ce matin, des sites Enedis sont bloqués (Thionville, Valenciennes…) et à l’échelle nationale aujourd’hui l’action des grévistes impacte une perte de 8600 Mégawatts soit l’équivalent de la consommation de l’Ile de France. Un préavis illimité est posé dans la branche du déchet à partir d’aujourd’hui et les salariés des remontées mécaniques des stations de ski entrent dans la bataille.
La mobilisation d’aujourd’hui confirme le soutien des français envers le mouvement social paru dans les résultats de la 7e vague de l’Observatoire de la mobilisation contre la réforme des retraites réalisé par Harris Interactive pour RTL et AEF info le 7 janvier.
Interrogés, après deux semaines de vacances après les vœux du président de la République entêté sur ses positions, les Français à 60 % indiquent soutenir le mouvement et quand ils pensent à la création d’un régime universel, 66 % des Français se déclarent inquiets.
Dans le même temps ils accordent bien plus leur confiance aux organisations syndicales (44%) qu’au gouvernement (31%) et au Président de la République (29%) pour faire des propositions à même de garantir des retraites solidaires et porteuses de toujours plus de justice sociale.
Deux projets s’opposent : un régime à points qui accélère la baisse des pensions et consiste à faire des économies sur le dos des travailleurs et une amélioration d’un système solidaire par répartition pour des droits nouveaux.
La dynamique unitaire et intersyndicale se poursuit le vendredi 10 dans les territoires tandis que la journée du samedi sera l’occasion d’élargir la mobilisation à tous celles et ceux qui nous soutiennent.
La grève du 9 janvier est un succès, la détermination ne faiblit pas !
Au 36ème jour de grève des cheminot-es et agent-es de la RATP et après plusieurs journées nationales de manifestation, le mouvement est toujours aussi fort et le projet gouvernemental toujours décrié dans l’opinion.
Il s’est renforcé dans les transports, il y a une majorité de grévistes dans l’éducation nationale ce jour, les raffineries et les entreprises de la chimie et de l’agro-alimentaire sont fortement perturbées, de nombreux services dans le secteur de la culture sont fermés.
C’est aussi 216 rassemblements et manifestations dans les villes soit plus que le 5 décembre : 370 000 à Paris, 9 000 à Orléans, 20 000 à Rouen, 15 000 à Caen, 120 000 à Toulouse, 6 500 à Angoulême, 25 000 à Grenoble, 10 000 à Perpignan, 7 500 à Tours, 220 000 à Marseille, 30 000 à Rouen, 20 000 à Lille, … Plus 1 million cinq cent mille personnes ont manifesté aujourd’hui afin d’exprimer leur détermination pour l’abandon du projet de retraite à point. Des cortèges féministes se sont constitués dans plusieurs villes pour dénoncer les prétendus « avantages » de la réforme pour les femmes.
Des actions de reconduction sont déjà prévues pour le 10, au-delà des secteurs les plus mobilisés, notamment dans l’éducation, la culture et la chimie.
L’union syndicale Solidaires dénonce encore une fois les violences policières qui ont eu lieu lors de certaines actions et manifestations comme par exemple à Nantes, à Rouen, à Bordeaux ou Chalon sur Saône avec des blessés sérieux et interventions des secours suite à des coups de matraque et de gaz lacrymogène.
Pour l’Union syndicale Solidaires, c’est le signe que le rejet du projet ne faiblit pas, que le gouvernement n’est pas légitime à imposer sa retraite à points. Les pseudos négociations ouvertes n’attaquent pas le dur du projet gouvernemental. C’est la raison pour laquelle Solidaires n’y participe pas. Il ne s’agit pas pour nous de négocier des reculs comme par exemple le droit pour les aides-soignantes de partir à 60 ans demain au lieu de 57 aujourd’hui ou de quémander le retour de critères de pénibilité que ces mêmes gouvernants ont décidé de supprimer…
Notre combat est juste : pour le droit de chacun et chacune de partir en retraite en bonne santé et avec une pension digne, ce que ne nous assurent ni la réforme annoncée, ni le minimum de pension à 1000 euros tant vanté.
Pour Solidaires, cette journée constitue un signe fort pour continuer la lutte pour le retrait total, et ceci dès demain, le 10 janvier en reconduisant la grève et ce samedi par des manifestations dans les villes. L’intersyndicale qui se réunit dans la soirée annoncera de nouvelles perspectives pour la mobilisation.
Paris, le 9 janvier 2020